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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 13:18

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5 décembre 2014 5 05 /12 /décembre /2014 15:04

Un livre passionnant qui bouleverse nos idées reçues sur l'immigration.

LE MONDE DES LIVRES | 03.12.2014 Par Roger-Pol Droit

Cf. http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/12/03/indo-europeens-par-ici-la-sortie_4533694_3260.html?xtmc=indo_europeen&xtcr=1

Indo-europeens-par-ici.jpg

Franchement, au premier regard, rien pour séduire. 750 pages, sujet austère : est-ce que les Indo-Européens ont vraiment existé ? La question n’empêche pas grand monde de dormir. Le lecteur, s’il est tenace, va donc s’instruire, certainement. Mais s’enthousiasmer, se passionner… voilà qui ­paraît plus qu’improbable. Eh bien, détrompez-vous ! Ce pavé signé Jean-Paul Demoule, d’une érudition épous­touflante, n’est pas seulement accessible, captivant, parfois drôle – il est explosif. Les dégâts de cette bombe à fragmentation vont être rapidement visibles dans quantité de registres – politique et idéologique, linguistique et historique, épisté­mologique et philosophique. cet ouvrage montre en effet comment la construction du mythe de l’origine « aryenne » de l’Occident est destinée à éliminer son origine juive. Voilà qui exige quelques explications.

Rappelons d’abord qui sont ces « Indo-Européens », qu’on trouve depuis deux siècles à tous les étages, du rayon « langues » au rayon « articles nazis ». Leur existence n’est qu’une pure hypothèse. Mais elle est déjà si ancienne, et devenue si féconde, en apparence, qu’une quasi-certitude paraît l’entourer. Tout a commencé au début du XIXe siècle, avec notamment la découverte du sanskrit. Les savants européens, constatant les similitudes frappantes existant dans le vocabulaire et la syntaxe du grec, du sanskrit, mais aussi de langues européennes et orientales très diverses (du suédois à l’ossète) ont imaginé, pour expliquer cette parenté troublante, l’existence d’un peuple originaire.

Ce peuple ancêtre, aïeul de ceux de l’Inde comme de l’Europe, aurait habité un premier foyer géographique – non déterminé – avant d’envahir tous azimuts, à l’aube des temps historiques, le continent européen aussi bien que le sous-continent indien. Mythes, structure sociale, représentations du monde de ces Indo-Européens auraient laissé d’innombrables traces, repérables par les sciences, dans des cultures rendues dissemblables par leur évolution ultérieure. Cette identité originaire – toujours à reconstituer à partir d’un puzzle d’indices – est devenue un pilier durable des sciences humaines. Furent édifiés, sur cette hypothèse, quantité de travaux de grammaire comparée (de Bopp à Benveniste), de mythologie comparée (Dumézil), d’étude de la protohistoire. Des politiques raciales s’en sont aussi emparées, de Gobineau à Rosenberg. Des mouvements conservateurs ou fascisants l’ont exploitée en tous sens. Mais le noyau historique passait pour fiable.

Peuple fantôme

Enfin Demoule vint. Il a tout lu, tout décrypté, examiné chaque pièce du puzzle. Avec verve, d’innombrables exemples en main, il montre qu’elles sont biaisées. Pour démonter cet immense jeu de Lego historico-politique, personne n’était mieux qualifié que ce professeur de protohistoire européenne à l’université de Paris-I, auteur de nombreux ouvrages et de centaines d’études sur le néolithique, l’archéologie, ses usages et ses mésusages. Il est formel : rien n’est solidement établi. Aucun consensus n’existe, à ce jour, sur le lieu d’origine, la langue possible ni même l’existence réelle de ce peuple fantôme. Tous les faits mobilisés se révèlent explicables autrement, par des hypothèses linguistiques et histo­riques moins romanesques, pas moins vraisemblables.

Les conséquences de ces démonstrations se révèlent vertigineuses. S’il s’agissait simplement d’établir que des échafaudages intellectuels anciens sont devenus sujets à caution, la démarche intéresserait quelques experts, non un large public cultivé. Or le livre de Jean-Paul Demoule, par sa sagacité, son ampleur et sa pertinence, s’adresse à tout lecteur concernépar le statut des sciences humaines, mais surtout, plus généralement, par les visages de l’identité occidentale, les mythes du nazisme, l’invention des Aryens, la virulence actuelle des extrêmes droites, bref, la politique au présent. Deux leçons de ce grand livre sont à méditer. La première touche à la place de la fiction dans les savoirs : au cœur des travaux les plus savants, en linguistique comme en archéologie ou en histoire, deux siècles durant, s’est développée et perfectionnée une pure et simple légende. La seconde leçon concerne le sens et la fonction de ce mythe : construire une origine de substitution, remplacer la réalité historique de l’héritage juif du christianisme et de l’Europe par la fiction d’un peuple « aryen » originaire, porteur d’une autre religion, d’une autre langue, d’autres valeurs. Il serait absurde de soutenir que tous ceux qui ont cru àil l’existence des Indo-Européens avaient ce projet en tête, de manière claire et explicite. Mais que ce mythe d’origine soit ­fondamentalement antijuif, que son sens profond soit d’éliminer « scientifiquement » l’origine juive de l’Occident, c’est bien ce que met en lumière, avec force, ce travail colossal. Voilà pourquoi il est passionnant, explosif, et n’a pas fini de faire parler.

Mais où sont passés les Indo-Européens ? Le mythe d’origine de l’Occident, de Jean-Paul Demoule, Seuil, « La librairie du XXIe siècle », 752 p., 27 €.

