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13 mars 2013 3 13 /03 /mars /2013 14:24

 Sur ce sujet peu facile, des  points de vue intéressants, qui complète un mois plus tard http://leslilasecologie.over-blog.com/article-rythmes-scolaires-ou-va-le-train-115584117.html

Il faut réformer les rythmes scolaires

(Le Monde, 13 mars 2013)

Un débat public intense entoure actuellement la réforme des rythmes scolaires. Rappelons-le, cette réforme vise à faire de nouveau bénéficier nos écoliers d'une semaine de quatre jours et demi de travail scolaire, situation qui prévalait avant la réforme Darcos de 2008. En ajoutant une demi-journée de classe, elle permet d'alléger les quatre longues journées scolaires, inefficaces en termes d'apprentissage, tout en continuant à accueillir les écoliers jusqu'à 16 h 30 dans le cadre d'études surveillées et d'activités périscolaires, ces dernières étant organisées par les municipalités.

Mais alors que, aujourd'hui, la réforme est débattue, ce n'est plus l'intérêt de l'enfant qui est au coeur des échanges publics. Le débat se centre désormais sur les nouvelles contraintes qui s'imposeront aux adultes (les enseignants doivent-ils travailler une demi-journée supplémentaire, comme avant 2008 ?), ou des réflexions organisationnelles (la demi-journée supplémentaire doit-elle s'organiser le mercredi ou le samedi ?).

Pourquoi la réforme des rythmes scolaires entraîne-t-elle un débat si confus et de telles résistances récurrentes, alors même que lors de la concertation autour de l'école qui s'est tenue à l'été 2012, tous les professionnels et partenaires de l'école - les syndicats des enseignants, les fédérations de parents d'élèves, les représentants des associations de collectivités territoriales, les chercheurs, les représentants du secteur touristique - se sont accordés pour juger cette réforme à la fois pertinente et nécessaire.

 

NOUVEAUX COÛTS

Elle touche à la vie quotidienne des professionnels de l'école. Elle aura pour conséquence majeure de modifier l'emploi du temps des enseignants en rajoutant une demi-journée de cours qu'ils ne dispensaient plus depuis la réforme Darcos de 2008. La réforme est aussi remise en question par des municipalités ou conseils généraux qui y voient de nouveaux coûts, dans une période de contrainte budgétaire.

Elle bouleverse également les représentations sociales et les valeurs des professionnels de l'école. Elle donne la possibilité aux municipalités de développer de nouvelles activités périscolaires durant ce qui est vécu par les enseignants comme le temps scolaire historique, le sacro-saint "8 h 30 - 16 h 30". Faire passer la réforme, c'est changer ces représentations, une tâche plus ardue que tout changement d'organisation scolaire.

Enfin, elle implique que dans chaque municipalité se construise un projet et donc un consensus engageant un grand nombre d'acteurs porteurs de cultures et d'identités professionnelles différentes : éducation nationale, municipalités, conseils généraux si des transports scolaires sont impliqués, associations oeuvrant dans l'éducatif, établissements publics chargés d'infrastructures... Elle est aussi ardue parce qu'elle concerne l'enseignement primaire, dont la gestion est atomisée entre des milliers de municipalités.

Le gouvernement précédent avait bien compris la difficulté. Luc Chatel, après avoir réuni une commission sur les rythmes scolaires en 2010 dont les préconisations étaient similaires à celles de la réforme aujourd'hui engagée, avait préféré en différer l'application. L'amorce du débat sur le sujet dès le quinquennat précédent démontre que cette réforme dépasse largement le clivage droite-gauche, car elle implique très fondamentalement l'intérêt des enfants les plus jeunes.

Faut-il renoncer devant tant de difficultés ? Non, car il s'agit d'une réforme cruciale qui, de plus, conditionne l'efficacité des autres politiques prévues dans l'enseignement primaire.

 

L'EXCEPTION FRANÇAISE

Elle vise, avant tout, à redonner à chaque écolier sa pleine capacité d'apprentissage, en répartissant plus harmonieusement les heures d'enseignement strictement scolaire sur un nombre plus important de jours. Aujourd'hui, avec une semaine scolaire de quatre jours travaillés seulement, alors que la norme en Europe est à la semaine d'au moins 4 jours et demie, avec 144 jours d'école par an contre 180 en moyenne dans les 34 pays membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la France est une exception sur la scène internationale par le faible nombre de jours dont bénéficient nos écoliers.

