Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenu.e

  • : Les Lilas Ecologie : Blog des militants et élus Europe Ecologie Les Verts des Lilas et du Pré Saint-Gervais
  • : Culture, information, réflexion de l'écologie politique par les militants et les élus Europe Ecologie Les Verts des Lilas, du Pré Saint-Gervais, d'Est Ensemble
  • Contact

Recherche

Nous contacter ...

S'abonner à la Lettre d'information ...

C'est dans la colonne de droite tout en bas...

8 août 2019 4 08 /08 /août /2019 10:00

195 pays ont approuvé le rapport du GIEC publié aujourd’hui jeudi 8 août sur l’utilisation et la gestion durable des terres, la dégradation des sols, la désertification et la sécurité alimentaire. Décrivant une planète surexploitée, les scientifiques du Giec rappellent l’urgence de changer notre alimentation trop carnée. D'après AFP, Le Monde et Aude Massiot pour Libération le 8 août 2019. Lire aussi Mal manger tue davantage que le tabac, Le « régime de santé planétaire » ? Des protéines végétales et un steak par semaine ! Ne pas dépasser +1,5 °C ? Une question politique alors que le climat de la France se dérègle,  et Un rapport parlementaire contre la malbouffe industrielle : « Reprendre le pouvoir sur nos assiettes ».

 

Le Giec a axé son rapport sur comment le réchauffement climatique affecte les terres consacrées aux cultures, à l’élevage ou encore les forêts. Ryhor Bruyeu (Grisha Bruev)/Grigory Bruev – stock.adobe.com

Le Giec a axé son rapport sur comment le réchauffement climatique affecte les terres consacrées aux cultures, à l’élevage ou encore les forêts. Ryhor Bruyeu (Grisha Bruev)/Grigory Bruev – stock.adobe.com

Au terme d’une session marathon, les États ont approuvé, mercredi 7 août, à Genève (Suisse) le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui porte sur l’utilisation des terres. Il doit être rendu public jeudi, avec, en toile de fond, la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire d’une population mondiale croissante et la lutte contre le réchauffement.

Les délégations des 195 pays membres du GIEC étaient réunies depuis vendredi, à huis clos pour examiner ce rapport spécial des experts des Nations unies (ONU) pour le climat consacré au « changement climatique, à la désertification, à la dégradation des sols, à la gestion durable des terres, à la sécurité alimentaire et aux flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres ».

En clair : comment le réchauffement climatique affecte les terres consacrées aux cultures, à l’élevage ou encore les forêts, et par ricochet la sécurité alimentaire, mais aussi comment les pratiques agricoles ou la déforestation agissent sur le climat.

Débats menés par consensus

Le GIEC a finalisé les termes de ce rapport thématique « après une session finale marathon » vers 12 h 30, heure locale, ce mercredi, a tweeté Stephen Cornelius, du Fonds mondial pour la nature (WWF).

L’examen ligne par ligne du « résumé à l’intention des décideurs politiques » du rapport complet d’environ 1 200 pages aurait dû s’achever mardi en fin d’après-midi, mais les discussions se sont prolongées lors d’une session finale d’adoption d’environ 28 heures.

Le résultat des débats menés par consensus, ce qui peut donc conduire à édulcorer certaines formulations, sera dévoilé dans la matinée de jeudi à Genève.

« Nous sommes très heureux que le rapport ait été approuvé », s’est réjouie Fernanda Carvalho du WWF. Ce texte est essentiel car il souligne « que la façon dont nous utilisons les terres n’impacte pas seulement le climat, mais la capacité des terres à fournir les moyens d’existence aux gens, à la nature et à la biodiversité », a-t-elle ajouté.

Système alimentaire mondial

Cette expertise scientifique, la plus complète à ce jour sur le sujet, fait le point sur l’état des terres, les impacts des changements climatiques actuels et à venir, mais aussi sur la façon dont la modification de l’usage des sols joue sur le climat.