Roger-Pol Droit, Le Monde

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12 novembre 2014 3 12 /11 /novembre /2014 18:16

http://www.mediapart.fr/journal/france/121114/mort-de-remi-fraisse-le-recit-des-gendarmes-place-linterieur-dos-au-mur

Mediapart 12 novembre 2014, par Michel Deléan

Mediapart a eu accès à de nouveaux documents sur les circonstances du décès du jeune manifestant Rémi Fraisse. Ils confirment que les autorités ont menti durant plus de 48 heures.
—• Rémi Fraisse est mortellement touché, à 02 h 03 précises: «Il est décédé le mec. Là c’est vachement grave. Faut pas qu’ils le sachent», dit un gendarme.
—• Les responsables savent aussitôt que c’est bien une grenade offensive qui a tué le manifestant.
—• Le lieutenant-colonel qui commandait le dispositif: «Le préfet du Tarn nous avait demandé de faire preuve d’une extrême fermeté»
—• Selon le décompte officiel, plus de 700 grenades en tout genre ont été tirées, dont 42 grenades offensives.


Malgré les mensonges par omission et les atermoiements des représentants de l’État pendant 48 longues heures, les circonstances et les causes du décès de Rémi Fraisse, tué par une grenade offensive de la gendarmerie dans la forêt de Sivens, dans la nuit du 25 au 26 octobre, ont été presque immédiatement connues. C’est ce qui ressort de la lecture de documents issus de l’enquête, inédits à ce jour, dont Mediapart a pu prendre connaissance.

Ainsi, sur le journal de bord du Groupement tactique gendarmerie (GTG), d’abord transmis à la chaîne hiérarchique puis remis aux enquêteurs de la section des recherches de Toulouse, les gendarmes mobiles ont indiqué, pour cette nuit-là, à 01 h 45 précise, et sans équivoque, la mention suivante : « Un opposant blessé par OF », c’est-à-dire une grenade offensive, arme dont seuls les militaires sont dotés, et que seuls leurs gradés peuvent utiliser (le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a suspendu l’usage de ces grenades quatre jours après la mort de Rémi Fraisse). Moins de quinze minutes plus tard, à 01 h 59, le journal du GTG indique ceci : « Opposant blessé serait décédé. Hémorragie externe au niveau du cou. »

Par ailleurs, le compte-rendu d’intervention, rédigé le 27 octobre par le lieutenant-colonel L., qui dirigeait le GTG, indique ceci : « A 01 h 45, un petit groupe, constitué de 5 personnes, s'approche de la zone vie par l'est. Des jets de projectiles sont effectués envers les FO (NDLR : les forces de l’ordre). Après avertissements, un gradé du peloton C procède au jet d'une grenade OF, un manifestant tombe. Le GTG, présent à l'autre extrémité du dispositif, décide de l'envoi d'un PI (NDLR : peloton d’intervention) pour récupérer l'individu blessé. Après extraction, le décès est constaté par un personnel infirmier de l'EGM 28/2 La Réole (NDLR : l'escadron de gendarmes mobiles 28/2 venu de La Réole, en Gironde). A 02 h 17, arrivée des pompiers, récupération du corps. »

Signe que la situation intéressait au plus haut point les autorités, il est également fait état, plus tôt, vers 17 h 30, dès les premiers incidents du 25 octobre, d’un entretien téléphonique du GGD 81 (NDLR : Groupement de gendarmerie du Tarn) avec le DGGN (NDLR : directeur général de la gendarmerie nationale) donnant l’ordre de « procéder à des interpellations ».

Le lieutenant-colonel qui commandait le dispositif ce soir-là, entendu comme témoin, déclare par ailleurs ceci : « Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l'intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d'une extrême fermeté vis-à-vis des opposants par rapport à toutes formes de violences envers les forces de l'ordre. »


Par ailleurs, selon la retranscription d’un enregistrement vidéo remis aux enquêteurs, et également cité aujourd'hui par Le Monde, on entend un gendarme mobile dire, au plus fort des incidents violents, au moment où Rémi Fraisse est mortellement touché, à 02 h 03 précises : « Il est décédé le mec. Là c'est vachement grave. Faut pas qu’ils le sachent. »

Selon le décompte officiel, le nombre d’engins tirés par les militaires, cette nuit-là, est impressionnant : plus de 700 grenades en tout genre. À savoir 312 grenades lacrymogènes MP7, 261 grenades lacrymogènes CM6, 78 grenades explosives assourdissantes F4, 10 grenades lacrymogènes instantanées GLI, 42 grenades offensives OF, ainsi que 74 balles en caoutchouc LBD 40 mm. Les grenades offensives OF, les plus dangereuses, sont lancées à la main, à 10 ou 15 mètres maximum.

Pour cette soirée-là, on comptera officiellement six blessés chez les CRS (postés sur la zone jusqu’à 21 heures pour certains, et minuit pour d'autres), dont une ITT de 30 jours pour une blessure à la main, mais aucun chez les gendarmes mobiles, suréquipés et surentraînés, malgré la violence des assauts subis et le nombre de projectiles reçus entre minuit et trois heures du matin. Les manifestants les plus remuants seraient alors 100 à 150 environ, et harcèlent les gendarmes mobiles à tour de rôle, par petits groupes.


