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10 janvier 2019 4 10 /01 /janvier /2019 11:04

Pour la primatologue Jane Goodall, préserver notre avenir suppose de surmonter trois problèmes majeurs : la pauvreté, le consumérisme et le taux de croissance de la démographie humaine. Propos recueillis par Catherine Vincent publiés le 05 janvier 2019 dans Le Monde. Lire aussi sur Jane Goodall Nous sommes ce que nous mangeons, et aussi Baptiste Morizot, un philosophe « sur la piste animale » et L’idée de progrès a du plomb dans l’aile.

Jane Goodall

Jane Goodall

A 84 ans, la primatologue britan­nique Jane Goodall ne cesse de parcourir le monde en faveur de l’environnement. En s’installant en 1960 en Tanzanie pour y étudier les mœurs des chimpanzés, en décidant de vivre seule avec eux dans leur milieu naturel pour mieux les observer, elle a bouleversé le regard que nous portions sur les grands singes – et, plus profondément, sur les rapports entre l’homme et l’animal. Afin de protéger les chimpanzés sauvages, gérer des réserves naturelles et créer des refuges en Afrique, elle fonde en 1977 l’Institut Jane Goodall. Convaincu que la conservation de la biodiversité ne peut se faire sans tenir compte des besoins et de la responsabilisation des populations locales, l’Institut, depuis lors, développe partout dans le monde des programmes d’éducation au développement durable, notamment à destination des jeunes.

Marches pour le climat, appel à la justice climatique et à la désobéissance civile : sentez-vous monter la mobilisation face à l’urgence écologique ?

C’est venu progressivement. En 2014, j’avais participé à la marche pour le climat que l’ancien vice-président américain Al Gore avait ­organisée à New York. Les organisateurs espéraient 80 000 participants : ils étaient 400 000, et des marches similaires eurent lieu le même jour dans plusieurs autres grandes villes. ­Depuis, la mobilisation n’a cessé de croître. Chez les jeunes, surtout. Les générations plus âgées peuvent être découragées par la tâche, avoir le sentiment qu’il n’y a plus rien à faire, et, par là même, devenir indifférents face à l’urgence écologique.

Mais les jeunes sont plus résilients, et ils savent que c’est leur avenir qui est en jeu. Rappelez-vous cette jeune Suédoise de 15 ans, Greta Thunberg, qui est montée à la tribune de la COP24, à Katowice (Pologne), le 14 décembre. « Vous êtes arrivé à court d’excuses et nous sommes à court de temps », a-t-elle dit, avant d’appeler les écoliers du monde entier à une grève « scolaire ». Tel est l’état d’esprit de la jeunesse aujourd’hui, et cela ne va pas s’arrêter.

En 1960, à l’âge de 26 ans, vous décidez ­d’aller vivre en Tanzanie, dans ce qui est aujourd’hui le parc national de Gombe, pour y étudier les mœurs des chimpanzés. Que vous ont appris ces grands singes ?

L’humilité. Ils m’ont fait prendre conscience qu’il n’y avait qu’une différence de degré entre nous et eux. Quand je suis revenue à Cambridge en 1962, les chercheurs avec lesquels je travaillais me disaient qu’il y avait une différence de nature entre les hommes et les chimpanzés. Je ne pouvais pas parler de leur personnalité, de leurs émotions, je n’avais pas le droit de leur donner de noms – seulement des numéros. Depuis cette époque, l’étude des grands singes a montré que nous partagions avec eux un grand nombre de comportements, les pires comme les meilleurs. L’éthologie est devenue une science de plus en plus complexe, et les univers mentaux des animaux sont apparus dans toute leur diversité.

Au point d’estomper la frontière qui nous sépare du reste du règne animal ?

Cette frontière est devenue floue. Nous savons aujourd’hui que les primates sont non seulement intelligents et sensibles, mais aussi qu’ils sont doués de conscience, ont des personnalités et ressentent des émotions. Et tous les animaux qui ont été étudiés – éléphants, dauphins, rats, chiens, cochons, oiseaux (notamment corbeaux et perroquets), pieuvres et même insectes – ont fait preuve d’intelligence à des degrés variables. Tous sont capables de ressentir la douleur. Ces connaissances se propagent petit à petit auprès du grand public, et nous enseignent ce que les non-scientifiques savent depuis toujours : nous faisons bien partie intégrante du règne animal et n’en sommes pas distincts.