Ses auteurs se sont aussi penchés sur le système alimentaire mondial, ses limites et l’évolution des régimes alimentaires, avec une consommation croissante de viande. Environ 820 millions de personnes souffrent de la faim, 2 milliards d’adultes sont obèses ou en surpoids et 30 % de la nourriture serait perdue.

Le rapport aborde également la lutte contre la désertification, le rôle des femmes et des communautés autochtones.

Derrière ce sujet complexe, qui touche à des domaines très divers – les conditions de vie de nombreuses personnes, la préservation des écosystèmes, les intérêts de puissantes industries agroalimentaires et forestières – se niche une question fondamentale : comment nourrir une population mondiale qui pourrait atteindre 11,2 milliards d’individus en 2100, tout en contenant le réchauffement climatique à 1,5 °C, objectif idéal de l’Accord de Paris sur le climat ?

Un espoir à trouver dans nos assiettes et derrière la porte des étables

Les scientifiques refrènent tout de même les plus idéalistes : une transformation majeure et durable de nos systèmes alimentaires et agricoles est nécessaire. Ces conclusions ne sont ni nouvelles ni révolutionnaires. Mais elles permettent de rappeler l’extrême urgence à revoir tous nos acquis. L’avenir dessiné par ces nouveaux modèles agricoles donne même sacrément envie.

L’alimentation est au cœur de la lutte contre le changement climatique car elle en est à la fois une des principales causes, et en subit durement les conséquences. Le secteur agricole représente 30 % des émissions de gaz à effet de serre et occupe 40 % des terres. Des proportions promises à augmenter avec l’amélioration du niveau de vie dans de nombreux pays.

En parallèle, chaque degré de réchauffement réduira de 6 % les rendements de blé, de 3 % ceux de riz et de soja et de 7 % ceux de maïs. Or ces cultures fournissent deux tiers des apports en calories de l’humanité et les salaires de millions d’individus. En outre, l’augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère provoque une baisse de zinc et de fer dans les céréales et les légumes. De quoi aggraver la recrudescence des maladies liées aux carences en oligo-éléments.

Angoisse des agriculteurs

Face à ces sombres perspectives, le choix entre le burger et les lasagnes végétariennes un midi pourrait faire la différence sur la durée. «La consommation en viande doit être réduite d’au moins 50 % dans les pays industrialisés, alerte Tim Searchinger, chercheur au think-tank World Resources Institute et coauteur du rapport "Créer un futur alimentaire durable" publié en juillet par l’ONU Environnement et la Banque mondiale. Le plus dommageable pour l’environnement reste le bœuf, l’agneau et la chèvre.»

Cela pour trois raisons : ils émettent de grandes quantités de méthane, un gaz à l’effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2 ; leur lisier dégage de l’oxyde nitreux qui appauvrit les sols et acidifie les mers ; surtout, les terres occupées par les animaux et utilisées pour cultiver leur nourriture le sont au détriment des forêts, pourtant essentielles pour capter le CO2 de l’atmosphère. Tim Searchinger recommande de réduire d’au moins 10 % la production de porc et de volaille.

Les produits laitiers ne sont pas à épargner. Pour produire du lait, les femelles doivent être enceintes régulièrement. «Enormément de veaux et de chevreaux naissent dans les élevages sans qu’on sache quoi en faire, décrit Laure Ducos, chargée de mission agriculture pour Greenpeace France. De plus en plus d’associations de défense du bien-être animal s’alarment du traitement qui leur est réservé.» L’ONG a établi que, pour limiter le réchauffement, la consommation de produits laitiers doit être réduite à 33 kilos par habitant par an. Or les Français, champions hors catégorie, en ingurgitent plus de 260 kilos par an. Une dynamique positive est engagée : la consommation de viande, sauf la volaille, baisse déjà en France.

