Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bienvenu.e

  • : Les Lilas Ecologie : Blog des militants et élus Europe Ecologie Les Verts des Lilas et du Pré Saint-Gervais
  • : Culture, information, réflexion de l'écologie politique par les militants et les élus Europe Ecologie Les Verts des Lilas, du Pré Saint-Gervais, d'Est Ensemble
  • Contact

Recherche

Nous contacter ...

S'abonner à la Lettre d'information ...

C'est dans la colonne de droite tout en bas...

18 février 2018 7 18 /02 /février /2018 10:27

Quatre personnes sur dix souffrent de la raréfaction de l’eau. Les villes sous pression de l’explosion démographique sont à leur tour touchées et menacées de rupture d’approvisionnement. Par Martine Valo le 17 février 2018 pour Le Monde.

Au Cap, en Afrique du Sud, les habitants viennent se ravitailler en eau, le 2 février. BRAM JANSSEN / AP

Au Cap, en Afrique du Sud, les habitants viennent se ravitailler en eau, le 2 février. BRAM JANSSEN / AP

Alerte à la sécheresse ! Mardi 13 février, les autorités sud-africaines ont proclamé l’état de catastrophe naturelle dans tout le pays. Les 4,5 millions d’habitants du Cap sont menacés de se voir couper les robinets. Au Mozambique voisin, alors que les réserves sont au plus bas, un quart de l’agglomération de Maputo (4 millions d’habitants) est privée d’eau potable, car le gouvernement a décidé d’alimenter en priorité l’agriculture et la production d’électricité. La situation en Afrique australe est révélatrice d’une crise mondiale de l’eau. Elle touche désormais les centres urbains et non plus seulement les campagnes. En 2015 déjà, Sao Paulo, la ville la plus peuplée du Brésil, avait failli connaître elle aussi les affres du « jour zéro ». Puis en 2016, ce fut le tour de Freetown en Sierra Leone, de La Paz en Bolivie, de Ouagadougou au Burkina Faso.

Quatre personnes sur dix souffrent de pénurie dans le monde, selon l’Organisation des Nations unies, qui prévoit une probable dégradation à l’avenir sous l’effet du changement climatique. Le réchauffement va accentuer l’aridité des régions du monde qui en souffrent déjà, contribuer au desséchement des sols, accélérant l’évaporation des végétaux et rendant plus difficile l’absorption des pluies diluviennes qui filent alors trop vite vers l’océan. Les sécheresses à répétition vont aggraver les problèmes que connaissent déjà les centres urbains sous la pression d’une explosion démographique généralisée. Plus de la moitié (54 %) de la population mondiale vit en ville aujourd’hui et les prévisions d’augmentation oscillent entre 60 % et 92 % d’ici à la fin du siècle. Les installations d’alimentation et d’assainissement ne parviennent pas à suivre un tel rythme.

« Réfléchir autrement »

« Ce ne sont pas les mégapoles mais les villes de taille moyenne qui vont avoir le plus de difficultés, car elles manquent non seulement de capacités techniques, mais aussi d’experts à l’esprit grand ouvert pour réfléchir autrement aux défis posés par une augmentation rapide de leur population de 2 % ou 3 % », estime Richard Connor, qui coordonne les rapports de référence réalisés par le Programme mondial pour l’évaluation des ressources en eau (ONU-Eau). Le thème de cette année porte sur les solutions davantage inspirées de la nature que de la technologie pour faire face aux pénuries.

 

D'après Nature Sustainability

D'après Nature Sustainability

Car les hommes épuisent les nappes souterraines dont ils dépendent sans leur laisser le temps de se recharger ; détournent des fleuves en fonction de leurs besoins sans se soucier des conséquences chez leurs voisins ; drainent les zones humides et rejettent les eaux usées dans l’environnement à 80 % sans traitement sur toute la planète. Résultat : les inquiétudes portent désormais sur les sources mêmes d’approvisionnement, et les tensions paraissent inévitables.

