Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenu.e

  • : Les Lilas Ecologie : Blog des militants et élus Europe Ecologie Les Verts des Lilas et du Pré Saint-Gervais
  • : Culture, information, réflexion de l'écologie politique par les militants et les élus Europe Ecologie Les Verts des Lilas, du Pré Saint-Gervais, d'Est Ensemble
  • Contact

Recherche

Nous contacter ...

S'abonner à la Lettre d'information ...

C'est dans la colonne de droite tout en bas...

28 avril 2018 6 28 /04 /avril /2018 12:31

Une plainte est déposée contre l’usine Alteo installée dans les Bouches-du-Rhône, à l’origine de la pollution. Par Luc Leroux, correspondant à Marseille pour Le Monde le 25 avril 2018. Lire à ce sujet Boues rouges de Gardanne : la Commission européenne veut des réponses.

Un nuage de poussière rouge au-dessus de Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), le 27 octobre 2017. Jean Claude Monet/MAXPPP

Un nuage de poussière rouge au-dessus de Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône), le 27 octobre 2017. Jean Claude Monet/MAXPPP

Autour de l’usine Alteo, les poussières rouges ont obscurci le ciel de Bouc-Bel-Air, comme les boues rouges déversées en Méditerranée avaient suscité l’indignation des défenseurs de l’environnement auparavant… Des habitants de cette commune, sur laquelle Alteo exploite un site de stockage de ses déchets issus de la transformation, à Gardanne, de bauxite en alumines de spécialité, ne décolèrent pas après le passage d’un nuage rouge, début avril. Piscines colorées, chiens colorés… une couche de poussière a recouvert tout un quartier résidentiel, y compris l’école de La Bergerie.

« Mon premier réflexe a été d’enfermer les enfants à l’intérieur », rapporte une habitante. Une mère d’élève explique qu’une semaine après le nuage de poussières et en dépit d’un nettoyage de l’établissement scolaire, les enfants « avaient toujours les chaussettes et les chaussures rouges en rentrant de classe ». Le préfet des Bouches-du-Rhône, Pierre Dartout, a qualifié cet épisode d’« accident de pollution de l’air de grande ampleur » et a enjoint à l’industriel de réparer les dégâts.

« Cynisme monumental »

« Mais passer la serpillière, ce n’est pas le problème », estime la jeune association Bouc-Bel-Air Environnement, car ce nouvel envol de poussières après d’autres, « c’est clairement la goutte qui a fait déborder le vase ». Deux ans après la reprise d’exploitation à plein régime de cette décharge qui avait fonctionné au ralenti durant un demi-siècle, l’association Zea de défense de l’environnement et sept requérants – des riverains, un pêcheur professionnel – ont adressé, mardi 24 avril, au procureur de la République d’Aix-en-Provence, une plainte contre X pour mise en danger d’autrui. Une nouvelle étape dans la contestation pour accentuer la pression sur « un industriel qui affiche un cynisme monumental », selon Olivier Dubuquoy, président de Zea.

Jusqu’à fin 2015, l’usine déversait ses boues rouges en Méditerranée par une canalisation de 55 km, dans le canyon marin de la Cassidaigne au large de Cassis, où les déchets se sont accumulés pendant un demi-siècle. Désormais, elle n’envoie plus ce type de résidus, mais 270 mètres cubes d’effluents par heure, assurant avoir réduit de 99,95 % les matières solides et de 99 % leur teneur en métaux lourds.

Déshydratés grâce à deux filtres-presses, les déchets sont désormais entreposés à Mange-Garri, la décharge historique de l’usine, un sommet de colline où deux vallons ont déjà été comblés avant les années 1960. Avec des allures de planète Mars, ce site de 28 hectares entouré de pins reçoit 300 000 tonnes de boues rouges chaque année par une conduite qui le relie à l’usine de Gardanne. Ces énormes « gâteaux » de déchets tombés des filtres-presses sont étalés par des bulldozers.

Eric Duchenne, directeur industriel et du développement durable d’Alteo, assure que les envols de poussières sont une préoccupation permanente. Pour y remédier, trois solutions : la végétalisation des zones qui ne seront plus exploitées, l’« encroûtage » des surfaces par un polymère qui, une fois épandu, forme une espèce de bâche et, pour les zones en exploitation, un arrosage afin de mouiller en surface ce produit très pulvérulent. « Mais lorsque le vent souffle au-delà de 60 km/heure, c’est difficile de maintenir les poussières sur l’ensemble du site », convient-il.