« Ils ont vu quelqu'un tomber suite à l'explosion »
Comme le révélait Mediapart dès jeudi 6 novembre, les témoignages des gendarmes mobiles sont convergents.
Le lanceur : le maréchal des logis chef J., appelé « chef » J., est entendu à chaud, dès le dimanche 26 à 4 heures du matin.
« C'était la première fois, dans ma carrière de mobile que je voyais des manifestants aussi déterminés, violents et agressifs tant dans les mots que les actes. Ils nous jetaient toutes sortes de projectiles, pierres, cocktails Molotov, mortiers, fusées diverses et variées », raconte le gradé aux enquêteurs.
Des incidents violents ont déjà eu lieu la nuit précédente dans la forêt de Sivens, un gendarme mobile a été blessé et des grenades mobiles tirées. « Lors de nos instructions, il nous est rappelé que les grenades de quelque nature qu'elles soient ne doivent pas être jetées sur les manifestants du fait de leur dangerosité. Ils étaient tellement mobiles que dès fois ils se retrouvaient à l'endroit de chutes de nos grenades », tient à préciser le chef J.
La nuit du 25 au 26, le chef J. est à la tête d’un groupe de huit militaires positionné dans la « zone de vie », un espace protégé par un grillage et un fossé, où se trouvaient encore la veille des engins de chantier et un préfabriqué. Avec trois autres groupes, qui ont relevé les CRS à minuit, ils doivent « tenir » le site.
« Comme pour la veille, il fait nuit noire. Il y a effectivement des petits feux de part et d'autre mais pas suffisamment pour voir l'ensemble des manifestants. Nous utilisons nos projecteurs des véhicules. Pour ma part, j'utilise les intensificateurs de lumière. J'arrive à estimer que les manifestants sont entre 80 et 100. D'autres, par contre, progressent en approche de nos positions en empruntant et en logeant la RD 132. »
« Petit à petit, la situation se dégrade. Ils jettent des projectiles sur les militaires situés au niveau de portail d'accès. Ces projectiles sont du même genre que ceux que j'ai décrits précédemment. Ils provoquent. Ils harcèlent. Nous avons le sentiment qu'ils cherchent une réponse de notre part. »
« Dans un premier temps, les directives de notre hiérarchie sont claires à savoir qu'on maintient notre position sans réplique de notre part. L'agression des manifestants devient plus intense et violente toujours par le biais de leurs moyens. Ils se rapprochent de nos positions. Ils sont de plus en plus nombreux. Les directives de notre commandement varient. Il est fait état d'usage de lacrymogènes. »
« Les sommations sont faites pour les inviter à quitter la zone. Le conducteur effectue les sommations à l'aide du haut-parleur de nos véhicules de dotation. Ces sommations sont claires et audibles. Malgré nos injonctions, la situation perdure. Ils sont toujours violents et prêts à aller à l'affrontement. Les sommations sont, une nouvelle fois, réitérées. Cette fois, des grenades lacrymogènes sont projetées en direction des manifestants. Elles sont lancées à l'aide de "Cougar". La situation dégénère. Ils sont de plus en plus nombreux et viennent au contact. Maintenant en plus de la position devant le portail, ils occupent clairement le RD 132 et se déploient par petits groupes devant ma position. »
« Malgré ces sommations, la pression des manifestants s'accentue. A ce moment là, nous n'avons pas été agressés, les opposants se focalisaient sur la porte d'entrée. Plusieurs manifestants passaient devant notre position sans nous voir. Conformément aux ordres nous effectuons des tirs isolés de LBD (lanceur de balle de défense - ndlr) sur les individus les plus virulents. A un moment donné, un individu est touché, au lieu de reculer, il a appelé ces compagnons. J'ai constaté qu'un groupe de 5 à 6 personnes déterminées venait vers nous. Il était suivi de quelques mètres par un groupe plus nombreux. Ils étaient violents agressifs et motivés. J'ai vu cela alors que je regardais avec des "IL" (NDLR : jumelles à intensificateur de lumière). »
« Ils nous projetaient des pierres », poursuit le chef J. « Là, une demande de renfort est faite par mon commande de peloton. Au vu de la situation qui à mes yeux était critique, je prends la décision de jeter une grenade offensive. Avant de la jeter, je préviens les manifestants de mon intention. Devant moi il y a un grillage et je suis obligé de la jeter par-dessus celui-ci. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, je prends soin d'éviter de l'envoyer sur les manifestants eux mêmes mais à proximité de ces derniers. Donc, je la dégoupille, il fait noir mais je connais leur position puisque je l'ai vue grâce à l'observation à l'aide des "IL". Je précise qu'au moment du jet les individus me font face. »
« Je la projette sur ma droite pour les éviter, mais là encore comme je vous l'ai dit, ils bougent beaucoup et je ne sais pas ce qu'ils font au moment où je jette effectivement la grenade. La grenade explose à proximité des personnes qui sont présentes. Personnellement je ne vois pas ce qu'il se passe après le jet de ma grenade. Par contre, deux de mes camarades me disent qu'ils ont vu quelqu'un tomber suite à l'explosion. D'abord je prends les " IL", et je regarde si les manifestants sont partis. Ils sont partis. Mais par contre je vois une masse au sol. Je demande à un collègue qui se trouve à mes côtés d'éclairer l'endroit où se trouve cette masse. Là, nous distinguons qu'il s'agit d'une personne qui est au sol. »
« Je rends compte verbalement à mon commandant de peloton de l'incident. Nous mettons en place un gros projecteur et là effectivement nous constatons la présence d'un corps. Ce projecteur, nous ne nous en sommes pas servi avant car, à cause de sa puissance, il a peu d'autonomie. »
« Après avoir identifié ce corps, et constatant que tous les manifestants sont éloignés, nous organisons une opération pour aller chercher la personne allongée au sol. C'est le peloton d'intervention qui se charge de cette mission. Il passe par le portail, et longe le fossé qui se trouve devant le grillage jusqu'au corps. Ils sont couverts par le reste de l'escadron qui noie la zone dans un nuage de lacrymogène. La personne est ramenée dans la zone de vie. Je vois la manœuvre. A partir de la, nous reculons nous mettre à l'abri de notre véhicule car les projectiles pleuvent sans arrêt. Une fois le corps de la personne ramené dans la zone de vie, je ne sais pas ce qui se passe. A un moment donné, on me demande de rejoindre mon commandant d'unité. Celui-ci m'explique que je vais être entendu par la BR (NDLR : la brigade de recherches) de Gaillac car la personne que le PI (NDLR : le peloton d’intervention) a secourue est décédée. »
« Entre le moment où j'ai jeté la grenade et le moment de l'annonce par mon commandant d'unité du décès de la personne, il s'est écoulé environ 5 ou 10 minutes. Ce temps, j'étais occupé à défendre notre position. Nous étions harcelés en permanence par les opposants qui continuaient leur agression », conclut le gradé.

