Du fait de l'arrêt des cantines qui permettaient de nourrir les enfants à des tarifs accessibles, de la fermeture des épiceries sociales et des distributions alimentaires, et de la fin des petits boulots qui permettaient de boucler les fins de mois, beaucoup de ménages se retrouvent aujourd'hui dans la précarité. Pour faire face à cette urgence sociale, les propositions du gouvernement (la dernière en date : une prime de 200 euros pour les jeunes précaires) sont très insuffisantes, et sans commune mesure avec les moyens déployés pour soutenir les entreprises. Nous publions donc aujourd'hui les propositions d'EELV pour faire face à l'urgence sociale : 5 priorités, 21 mesures, parce que la solidarité est notre priorité. Parues le 6 mai 2020 sur https://eelv.fr/repondre-a-urgence-sociale/. Lire aussi Plus jamais ça ! Construisons ensemble le jour d’après.
Les deux mois de confinement ont été plus particulièrement difficiles pour les plus fragiles d’entre nous : familles pauvres ne disposant plus de cantine, habitant.e.s des bidonvilles, travailleuses et travailleurs ou étudiant.e.s précaires, intermittent.e.s du spectacle, chômeuses.eurs en fin de droits…
Le versement d’une aide exceptionnelle par le gouvernement le 15 avril aux foyers aux revenus les plus modestes était, comme l’a souligné le collectif “Alerte-exclusion”, un premier pas, insuffisant, et ne touchant pas l’ensemble des personnes en situation de précarité. Alors que le gouvernement est capable de mobiliser des milliards d’euros pour sauver, à juste titre, des entreprises françaises, il consacre à peine 900 millions d’euros pour 4,1 millions de foyers.
Dans ses annonces mardi 28 avril Edouard Philippe n’a proposé aucune mesure spécifique ou supplémentaire pour les plus pauvres d’entre-nous ou pour celles et ceux qui pourraient, du fait de la crise, le devenir. Celles et ceux qui ont des difficultés aujourd’hui à payer leurs loyers. Celles et ceux dont les enfants n’ont pu bénéficier pendant deux mois d’une cantine scolaire à tarif accessible. Celles et ceux pour qui la difficulté d’accès aux soins en temps normal, accentue la vulnérabilité. Celles et ceux que le chômage récent plonge dans la précarité. A croire que la seule réponse du gouvernement à la pauvreté est le retour d’une hypothétique croissance, alors même que l’urgence sociale est là, et que la responsabilité des pouvoirs publics est d’y répondre sans délai.
Dans les territoires d’Outre-mer, dans certains quartiers de métropole, pour beaucoup de familles, c’est l’accès même à l’alimentation qui fait défaut et si les communes, les associations, les voisin.e.s ne prenaient pas en charge cette urgence humanitaire, ce serait peut-être des émeutes qui seraient à craindre, en France, en 2020.
Des mesures durables pour réduire les inégalités sociales doivent figurer dans les plans d’après Covid et des mesures d’urgence et de réparation doivent être prises aujourd’hui. C’est la demande solennelle que nous adressons au président de la République et à son gouvernement.