Par ailleurs, les chercheurs chrono-biologistes ont démontré qu'une semaine d'apprentissage sans la rupture constituée par un jour non travaillé respecte le rythme biologique de l'enfant. L'argument aujourd'hui avancé selon lequel les enfants se reposeraient le mercredi est non fondé scientifiquement, cette journée sans école dérègle leur horloge biologique. Grâce à ce changement dans le temps scolaire, l'écolier bénéficiera aussi soit d'un accompagnement au travail scolaire, soit d'activités périscolaires.

La réforme est particulièrement importante pour les enfants issus de milieux défavorisés, qui bénéficient d'un faible encadrement du travail scolaire à la maison. Certes, animer ces activités a un coût, c'est pourquoi le ministère a créé un fonds d'amorçage avec une aide financière différente selon la richesse des municipalités. Une évaluation régulière de la réforme est nécessaire pour s'assurer que la qualité de ce nouveau service éducatif ne diverge pas selon les territoires, une mutualisation entre collectivités locales des savoir-faire en matière d'activités périscolaires également.

Enfin, la réforme est aussi cruciale car elle conditionne l'efficacité d'autres réformes en cours. Bénéficier d'un jeune maître bien formé, de nouvelles pédagogies dans le cadre du dispositif "Plus de maîtres que de classes" qui permet la co-intervention de deux professeurs, d'un accès à l'école maternelle dès 2 ans, trouvent leur efficacité si l'élève est disponible intellectuellement pour les apprentissages. Il s'agit donc d'une réforme à la fois centrale mais urgente. Chaque année passée sans réforme conduit nos écoliers à perdre une part non négligeable des heures utiles pour leurs apprentissages. Faut-il continuer à en différer la décision ?

 

                                          Collectif, dont, parmi les cosignataires de ce texte, Christian Forestier, copilote du dispositif de concertation autour de l'école et coprésident du comité de pilotage de la Conférence nationale sur les rythmes scolaires ; Nathalie Mons, sociologue et copilote du dispositif de concertation autour de l'école ; Jean-Marc Roirant, secrétaire général de la Ligue de l'enseignement ; Odile Quintin, coprésidente du Comité de pilotage de la Conférence nationale sur les srythmes scolaires ; Dominique Schnapper, directrice d'études à l'EHESS ; ...

 ---------------------

 

Les quartiers défavorisés financeront-ils la réforme ?

 

La réforme des rythmes scolaires va-t-elle avoir pour effet pervers et inattendu un transfert des moyens d'action sociale des classes populaires vers les plus favorisés ? Les incertitudes sur son financement - grand absent des débats et des mobilisations sur le sujet - nous le font craindre. A priori, nous regardons ce projet d'un bon oeil.

Dans un livre phare des années 1970, Une société sans école, le philosophe Ivan Illich s'inquiète que la scolarisation obligatoire nuise à l'apprentissage, compris non seulement comme l'enseignement pratique d'un métier mais aussi comme la capacité des personnes à apprendre par elles-mêmes. Car il se crée alors une dépendance à l'institution - on croit ne pouvoir apprendre qu'à l'école - qui est aussi une manière de perdre du pouvoir sur sa vie, personnellement et collectivement : par l'apprentissage " sur le tas ", les classes populaires étaient les maîtres de leur propre éducation; avec le développement de l'institution école, elles la remettent entre les mains d'une autre classe. Cela crée un sentiment durable de frustration et d'illégitimité chez celles et ceux qui n'ont pas suivi une scolarité longue.

Nous ne rappelons pas cela pour remettre en question l'urgence de moyens et d'une réforme de l'école, mais pour dire que faire mieux l'école, c'est parfois en faire moins, et faire une place à d'autres formes d'éducation. Dans nos maisons de quartier ou celles dans lesquelles nous avons travaillé se déroule de l'éducation non scolaire : l'animation des centres de loisir, le scoutisme, les ateliers d'éducation populaire... Faire entrer ces techniques dans l'école nous semble une chance pour tout le monde. Notre inquiétude est ailleurs : avec quels sous ? Nous craignons que ce soit les nôtres. (…)

Roberto Beltrami et Stéphane Lavignott, Directeurs des maisons de quartier de la Fraternité de la Belle-de-Mai (Marseille) et de La Maison verte (Paris), pasteurs de la Mission populaire évangélique de France (in Le Monde, Dialogues,13 mars 2013)

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