« Je m'aperçois immédiatement que c'est grave »
Autre témoignage précieux, celui de l’officier responsable des opérations cette nuit-là. Le lieutenant-colonel L., qui commande le GTC (composé de trois escadrons de gendarmes mobiles et un de CRS), est entendu dimanche 26 à 4 h 30 du matin. Le samedi 25 au matin, à 9 h 30, expose-t-il, une réunion a été organisée à la compagnie de gendarmerie de Gaillac, dirigée par l’adjoint au commandant de groupement du Tarn, le lieutenant-colonel Andréani.
« La mission que je reçois est de tenir la zone vie sur le chantier dans la forêt, Sivens à Lisle-sur-Tarn, ainsi que de tenir et défendre le site où sont stationnés les engins de chantier sur la commune de Rabastens. » Le dispositif prévu par le GTC est validé à la mi-journée par le lieutenant-colonel Rénier, commandant du groupement du Tarn.
Cette journée du 25 octobre se passe calmement jusqu’à 15 h 30, où commencent les premiers incidents. L’officier raconte. « Il est à noter que depuis 21 heures des groupes de jeunes s'installent à côté de la zone de vie en allumant des feux et en se resserrant progressivement sur la zone vie. Il y a environ 150 personnes à ce moment là.
 Vers une heure la pression des jeunes est de plus en plus importante, ils sont à environ 20 mètres de la zone et ont commencé à caillasser les forces de l'ordre.
 Trois pelotons sont impactés, à savoir Alpha et India au niveau de la grille et Charlie à l'autre extrémité du dispositif face à un grand découvert. »
« Les jets de pierres deviennent de plus en plus virulents, nous recevrons des fusées de détresse et des cocktails Molotov, je fais régulièrement des comptes rendus au CORG (NDLR : le centre d’opérations et de renseignement de la gendarmerie, à l’échelon départemental) par téléphone. Je rends compte également au niveau du commandant de groupement en second, le Lieutenant colonel Andréani, qui me confirme ma mission à savoir tenir le site. Je tiens à préciser que le préfet du Tarn, par l'intermédiaire du commandant de groupement, nous avait demandé de faire preuve d'une extrême fermeté vis-à-vis des opposants par rapport à toutes formes de violences envers les forces de l'ordre », rappelle le lieutenant-colonel L.
« Après des avertissements répétés plusieurs fois par l'intermédiaire des "publics-address" (NDLR : des haut-parleurs) dont sont dotés les Iris Bus, à l'adresse des manifestants qui n'ont pas pu ne pas les entendre, et qui réagissaient à chaque fois en sifflant et vociférant à notre encontre, et devant l'augmentation des jets de projectiles et le risque couru par les forces de l'ordre dû à la proximité des lanceurs, il est décidé afin de sécuriser la troupe et en application du code de la sécurité intérieure d'employer la force (grenades lacrymogènes à mains) puis l'usage des armes. »
L'officier poursuit son récit. « Dans un premier temps, grenades lacrymogènes à fusils, puis grenades à fusil F4 et grenades à main offensives. La situation est à ce moment là particulièrement tendue devant les positions des pelotons India et Alpha situés sur la gauche du dispositif puisqu'ils sont harcelés depuis les hauteurs. Dans le glacis qui fait face à la zone vie, des groupes nous harcèlent aussi bien du côté d'India que d'Alpha que du côté de Charlie qui est isolé sur la droite du dispositif. »
« L'usage des armes est régulé à un rythme contrôlé et modéré par le commandant de la troupe (moi-même) et le commandant de l'escadron le capitaine J., qui est un officier expérimenté et très calme. Il est à noter que des tirs de LBD ont eu lieu. Dans le glacis à un moment une personne semble être blessée, la projection du peloton d'intervention permet de ramener cette personne dans nos rangs et de constater qu'elle est seulement choquée suite à un projectile de LBD. »
À propos du décès de Rémi Fraisse, qualifié d'« incident », voici ce que dit l'officier. « Au moment de l'incident qui fait l'objet de la présente procédure, je me trouve à la gauche du dispositif, derrière les pelotons India et Alpha, avec le capitaine commandant l'escadron. La situation est difficile à ce moment là, car les opposants sont de plus en plus virulents et agressifs. L'usage des armes sous les trois formes déjà mentionnées (Offensives, F4 et Lacrymogènes) sont nombreux (sic). »
« Dans ce contexte, je ne peux pas voir tous les usages des armes. J'effectue cependant régulièrement des rappels concernant l'usage qu'il en est fait, afin de le limiter à la stricte nécessité. »
« A un moment, l'information me remonte qu'un individu serait étendu sur la droite de notre dispositif. En observant bien la zone, nous avons un doute, nous ne savons pas s'il s'agit d'une personne ou de matériels abandonnés. Après confirmation qu'il s'agit bien d'une personne qui est étendue et semble inanimée, je donne l'ordre très rapidement à l'escadron de La Réole de procéder à la récupération de la personne afin de la mettre en sécurité et éventuellement de procéder aux soins dont elle aurait besoin. »
« Je tiens à préciser que la récupération de la personne constitue une opération difficile étant donné le degré de violences des opposants à ce moment là. Le peloton d'intervention est donc projeté et ramène la personne derrière nos lignes. Je m'aperçois immédiatement que c'est grave car la personne semble inconsciente et ne réagit pas. Elle est étendue à l'arrière d'un Iris Bus, celui Alpha 2 il me semble, je demande à l'escadron s'il a un secouriste dans ses rangs. On me répond par l'affirmative et le secouriste arrive immédiatement. Simultanément, j'appelle le CORG pour demander l'intervention des secours », poursuit le lieutenant-colonel.
« Alors que j'attends d'être mis en relation avec le Samu, l'infirmier me rend compte que la personne semble décédée. Après avoir eu le médecin du Samu au téléphone, je décide de lui passer l'infirmier, ceux-ci échangent pendant une à deux minutes. L'infirmier n'arrivant pas à convaincre le médecin d'envoyer une équipe médicale, je reprends le téléphone. Le correspondant me dit qu'il n'y a plus de médecins disponibles au SAMU suite à leur engagement sur d'autres interventions, et que d'après les échanges avec l'infirmier de l'escadron, la mort ne semble pas faire de doute. »
« Il est finalement décidé d'envoyer les pompiers de Gaillac. Ceux-ci arrivent quelques minutes plus tard. Le corps du décédé étant resté dans l'Iris Bus. J'aperçois du sang qui coule au niveau de son cou. Les opposants ne réagissent pas, n'ayant pas conscience de la gravité de l'affaire. A l'arrivée des pompiers, et de façon discrète, ceux-ci mettent le corps dans un sac de transport afin de le mettre dans le VSAB (NDLR : véhicule de secours aux asphyxiés et blessés) et d'évacuer la zone. »
« Des gendarmes départementaux étaient arrivés sur le site environ 30 min avant cet incident. Ils sont aussitôt informés de ce fait, et recueillent immédiatement les premières informations auprès des militaires les plus proches de la zone de découverte de la personne. Ces militaires ont principalement eu un entretien avec un gradé de l'escadron qui aurait fait usage d'une grenade offensive peu de temps avant la découverte de la personne décédée et dans une zone proche de celle-ci », conclut l'officier.