Face à ces recommandations, on imagine l’angoisse des agriculteurs. Laure Ducos se veut rassurante : «Les éleveurs européens s’y retrouveront, dans le modèle agricole nécessaire pour limiter le dérèglement du climat. Tout le monde ne doit pas devenir végétarien mais manger beaucoup moins de viande, et préférer la production locale et de qualité.» Cette Europe passée à l’agroécologie reverrait naître sur son territoire plus de petites fermes adeptes de l’élevage extensif (et non plus intensif). Les agriculteurs seraient plus nombreux, mieux payés et moins dépendants de marchés fluctuants des matières premières. Les citoyens mangeraient des plats moins carnés mais plus nutritifs, et toujours plus variés, car la diversité d’aliments végétaux bons pour le climat et la santé laisse de la place à l’imagination culinaire.

Révolution des modes de pensée

Ce monde idéal n’est pas une utopie. L’Institut du développement durable et des relations internationales en a publié un plan détaillé, appelé Ten Years for Agroecology in Europe («dix ans pour l’agroécologie en Europe»), revu en avril pour le rendre cohérent avec l’objectif de zéro émission nette en 2050. Il implique la généralisation de l’agriculture biologique, le redéploiement des prairies permanentes et, malgré une baisse de 35 % de la production, permettrait de nourrir localement 530 millions d’Européens, et d’arrêter d’importer de la nourriture pour l’élevage.

Cette dernière mesure est cruciale car elle permettrait de redonner des terres à la forêt, en Amérique latine surtout. D’après le Giec, au rythme actuel, l’Amazonie rongée par la déforestation, au profit de l’élevage ou de champs de soja, pourrait bientôt devenir une source nette de carbone dans l’atmosphère, et non plus le puits précieux qu’elle est actuellement. En réduisant la consommation de viande, l’idée n’est pas de compenser en mangeant de l’avocat ou du quinoa importés de l’autre bout de la planète. Ce changement d’alimentation appelle à une révolution des modes de pensée et de consommation, vers plus de local et plus de qualité. Un moyen de mieux préparer les sociétés face aux futurs chocs environnementaux.

Le dernier rapport avait secoué l’opinion publique

Comment nourrir la population mondiale sans créer une compétition intense pour l’usage des sols et dégrader encore plus les écosystèmes, alors que les activités humaines ont déjà abîmé environ un quart des terres émergées non couvertes par des glaces ?

Certains sont partisans de solutions fondées sur les bioénergies – c’est-à-dire les énergies produites à partir de bois, de produits agricoles ou de déchets organiques, et la technologie des « BECCS » –, qui visent à produire de l’énergie tout en retirant du CO2 de l’atmosphère.

D’autres acteurs mettent en garde contre le danger que représente l’usage de ces techniques à grande échelle, car elles nécessiteraient des surfaces terrestres importantes, qui ne pourraient plus être consacrées à l’agriculture et à l’élevage. Ce sujet a constitué un des principaux points d’achoppement des discussions à Genève, selon des observateurs.

Ce rapport spécial fait suite à celui consacré à la faisabilité de l’objectif de 1,5 °C, publié en octobre 2018. Ce dernier avait secoué l’opinion publique et avait conduit des centaines de milliers de personnes à descendre dans la rue pour exiger de leurs gouvernements qu’ils agissent plus vite.

Un troisième rapport « spécial » dédié aux océans et à la cryosphère (banquise, glaciers, calottes polaires) sera adopté fin septembre à Monaco, au moment où l’ONU organisera un sommet sur le climat à New York.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Archives

L'écologie aux Lilas et au Pré ...

Les maires et élus écologistes ne se résignent pas à laisser l’avenir s’assombrir de jour en jour

Pour une restauration scolaire de qualité, durable, équitable, accessible aux Lilas

Les zadistes de Gonesse ont-ils raison de s’opposer à une gare en plein champ ?