L’accélération du réchauffement climatique nous oblige à repenser nos modes de vie. Dans un monde mené par le profit et la croissance économique, de quels leviers dispose-t-on pour accélérer ce ­changement de mentalité ?

Nous traversons une période noire à l’échelle de la planète. Le constat est connu : nos activités industrielles et notre consommation inconsciente des énergies fossiles augmentent les gaz à effet de serre qui enveloppent notre planète, entraînant des changements clima­tiques partout dans le monde. Les tempêtes se font plus fréquentes et plus violentes, les inondations sont de plus en plus graves, les sécheresses empirent.

Pourquoi, alors, ne travaillons-nous pas plus à résoudre ces problèmes essentiels ? En partie par manque d’éducation – mais les médias traitent de plus en plus ce genre de sujets, et les gens sont de plus en plus nombreux à saisir la gravité de la situation. L’autre raison, c’est que beaucoup d’entre eux se sentent impuissants, et tombent alors dans l’apathie. C’est pour cela que je voyage trois cents jours par an. Pour faire prendre conscience à ceux que je rencontre du pouvoir et de la responsabilité individuelle de chacun. Chacun d’entre nous peut effectuer des changements positifs. Et collectivement, tous nos actes individuels peuvent aider à changer le monde.

Quelles sont les priorités auxquelles ­s’attaquer ?

Si nous tenons à notre avenir, il y a trois problèmes majeurs en apparence insolubles que nous devons absolument surmonter. Le premier est la pauvreté. Si vous êtes très pauvre et vivez dans une région rurale, vous êtes forcé de détruire votre environnement – vous devez cultiver davantage de nourriture, ou fabriquer du charbon à vendre. Si vous vivez dans une zone urbaine, vous achetez les vêtements et les denrées les moins chères possibles car vous ne pouvez pas faire autrement. Vous n’avez pas le privilège de vous demander si le produit que vous achetez est bon marché parce que sa fabrication a détruit l’environnement, ou s’il est le fruit de cruauté envers les animaux, du travail forcé d’enfants ou d’ateliers clandestins.

Deuxième problème – et le plus difficile à résoudre : nous devons lutter contre le mode de vie consumériste de tous ceux qui ne sont pas les plus pauvres. Nous avons à notre disposition bien plus de choses que ce dont on a besoin, et la plupart des gens gaspillent une quantité incroyable de nourriture quand d’autres meurent de faim. Enfin, il est impératif de réduire le taux de croissance démographique. Il est tout à fait absurde de penser qu’il peut y avoir une croissance économique illimitée dans un monde aux ressources naturelles limitées. Même le pape François – l’un de mes héros – nous dit que ce n’est pas parce que nous avons la capacité de nous reproduire comme des lapins que nous sommes obligés de le faire !

Réduire les inégalités et contrôler la démographie, cela suffira-t-il à mieux partager la planète avec le reste des êtres vivants ?

Je crois qu’il nous faut aussi rétablir le lien spirituel avec le monde naturel qui a façonné la vie des peuples autochtones du monde entier. Nous avons une fenêtre de temps qui ne cesse de se réduire, durant laquelle, si nous nous réunissons tous, nous pouvons commencer à réparer certains des torts que nous avons infligés à la Terre. Et je vois plusieurs raisons d’espérer.

D’abord, la détermination des jeunes à changer les choses lorsque nous sommes capables de les écouter et de leur donner les moyens d’agir. Ensuite, les capacités du cerveau humain : chacun d’entre nous peut les mettre à contribution pour alléger son empreinte écologique, et nous pouvons grâce aux réseaux sociaux partager nos idées avec des personnes du monde entier. Rassemblons nos voix pour nous opposer aux gaz et pétrole de schiste, pour exiger un monde sans déchets plastiques et réclamer des régimes végans et végétariens généralisés ! Enfin, une autre raison de ne pas perdre espoir est la résilience de la nature. Si les humains s’en soucient, les environnements et les habitats que nous avons détruits peuvent à nouveau héberger la vie – il y a de nombreux exemples de cela. Les espèces au bord de l’extinction peuvent profiter d’une deuxième chance.

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