« J'ai vu la silhouette d'un individu s'écrouler »
Autre témoignage éclairant, celui du major A., qui est entendu par les enquêteurs dimanche 26 à 3 h 55 du matin.
« Ce jour, à minuit, nous avons relevé l'escadron déjà en place. Mission pour moi et mon groupe de renseigner et de maintenir à distance l'adversaire sur le secteur droit de la RD 132. Avec moi, se trouvaient 8 personnels scindés en deux équipes, les mêmes missions confiées à ces deux groupes mais deux secteurs déterminés », commence-t-il.
« La situation a continué de croître et j'ai à nouveau fait les avertissements réglementaires disant que nous allions faire usage de grenades explosives après avoir invité les individus présents à quitter les lieux. »
« J'ai donné l'ordre au chef J. de jeter une grenade de type OF en direction des adversaires », assure le major, alors que le chef J. dit avoir fait ce choix de lui-même. « Je n'ai pas vu le jet et donc la trajectoire prise par la grenade. Je l'ai entendue exploser et me suis retourné de suite. Les manifestants étaient à proximité. Il s'agissait d'un petit groupe de 5 à 6 personnes. Bien que nous étions toujours dans le noir et qu'il y avait des nuages de lacrymogène, on distinguait les silhouettes des individus. Quand j'ai regardé pour voir si les manifestants quittaient les lieux ou du moins, se dispersaient, j'ai vu la silhouette d'un individu s'écrouler à terre. Je ne peux vous dire avec certitude si la personne s'est écroulée au même endroit que l’endroit où a explosé la grenade. » 
« Les autres adversaires ont reculé et nous avons éclairé la zone car il me semblait que l'individu que j'avais vu s'écrouler n'avait pas quitté les lieux. Nous avons vu que la personne était toujours au sol. Je précise que nous étions séparés des adversaires par un grillage et que tous les jets de projectiles et de grenade s'effectuaient par dessus. Je pense qu'il devait faire aux alentours de 180 cm de hauteur. J'ai donc rendu compte à mon commandant d'escadron qui a décidé d'engager un peloton (le peloton d'intervention) pour aller voir quelle était la situation. J'ai poursuivi ma mission avec mes hommes. »
« C'est le commandant d'escadron le capitaine J. qui m'a informé que l'individu avait été extrait de la zone et il rentrait sur notre zone. J'ai su qu'il avait été extrait par le P.I et que lorsqu'ils étaient sur notre zone, ils avaient constaté que l'individu présentait des blessures et des saignements. Le commandant d'escadron m'a appelé afin que le gendarme D., qui est également infirmier, se rende au niveau du véhicule où se trouvait la victime. Le capitaine par la suite m'a informé que la personne était décédée. J'ai appris par la radio que le corps allait être pris en charge par les pompiers. Je précise que toute cette situation est montée crescendo et que les moyens ont été adaptés à la situation. »
Saisis par le parquet d'Albi, les gendarmes de la section des recherches (SR) de Toulouse arrivent environ une heure plus tard (le passage à l'heure d'hiver, cette nuit-là, perturbe un peu la chronologie effectuée par les gendarmes), et reprennent l’enquête commencée par leurs collègues de la BR de Gaillac. Dès dimanche matin, au vu de ces deux témoignages très précis, et d’une dizaine d’autres dont Mediapart a pu prendre connaissance, il ne faisait en tout cas guère de doute qu’une grenade lancée par le militaire avait tué un jeune manifestant. Pourtant, la communication du préfet du Tarn et du procureur d'Albi, comme celle du ministre de l'intérieur Bernard Cazeneuve, seront plus que floues sur cette responsabilité des services de l'État.

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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 14:56

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5 novembre 2014 3 05 /11 /novembre /2014 12:54

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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 19:13

La Vélorution Lilasienne, créé depuis quelques mois sur notre ville milite pour une ville plus conviviale où les déplacements doux seraient favorisés. Ci-dessous leur tract d'appel à leur déambulation festive dans les rues des Lilas.

Les pics de pollution parisiens, les pots d’échappement qui crachent sans vergogne, l’envie et la nécessité de ralentir, de ne plus être prisonnier de la voiture : un tout qui nous invite à revoir nos modes de déplacements en faveur de moyens de locomotion doux et actifs.