D’autant que plus de citadins à nourrir signifie, dans les campagnes, des besoins accrus en eau pour l’agriculture – alors que ce secteur représente déjà 70 % des prélèvements mondiaux. Les surfaces irriguées ont plus que doublé et le cheptel d’animaux domestiques a triplé en cinquante ans, selon l’ONU-Eau. « L’émergence de classes moyennes en Inde, en Chine, qui mangent plus de viande, achètent des machines à laver… accélère la demande globale », résume Richard Connor. Et de souligner :

« Le problème de l’eau reste directement proportionnel à celui de la pauvreté. Au Canada, par exemple, qui est un pays riche, des populations amérindiennes n’ont pas accès à un service d’eau adéquat… »

La Banque mondiale vient d’annoncer qu’elle allait financer à hauteur de 210 millions de dollars (170 millions d’euros) un important projet pour améliorer la desserte en eau potable et l’assainissement de Bagdad. Après des années de guerre, la capitale de l’Irak, dont la population a augmenté de 45 % en trois ans, souffre de fuites dans les canalisations, de coupures en été et d’épidémie de maladies d’origine hydrique, responsables de dysenteries.

Les pays développés sont eux aussi confrontés à des difficultés d’approvisionnement. Aux Etats-Unis, les hydrologues du bassin du Colorado prévoient que le lac Powell, l’un des principaux réservoirs du sud-ouest du pays, risque de ne même pas atteindre la moitié de son niveau habituel (47 %) au printemps, compte tenu des faibles tombées de neige de l’hiver. Or ce fleuve alimente 40 millions de personnes et de nombreuses fermes dans sept Etats américains et jusqu’au Mexique.

Sur les 482 principales agglomérations du monde abritant 736 millions d’habitants, près d’une sur quatre devrait connaître de sérieux problèmes.

En Californie, qui connaît déjà des mesures fréquentes de réduction d’eau, Los Angeles figure en tête des métropoles les plus menacées à l’avenir par les pénuries, indique une étude publiée dans Nature Sustainability en janvier. Celle-ci note que la consommation d’eau domestique a presque quadruplé au cours des soixante dernières années – davantage encore dans les villes, dont la demande pourrait encore augmenter de 80 % d’ici à 2050. A l’aune du changement climatique, la compétition s’annonce rude pour l’eau potable.

Les auteurs de cette étude – des chercheurs de l’université de Cassel, en Allemagne – ont travaillé pendant deux ans, croisant des prévisions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et des recueils de données socio-économiques, en particulier les tendances démographiques. Ils ont systématiquement développé trois scénarios : soit les prélèvements en eau servent en priorité les citadins, soit l’agriculture et l’industrie, soit, enfin, ils protègent aussi les besoins des écosystèmes naturels, maintenant notamment le débit des fleuves. Des éléments qui changent considérablement la donne.

« Un fort potentiel de conflit »

Quoi qu’il en soit, selon cette publication, sur les 482 principales agglomérations du monde abritant 736 millions d’habitants, près d’une sur quatre (27 %, soit 233 millions de personnes) devrait connaître de sérieux problèmes puisque, en 2050, ses besoins en eau seront supérieurs aux volumes disponibles en surface. Et près d’une sur cinq (19 %) de celles qui sont alimentées grâce à des transferts massifs depuis d’autres bassins versants présente « un fort potentiel de conflit entre secteurs urbain et agricole », notent les experts, en particulier dans le sud de l’Afrique, en Amérique latine, en Asie du Sud.

Pourquoi Le Cap ne figure-t-elle pas dans leur liste des 100 villes les plus vulnérables au stress hydrique ? « Parce qu’elle est victime d’une situation de sécheresse conjoncturelle, nos modèles prennent en compte des tendances de long terme, explique Martina Flörke, du Centre de recherche sur les systèmes environnementaux de l’université de Cassel, qui a dirigé l’étude avec son collègue Christof Schneider et Robert I. McDonald de l’ONG américaine The Nature Conservancy. Dans l’ensemble, les risques s’aggravent pour les villes qui manquent déjà d’eau. Et notre recherche devrait alerter les dirigeants : leurs choix stratégiques pour approvisionner les centres-villes affectent aussi les populations de zones rurales déjà soumises à des pénuries, prévient-elle. Il est temps en outre que dans des régions comme l’Amérique du Nord, les gens réalisent qu’ils utilisent beaucoup trop d’eau. »

Les difficultés des urbains ne doivent pas occulter la réalité du moment. Selon l’ONU, qui a revu ses statistiques en 2017, 2,1 milliards de personnes sur la planète n’ont pas accès à une eau gérée en toute sécurité – 263 millions se trouvent même à plus d’une demi-heure du premier point d’eau – et 892 millions défèquent en plein air. La plupart vivent en zone rurale.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Archives

L'écologie aux Lilas et au Pré ...

