Un autre point de vue sur le pacte de stabilité ou Traité pour la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance en Europe :
Lettre ouverte à la plupart des partisans du NON, aux aboyeurs de cent jours, à ceux qui hurlent que la politique du gouvernement actuel et le TSCG en plus, c’est l’austérité et la crise pour la vie. Qu’il ne se passera rien et que seul l’échec est à prévoir pour la gauche socialiste et écologiste dans les années à venir.
La question n’est pas de dire oui ou non à un bon ou mauvais texte , ce traité est l’expression des contradictions de l’Europe d’aujourd’hui. L’essentiel est qu’il offre une perspective pour l’Europe, autrement dit une possibilité de relance notamment grâce au « new deal écologique » que nous prônons. Le problème de l’austérité est réel mais précédait le TSCG. Il faut aussi arrêter de croire que c’est uniquement par le déficit qu’on finance la relance. Certes d’un côté, ce traité défend la rigueur budgétaire. Mais de l’autre, contrairement aux fameux critères de Maastricht, il introduit une possibilité intéressante de dérogation en période de crise.
L’article 3 dit que la réduction du déficit structurel à 0,5% par an, n’empêche pas, dans des circonstances exceptionnelles, des investissements publics. Avec cette ouverture, la rigueur budgétaire imposée par ce nouveau traité est moins stricte que les 3% de Maastricht. Avec ce traité, le MES pourra s’appliquer et la BCE prêtera alors directement, sans intermédiaire aux états les plus endettés. La BCE vient aussi d’annoncer clairement qu’elle va racheter sans limite la dette publique des états, cela étant actuellement la seule défense pour les pays les plus en difficultés faces aux spéculateurs. Ne confondons plus les enjeux nationaux et internationaux afin d’exister, quitte à bloquer et ne rien faire avancer. Aujourd’hui en Europe nous devons affronter un souverainisme libéral et un souverainisme social qui croient pouvoir sortir de la crise grâce à l’Etat-nation. La France seule ou l’Allemagne seule ne pourront à terme résister et sortir de la crise. L’Europe unifiée et solidaire passera, elle, le cap. Le OUI au TSCG est un OUI constructif politiquement pour la suite de l’Europe .
Christophe PAQUIS