Une nouvelle ZAD près de chez vous

Pour le projet CARMA contre la reprise des travaux de la gare "Triangle de Gonesse"

Les Lilas écologie - en campagne pour gagner

Les Lilas Ecologie en campagne

Le gouvernement abandonne Europacity, pas l’artificialisation des terres agricoles

Il faut stopper EuropaCity - marche citoyenne de Gonesse à Matignon 4 et 5 octobre

Aux Lilas, les citoyens s’unissent pour produire de l’électricité verte

Les promoteurs, les arbres et la cité - lettre ouverte à BNP Paribas

Toxic Tour de Pantin à Romainville dimanche 16 juin 2019

Une Biorégion Ile-de-France résiliente en 2050

Merci aux 1779 Lilasiennes et Lilasiens qui ont voté " Pour le climat, tout doit changer ! "

Pollution de l’air dans les écoles et crèches franciliennes

Volonté politique de créer une régie publique de l’eau à Est Ensemble, mythe ou réalité ?

À la base … un revenu ?

Balade naturaliste Parcs de la Corniche des Forts et abords de la forêt de Romainville le 9 mars 2019 à 11h

La forêt de Romainville, un enjeu écologique et politique

La Forêt passe à l'attaque !

Plâtre et béton sur la Corniche

Agir ensemble pour les Coquelicots le 7 décembre

Marche pour le climat, Défendons la forêt de la Corniche des Forts

Destruction des océans, sur-pêche, pêche électrique... avec Bloom mardi 20 novembre

À Romainville, les habitants défendent une forêt sauvage contre une base de loisirs régionale

Marches pour le climat et la biodiversité 13 et 14 octobre

Les amis des coquelicots étaient bienvenus...

Amis des coquelicots, agissons ensemble vendredi 5 octobre à 18H30

La forêt urbaine de la Corniche des Forts - une chance unique à nos portes

Mobilisation citoyenne à la marche pour le climat samedi 8 septembre à Paris

Un coup de pouce Vert pour les Électrons solaires ! 

Le collectif Eau publique des Lilas invite au dialogue le 21 mars

Entre le nucléaire et la bougie, il y a l’intelligence - du 10 au 18 mars aux Lilas

En Ile de France, les énergies renouvelables citoyennes ont le vent en poupe...

Le Syctom a organisé une concertation réservée aux sachants – et après ?

Une enquête publique sur le PLU des Lilas… qui change la donne !

Une victoire pour l'eau publique en Île-de-France

L’eau publique, c’est maintenant !

L’Ouest de la Seine Saint-Denis se mobilise pour la création d’un service public de l’eau

Romainville : le Syctom lance une concertation préalable pour la modernisation du centre de transfert et de tri des déchets

Que sont ces CSR - Combustibles Solides de Récupération - qu’on veut brûler à Romainville ?

Ces parents qui mijotent une cantine publique

De nouvelles préconisations nutritionnelles... Pas d'usine, on cuisine !

À Romainville contre l’incinération

Une victoire de l'engagement citoyen aux cantines rebelles du 10 novembre

Derniers échos de la révision du PLU des Lilas

Les Sans Radio retrouvent les ondes

Europacity : le débat public se conclut sur des positions inconciliables

Le parc (George-Valbon La Courneuve) debout !

Grand Paris : non à la logique financière

Pour une gestion publique, démocratique et écologique de l'eau

Le revenu de base ? Débat mardi 14 juin 20h

C'était la Grande Parade Métèque 2016...

La nature : une solution au changement climatique en Île-de-France

Participer à la Grande Parade Métèque samedi 28 mai 2016

PLU des lilas: enfin un diagnostic et état initial de l'environnement ... à compléter

Avec la loi « Travail », où irait-on ? Débattons-en mercredi 30 mars

Réduire la place de la voiture des actes pas des paroles

La COP 21 aux Lilas

La nature est un champ de bataille

Alternatiba et le Ruban pour le climat des Lilas à la République

Un compost de quartier aux Lilas

Devoir d'asile : de l'Etat jusqu'aux Lilas

Un ruban pour le climat aux Lilas

Six propositions vertes pour une révision du PLU véritablement utile

La Grande Parade Métèque samedi 30 mai

Fête de la transition énergetique et citoyenne le 9 mai aux Lilas