La pose de tuyaux, de brumisateurs et de gicleurs, notamment sur les cheminements des engins de chantier qui soulèvent énormément de poussières, n’a pas pu être réalisée en raison de l’impossibilité de trouver les fenêtres météo nécessaires aux travaux, plaide l’industriel. Dans un arrêté de mise en demeure, le préfet des Bouches-du-Rhône va, dans les tout prochains jours, le rappeler à des obligations fixées dès juin 2016. « Il y a clairement un retard dans la mise en œuvre des prescriptions, notamment pour l’encroûtage et l’arrosage préventif, explique Maxime Ahrweiller, secrétaire générale adjointe de la préfecture. La mise en demeure donnera un délai très court pour se mettre en conformité. »

Dans la plainte dont Le Monde a eu connaissance, les opposants énumèrent les dépassements de taux de métaux autorisés dans les rejets liquides en mer, les envols de poussières, la pollution d’une source d’eau… « Alteo Gardanne viole régulièrement les prescriptions imposées par les arrêtés préfectoraux et son obligation générale de sécurité », estime Me Hélène Bras, défenseure des opposants. Selon ces derniers, l’industriel a « conscience de la mise en danger de la vie d’autrui ». Eric Duchenne martèle que ces déchets et les poussières ne sont « ni dangereux ni toxiques. Sinon, nous aurions des maladies professionnelles à l’usine ».

Estimant à l’inverse que le site de Mange-Garri peut présenter « un risque sanitaire », les plaignants en prennent pour preuve l’avis « très négatif » donné par la ministre de l’écologie, à l’automne 2015, sur l’arrêt des rejets de boues rouges en mer, tandis qu’était autorisée la poursuite du déversement d’effluents. Ségolène Royal indiquait alors que « la question de l’emploi est très importante, mais elle ne saurait conduire à fermer les yeux sur les graves questions de santé publique ».

En 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail concluait, concernant l’aluminium, le plomb et l’arsenic, que « les résultats ne permettent pas d’exclure un risque sanitaire au niveau local », tout en jugeant impossible d’établir la part due à l’exploitation actuelle de Mange-Garri.

Air Paca livrera bientôt les résultats d’une campagne de mesures des polluants industriels et des particules fines et ultrafines, conduite depuis février 2017. « Le dernier comité de suivi de site, ajoute Maxime Ahrweiller, a décidé, avant de confier à Santé publique France une étude épidémiologique, de créer un comité d’orientation et de suivi afin de permettre l’analyse des attentes des acteurs locaux et du contexte local. Il est ouvert aux riverains. »

Capacité de valorisation des déchets

La plainte des opposants évoque aussi « l’abstention des services de l’Etat à prendre les mesures appropriées ». L’autorité administrative est pointée du doigt, car, « afin de mettre un terme au rejet en mer des résidus de bauxite, [elle] a, en réalité, autorisé un transfert de la pollution sur la terre et non une réduction de la pollution ». Alteo dispose d’une autorisation d’exploiter Mange-Garri jusqu’au 8 juin 2021 et, annonce Eric Duchenne, « on demandera une prolongation, car nous avons des capacités de stockage jusqu’en 2035 ». Un calcul contesté par les opposants, selon lesquels, au rythme d’exploitation actuel, « le site sera plein comme un œuf en 2021 ».

L’avenir de la colline rouge de Bouc-Bel-Air tient dans la capacité de valorisation de ces déchets – ce qui est aujourd’hui le cas pour 10 % seulement du tonnage. Il est question d’outil de dépollution des sols pour fixer des métaux lourds, de sous-couche pour les routes, de granulat pour alléger le béton… mais la Bauxaline est toujours considérée comme un déchet. « On pousse pour que l’administration accepte de la déclassifier et en faire un simple produit », insiste Eric Duchenne.

Cependant, pour les opposants, ces pistes de valorisation ne sont « pas fiables, ni d’un point de vue sanitaire ni d’un point de vue écologique ». L’urgence, selon eux, est « d’œuvrer à la reconversion » de l’une des plus anciennes usines d’alumine au monde, et de ses 450 salariés directs et 300 sous-traitants.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Archives

L'écologie aux Lilas et au Pré ...

Les maires et élus écologistes ne se résignent pas à laisser l’avenir s’assombrir de jour en jour

Pour une restauration scolaire de qualité, durable, équitable, accessible aux Lilas

Les zadistes de Gonesse ont-ils raison de s’opposer à une gare en plein champ ?

