Fontes records au pôle Nord, sécheresse historique en Amérique du Nord...
On a du mal à le croire en France où, cette année, l'été était maussade . C’est un signal inquiétant lorsque les scientifiques du climat (de la NASA en l’occurrence) en viennent à vérifier trois fois leurs chiffres tant ceux-ci paraissent extravagants. Entre le 8 et le 12 juillet, le Groënland a montré des signes de fonte estivale sur la quasi totalité (97%) de sa surface. Habituellement, même au plus fort de l’été, seule la moitié de la calotte est concernée pendant un jour ou deux. Interrogés à ce sujet, les spécialistes confient que ce genre de fonte exceptionnelle arrive normalement tous les 150 ans.
Quelques jours auparavant, un bloc de glace de la taille de Toulouse (120 km2) s’était décroché du glacier de Peterman, et ce 2 ans après que le premier iceberg (de 260 km2 soit la taille de Marseille) se soit désolidarisé du glacier.
Tout récemment, le Centre national de glaciologie américain annonçait que la couverture glacière de l’Arctique avait atteint cette année son plus bas niveau depuis le début des mesures, battant ainsi le précédent record de 2007. Ceci est d’autant plus préoccupant que la saison de fonte estival n’est même pas encore terminé.
Au cours des 30 dernières années, la surface de glace arctique en période estivale a réduit d’environ 40%. Ces événements concomitants rappellent que l’été 2012 a été particulièrement chaud, tout spécialement dans l’hémisphère nord. Si en France, cette impression a été maquillée par un début d’été sous les nuages, la canicule et la sécheresse se sont faites beaucoup plus sensibles en Russie ou aux États-Unis. Le pays a connu sa pire sécheresse depuis 25 ans, impactant à divers niveau les 3⁄4 des terres cultivées américaines et réduisant massivement les récoltes.
Selon le bulletin mensuel du National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), aux Etats-Unis, la température moyenne de juillet 2012 a été la plus haute jamais enregistrée pour un mois de juillet, avec une hausse de 1,8 °C par rapport à la moyenne observée au 20ème siècle, battant le précédant record de juillet 1936.
Pour rappel, après avril, mai et juin, ce mois de juillet 2012 est le quatrième mois d’affilée où la température moyenne des continents de l’hémisphère Nord présente une hausse record.
(in bulletin Infos de Serre n°96 édité par le Réseau Action Climat - France)