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Eteignez vos moteurs, respirez le bonheur

Piétons, poussettes, vélos, rollers, toutes et tous, réclamons un meilleur partage de l’espace public. Faisons de la rue un espace de convivialité, de création du lien social, où chacun(e) aurait sa place, où la voiture en aurait beaucoup moins. Réapproprions-nous l’espace de la rue, laissé aujourd’hui aux véhicules motorisés, bruyants, puants, et dangereux !

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Vous avez remarqué ? Aux Lilas, pas une piste cyclable (elles s’arrêtent toutes aux portes de la ville !), pas un contre sens cyclable autorisé (Zone 30 kmh), aucun tourner à droite, aucune zone 20Km/h (espace de rencontre). Rien n’est fait pour favoriser la pratique du vélo et autres déplacements doux, alors même que l’organisation de la ville (toute en longueur) invite les Lilasiens à se déplacer en 2 roues. N’attendons pas patiemment un nouveau plan de déplacement dans la ville, réclamons un nouveau partage de l’espace public, faisons notre place, occupons l’espace !

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Vélos, trottinettes, rollers, rejoignez la Vélorution Lilasienne, tous les 1er samedis du mois, RDV 11h devant la mairie pour une déambulation revendicative et festive dans nos rues !

                                   La Vélorution lilasienne.
Et pour ceux qui souhaitent prolonger : RDV à 14 heures devant l’opéra Bastille avec la Vélorution francilienne
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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 17:54

Une chronique sur les événements de Sivens, un point de vue intéressant sans partager toutes les analyses, par Julien Faessel sur son blog http://julienfaessel.wordpress.com/2014/10/31/sirvens-tous-irresponsables-tous-coupables/

 

Le sang a coulé. La hyène médiatique peut s’abreuver, et noyer les masses sous un flot de non-information, d’images fixes et vides en boucle, de pseudo analyses creuses de comptoir, de déclarations sans intérêt de tartuffes opportunistes. Pour calmer cette bête écervelée, un bouc émissaire sera probablement sacrifié, puis tout cela sera oublié pour passer à un autre fait divers. Tout cela pour faire diversion des vrais enjeux et des vraies responsabilités.

Une multitude d’acteurs ont participé à cette triste farce qui s’est vite transformée en drame sans saveur. Ils ont tous leur part de responsabilité dans le dénouement final. En fil conducteur on retrouve la faillite intellectuelle, méthodologique et stratégique des mouvements alternatifs et écologistes. Durant les années 60 et 70, la libération sociétale a laissé envisager un renouveau du militantisme et de la gouvernance, via l’apparition de mouvements citoyens. Le mouvement du Larzac apparaissant comme l’idéal type d’une tendance à reproduire. Mais tant les dirigeants institutionnels que les opposants alternatifs ont échoué dans l’évolution vers une société intelligente et du 21ème siècle. L’histoire étant parfois taquine, cette situation peut être illustrée de façon cinglante. Si aujourd’hui il y avait un mouvement social par rapport au camp militaire du Larzac, ce serait pour le défendre et empêcher sa fermeture.

Absence de co-construction

Alors que nous avions les moyens de tendre vers une société de l’intelligence, avec l’augmentation du niveau d’étude et la démocratisation des savoirs, nous sommes toujours enfermés dans une gestion publique autoritaire. Trop d’élus se voient en potentiels prix Nobel d’intelligence, en phares de lucidité dans un océan d’obscurantisme. En conséquence ils imposent leurs vues, sans prendre le temps de co-construire des projets avec les différents acteurs concernés. La politique est prise en otage par les intérêts partisans et les imbécillités personnelles. Citons ici les premiers voyous de France, cette organisation agricole qui aime saccager, brûler, détruire en toute impunité, et qui a son influence sur le coté disproportionné du projet de barrage, et le choix de raser une zone protégée plutôt que d’utiliser quelques terres appartenant aux principaux bénéficiaires de la retenue d’eau. Les gouvernants ont leur responsabilité, mais également les opposants. Organisée ou non, l’opposition est constamment dogmatique et rétive à tout dialogue constructif. Entre les NIMBY de tout poil, dont le seul argument est « pas chez moi », et les organisations politiques et syndicales dont l’objectif principal est « ouhouh j’existe, on est bien au chaud ici, votez pour moi parce que le fauteuil est confortable », les gens de bonne volonté se retrouvent bien seuls. Les rares organisations associatives sérieuses sont prises en otage par ces intérêts partisans, leur propos est noyé et caricaturé, et leur bonne volonté utilisée contre eux. La coopération pourrait pourtant permettre la mise en place de solutions pérennes et bénéfiques pour tous.

Une opposition urbain-rural et un manque d’organisation

Le Larzac avait vu l’alliance de la ville et de la campagne. Les mouvements écologistes contemporains voient au contraire l’affrontement entre les boueux des champs et les bobos des centre-villes. Les mobilisations de ces dernières années sont généralement importées des zones urbaines. Les autochtones ne sont mobilisées qu’à de très rares exceptions individuelles. Il y a un gouffre énorme entre des militants idéologiques suivant le principe de « la terre est à tout le monde, il faut la défendre », et les voisins de la terre en question. Des spécialistes de la mobilisation contre les grands projets sont donc apparus, qui migrent d’une zone à l’autre aux quatre coins de France. S’y ajoutent des militants en pantoufles en quête de socialisation, qui sur le modèle des mouvements étudiants viennent participer à une aventure (quelle qu’elle soit) et rencontrer des gens aux idées proches, et plus si affinités. Il y a également les militants du dimanche, amateurs de camping le temps d’un week-end pour participer à « la lutte ». Et enfin des élus parasites en manque de photographes et de notoriété, qui aiment s’afficher, manipuler et récupérer les mouvements sociaux pour faire parler d’eux. Ces luttes se caractérisent donc par un grand bric-à-brac militant, qui pose un énorme problème au niveau de l’organisation. Je ne parle pas de la gestion du quotidien, mais bien de l’organisation du mouvement. Sans effectifs stables, sans relais locaux, sans colonne vertébrale de direction qui prend des décision et les transmet, sans militants formés selon les objectifs à atteindre, sans service d’ordre, ces mouvements relèvent du folklore. Ils sont constamment dépassés par des éléments violents et opportunistes, et leur seul chance de succès est de recourir à la violence et que le sang coule.