Une nouvelle ZAD près de chez vous

Pour le projet CARMA contre la reprise des travaux de la gare "Triangle de Gonesse"

Les Lilas écologie - en campagne pour gagner

Les Lilas Ecologie en campagne

Le gouvernement abandonne Europacity, pas l’artificialisation des terres agricoles

Il faut stopper EuropaCity - marche citoyenne de Gonesse à Matignon 4 et 5 octobre

Aux Lilas, les citoyens s’unissent pour produire de l’électricité verte

Les promoteurs, les arbres et la cité - lettre ouverte à BNP Paribas

Toxic Tour de Pantin à Romainville dimanche 16 juin 2019

Une Biorégion Ile-de-France résiliente en 2050

Merci aux 1779 Lilasiennes et Lilasiens qui ont voté " Pour le climat, tout doit changer ! "

Pollution de l’air dans les écoles et crèches franciliennes

Volonté politique de créer une régie publique de l’eau à Est Ensemble, mythe ou réalité ?

À la base … un revenu ?

Balade naturaliste Parcs de la Corniche des Forts et abords de la forêt de Romainville le 9 mars 2019 à 11h

La forêt de Romainville, un enjeu écologique et politique

La Forêt passe à l'attaque !

Plâtre et béton sur la Corniche

Agir ensemble pour les Coquelicots le 7 décembre

Marche pour le climat, Défendons la forêt de la Corniche des Forts

Destruction des océans, sur-pêche, pêche électrique... avec Bloom mardi 20 novembre

À Romainville, les habitants défendent une forêt sauvage contre une base de loisirs régionale

Marches pour le climat et la biodiversité 13 et 14 octobre

Les amis des coquelicots étaient bienvenus...

Amis des coquelicots, agissons ensemble vendredi 5 octobre à 18H30

La forêt urbaine de la Corniche des Forts - une chance unique à nos portes

Mobilisation citoyenne à la marche pour le climat samedi 8 septembre à Paris

Un coup de pouce Vert pour les Électrons solaires ! 

Le collectif Eau publique des Lilas invite au dialogue le 21 mars

Entre le nucléaire et la bougie, il y a l’intelligence - du 10 au 18 mars aux Lilas

En Ile de France, les énergies renouvelables citoyennes ont le vent en poupe...

Le Syctom a organisé une concertation réservée aux sachants – et après ?

Une enquête publique sur le PLU des Lilas… qui change la donne !

Une victoire pour l'eau publique en Île-de-France

L’eau publique, c’est maintenant !

L’Ouest de la Seine Saint-Denis se mobilise pour la création d’un service public de l’eau

Romainville : le Syctom lance une concertation préalable pour la modernisation du centre de transfert et de tri des déchets

Que sont ces CSR - Combustibles Solides de Récupération - qu’on veut brûler à Romainville ?

Ces parents qui mijotent une cantine publique

De nouvelles préconisations nutritionnelles... Pas d'usine, on cuisine !

À Romainville contre l’incinération

Une victoire de l'engagement citoyen aux cantines rebelles du 10 novembre

Derniers échos de la révision du PLU des Lilas

Les Sans Radio retrouvent les ondes

Europacity : le débat public se conclut sur des positions inconciliables

Le parc (George-Valbon La Courneuve) debout !

Grand Paris : non à la logique financière

Pour une gestion publique, démocratique et écologique de l'eau

Le revenu de base ? Débat mardi 14 juin 20h

C'était la Grande Parade Métèque 2016...

La nature : une solution au changement climatique en Île-de-France

Participer à la Grande Parade Métèque samedi 28 mai 2016

PLU des lilas: enfin un diagnostic et état initial de l'environnement ... à compléter

Avec la loi « Travail », où irait-on ? Débattons-en mercredi 30 mars

Réduire la place de la voiture des actes pas des paroles

La COP 21 aux Lilas

La nature est un champ de bataille

Alternatiba et le Ruban pour le climat des Lilas à la République

Un compost de quartier aux Lilas

Devoir d'asile : de l'Etat jusqu'aux Lilas

Un ruban pour le climat aux Lilas

Six propositions vertes pour une révision du PLU véritablement utile

La Grande Parade Métèque samedi 30 mai

Fête de la transition énergetique et citoyenne le 9 mai aux Lilas