La non-violence oubliée au profit d’une généralisation de la violence

Le mouvement écologiste contemporain est caractérisé par une généralisation des violences. La première violence est l’opposition frontale et constante, le non à tout. Il s’agit là de la défense dogmatique de concepts inébranlables, qui engendrent un rejet massif de la part des interlocuteurs et des populations, qui ont l’impression d’être pris pour des c… par des arrogants. On parle souvent de société d’experts pour qualifier cette situation où tout le monde peut rapidement avoir des connaissances sur tout, mais cela engendre généralement des ânes qui foncent tête baissée dans ce domaine où ils croient tout savoir, sans recul ni analyse critique. Les nouveaux convertis sont souvent les plus fanatiques, et leur agressivité provoque le rejet. L’invasion des zones à défendre, devenues des zones occupées est également une violence vis-à-vis des populations locales qui sont au mieux méprisées, au pire menacées par des éléments agressifs. L’opposition frontale des « leaders » politiques, la paranoïa généralisée des petits groupes dogmatiques, l’absence de service d’ordre, la protection par les militants des individus violents, la prise à partie des ouvriers, des gendarmes avec parfois la volonté de tuer, aboutit immanquablement à des situations de grande brutalité. Il est d’ailleurs regrettable de constater une alliance de fait entre des écologistes de bonne foi, et des émanations de l’extrême droite pour qui toute occasion est bonne de « casser du flic ». La gestion cataclysmique de ces événements par le gouvernement ne rajoutant que de l’huile sur le feu. La « méthode Valls », à savoir la mollesse brutale, un gant de fer trop grand pour une main moite et incompétente, ne provoque qu’un regain de violence en réaction à des actes de brutalité gratuite de forces de l’ordre excédées de n’avoir pas de plan d’action clair. La même désorganisation régnant de part et d’autre, cela laisse le champ libre aux ultras pour que cela dégénère. Une éventuelle victoire par la violence n’est pourtant qu’un succès en trompe l’oeil. Le prix payé sera toujours trop lourd, et une fois l’attention médiatique tombée et les casseurs partis se battre ailleurs, un projet semblable pourra être mis en œuvre en toute discrétion.

La menace du changement climatique pour les cours d’eau de la région

Le conflit de Sirvens est donc la conséquence directe de l’immaturité extrême des différents acteurs en présence. Le pouvoir politique sort totalement décrédibilisé. Car loin des discours de façade de démocratie participative, de co-construction, c’est le lobbying et la crétinerie qui ont guidé la constitution de ce projet. Les opposants s’enferment eux chaque fois davantage dans un folklore inutile et tendant vers la violence. Tout ceci fait oublier l’essentiel. À savoir que si le projet de barrage est inadapté, tant en taille qu’en localisation, ce type d’infrastructure est nécessaire dans tout le sud-ouest de la France. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard que l’Agence de l’eau est l’un des principaux contributeurs. Le changement climatique et les événements météorologiques extrêmes qu’il engendre vont profondément affecter les cours d’eau du bassin Adour-Garonne d’ici 2050. Des dizaines de retenues seront nécessaires le long des différents cours d’eau pour préserver l’accès des populations à l’eau potable (qui vient des rivières), l’agriculture et la survie des écosystèmes. Le projet inadapté de Sirvens ne doit pas faire oublier cette réalité qui nous menace.

Chronique publiée le 30 octobre 2014 sur le site d’informations Toulouse Infos

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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 17:50

Par Philippe Gagnebet in Le Monde samedi 1er novembre

À l'issue d'une réunion des élus du département, vendredi 31 octobre, le président socialiste du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, a « pris acte de l'impossibilité de poursuivre toute activité liée au déroulement du chantier sur le site de Sivens », où un opposant au projet a trouvé la mort lors d'affrontements avec les forces de l'ordre. Une minute de silence a d'ailleurs eu lieu en hommage à Rémi Fraisse avant la réunion, et M. Carcenac, qui avait choqué en tenant des propos sur l’engagement du jeune homme, s'est longuement excusé.

Si la décision des élus locaux peut paraître comme un nouveau pas vers l'abandon du projet controversé, celui-ci n'est en effet en rien acté. Censé trancher la question, les membres du conseil général n'ont finalement pas procédé à un vote comme attendu. Ils ont renvoyé toute décision à la réunion de crise qui sera organisée, le 4 novembre, par la ministre de l'environnement, Ségolène Royal.

Prenant « acte de cette décision », Guillaume Cros, conseiller régional Europeécologie Les Verts (EELV), a cependant pointé du doigt le conseil général, qui « ne prend pas ses responsabilités, tout comme M. Carcenac qui a essayé de passer en force depuis le début, avec obstination, pour en arriver à la situation actuelle ».

UNE « LOI RÉMI FRAISSE »

Joint par Le Monde,le député européen EELV et ancien porte-parole de la Confédération paysanne, José Bové, conteste cependant la légitimité de cette réunion au ministère : selon lui, elle n'est censée rassembler que M. Carcenac, le président du conseil régional de Midi-Pyrénées, Martin Malvy, et le préfet. Il appelle donc MmeRoyal à une réunion multipartite, avec des représentants des opposants installés sur le site et des élus locaux opposés au projet, tel le vice-président EELV du conseil régional, Gérard Onesta.

Dénonçant un « monde politique aux ordres de la FNSEA [Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles] », Ben Lefetey, porte-parole du Collectif des opposants au barrage du Testet, a appelé à une manifestation « dimanche sur le site du barrage pour rendre un hommage collectif et fraternel à Rémi Fraisse ». Il appelle également le gouvernement à voter une loi « Rémi Fraisse » « pour lutter contre les conflits d'intérêts » qu'il dénonce dans ce dossier.

« PRÉAVIS DE SIX MOIS »

La construction du barrage du Testet, principalement destiné à l'agriculture, est contestée depuis 2011 par des associations locales de défense de l'environnement en raison de son impact sur l'environnement, avec la destruction de treize hectares de zones humides.

Le conseil général du Tarn est maître d'ouvrage du projet. Il endosse la responsabilité des choix, tant au plan technique que financier. Les auteurs du rapport d’expertise public en début de semaine, très critique sur la légitimité du barrage, notaient que « le conseil général peut mettre fin à la convention à tout moment pour des motifs d'intérêt général moyennant un préavis de six mois ».

Mais selon M. Bové, la ministre peut elle aussi, légalement, casser la déclaration d'utilité publique, qui fait du conseil général le maître d'ouvrage du barrage, ce qui permettrait une remise à plat de tout le dossier.« Plus largement, conclut-il,il faut impulserun débat global sur les aménagements du territoire, dont ces grands projets inutiles. »

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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 17:39

Dans la nuit du 25 au 26 octobre, Rémi Fraisse, 21 ans, jeune naturaliste passionné de botanique et engagé au sein du réseau associatif pour la préservation de notre environnement, a été tué à l'occasion d’une manifestation contre le projet de barrage à Sivens, dans le Tarn.
Rémi était bénévole à Nature Midi-Pyrénées, une association du mouvement France Nature Environnement, la fédération française des associations de protection de la nature et de l'environnement. Elle appelle à un grand sit-in pacifique en sa mémoire. Il aura lieu ce dimanche 2 novembre à 16h devant le Mur pour la Paix sur le Champ de mars, Paris 7ème.
Ni slogan, ni banderole. La Renoncule à feuilles d'ophioglosse, plante dont Rémi, botaniste, était spécialiste, sera le symbole de cet hommage et de son engagement pour la nature. Une image de cette fleur, à imprimer et découper, peut être téléchargée en suivant ce lien :
http://ow.ly/DyE0F. Nous invitons chacun à se l'approprier et à la porter de façon visible lors du rassemblement. Un registre de condoléances permettra à chacun d’exprimer son soutien.
Si vous ne pouvez pas être là mais que vous souhaitez vous associer à ce rassemblement, nous vous invitons à poser, dimanche soir à 18h, une bougie sur le rebord de votre fenêtre et à arborer la renoncule en signe de soutien. Afin d'être nombreux, nous vous remercions par avance d'inviter vos amis à participer et de partager cet événement.
France Nature Environnement

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1 novembre 2014 6 01 /11 /novembre /2014 15:36

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Le fournisseur d'électricité Enercoop maintient ses prix, l'écart se resserre avec les tarifs réglementés.

Alors qu'une hausse des tarifs réglementés est annoncée pour ce samedi 1er novembre, les tarifs d'Enercoop, cette année encore, n'évolueront pas. Plus élevés mais stables, les prix d'Enercoop voient l'écart avec les tarifs réglementés se réduire peu à peu, du fait de l'augmentation régulière de ces derniers. L'écart de prix s'est ainsi resserré, passant de 40 % aux débuts de la coopérative à 20 % aujourd'hui, soit environ 8 € TTC de différence sur la facture totale mensuelle pour un foyer moyen. L'augmentation prévue samedi à hauteur de 2,5 % renforcera encore cette convergence en réduisant l'écart à environ 18 %.
Cette évolution résulte notamment de la prise en compte progressive dans les tarifs réglementés des coûts réels de l'énergie nucléaire : sécurité, déchets et démantèlement. Enercoop reste aujourd'hui, à l'inverse, le seul fournisseur d'électricité 100 % renouvelable, proposant un modèle énergétique ambitieux reposant sur les énergies renouvelables, les économies d'énergie, et porté par une dynamique citoyenne. 

Dans la loi sur la transition énergétique discuté à l'Assemblée nationale, la promotion de l'économie circulaire proposant de nouveaux modes de consommation et de production, et la reconnaissance du rôle que peut jouer l'économie sociale et solidaire dans cette transition, grâce notamment au financement participatif des énergies renouvelables est une avancée. Une des évolutions majeures pour Enercoop est l'ouverture de l'obligation d'achat, dispositif de soutien aux énergies renouvelables jusqu'à présent réservé à quelques acteurs, dont principalement EDF, à des organismes qui seraient agréées par l'État. Enercoop pourrait être l'un de ces organismes, ce qui faciliterait la réalisation de son modèle de circuit court rapprochant les consommateurs des producteurs à l'échelle d'un territoire.

Enercoop est le seul fournisseur d'électricité à s'approvisionner directement et à 100% auprès de producteurs d'énergies renouvelables, photovoltaïque, éolienne, hydraulique et biogaz.. Créé en 2005 à l'initiative d'acteurs de l'économie sociale et solidaire, de l'écologie et des énergies renouvelables, parmi lesquels Greenpeace, les Amis de la Terre, Biocoop, le Comité de Liaison Énergies Renouvelables et la Nef, Enercoop est structuré en Société Coopérative d'Intérêt Collectif. Ce statut lui permet de réunir dans son sociétariat, toutes les personnes concernées par la question énergétique : consommateurs, producteurs, collectivités, salariés...

Enercoop développe des coopératives au niveau local afin de créer un circuit court entre producteurs et consommateurs d'électricité renouvelable. Le projet est de permettre aux citoyens de se réapproprier l'avenir énergétique de leurs territoires.

Enercoop compte aujourd'hui 20 000 clients et 11 000 sociétaires à travers la France.

http://www.enercoop.fr/ 10 rue Riquet, 75019 Paris. 0 811 093 099

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