Les maires et élus écologistes ne se résignent pas à laisser l’avenir s’assombrir de jour en jour

Pour une restauration scolaire de qualité, durable, équitable, accessible aux Lilas

Les zadistes de Gonesse ont-ils raison de s’opposer à une gare en plein champ ?

Une nouvelle ZAD près de chez vous

Pour le projet CARMA contre la reprise des travaux de la gare "Triangle de Gonesse"

Les Lilas écologie - en campagne pour gagner

Les Lilas Ecologie en campagne

Le gouvernement abandonne Europacity, pas l’artificialisation des terres agricoles

Il faut stopper EuropaCity - marche citoyenne de Gonesse à Matignon 4 et 5 octobre

Aux Lilas, les citoyens s’unissent pour produire de l’électricité verte

Les promoteurs, les arbres et la cité - lettre ouverte à BNP Paribas

Toxic Tour de Pantin à Romainville dimanche 16 juin 2019

Une Biorégion Ile-de-France résiliente en 2050

Merci aux 1779 Lilasiennes et Lilasiens qui ont voté " Pour le climat, tout doit changer ! "

Pollution de l’air dans les écoles et crèches franciliennes

Volonté politique de créer une régie publique de l’eau à Est Ensemble, mythe ou réalité ?

À la base … un revenu ?

Balade naturaliste Parcs de la Corniche des Forts et abords de la forêt de Romainville le 9 mars 2019 à 11h

La forêt de Romainville, un enjeu écologique et politique

La Forêt passe à l'attaque !

Plâtre et béton sur la Corniche

Agir ensemble pour les Coquelicots le 7 décembre

Marche pour le climat, Défendons la forêt de la Corniche des Forts

Destruction des océans, sur-pêche, pêche électrique... avec Bloom mardi 20 novembre

À Romainville, les habitants défendent une forêt sauvage contre une base de loisirs régionale

Marches pour le climat et la biodiversité 13 et 14 octobre

Les amis des coquelicots étaient bienvenus...

Amis des coquelicots, agissons ensemble vendredi 5 octobre à 18H30

La forêt urbaine de la Corniche des Forts - une chance unique à nos portes

Mobilisation citoyenne à la marche pour le climat samedi 8 septembre à Paris

Un coup de pouce Vert pour les Électrons solaires ! 

Le collectif Eau publique des Lilas invite au dialogue le 21 mars

Entre le nucléaire et la bougie, il y a l’intelligence - du 10 au 18 mars aux Lilas

En Ile de France, les énergies renouvelables citoyennes ont le vent en poupe...

Le Syctom a organisé une concertation réservée aux sachants – et après ?

Une enquête publique sur le PLU des Lilas… qui change la donne !

Une victoire pour l'eau publique en Île-de-France

L’eau publique, c’est maintenant !

L’Ouest de la Seine Saint-Denis se mobilise pour la création d’un service public de l’eau

Romainville : le Syctom lance une concertation préalable pour la modernisation du centre de transfert et de tri des déchets

Que sont ces CSR - Combustibles Solides de Récupération - qu’on veut brûler à Romainville ?

Ces parents qui mijotent une cantine publique

De nouvelles préconisations nutritionnelles... Pas d'usine, on cuisine !

À Romainville contre l’incinération

Une victoire de l'engagement citoyen aux cantines rebelles du 10 novembre

Derniers échos de la révision du PLU des Lilas

Les Sans Radio retrouvent les ondes

Europacity : le débat public se conclut sur des positions inconciliables

Le parc (George-Valbon La Courneuve) debout !

Grand Paris : non à la logique financière

Pour une gestion publique, démocratique et écologique de l'eau

Le revenu de base ? Débat mardi 14 juin 20h

C'était la Grande Parade Métèque 2016...

La nature : une solution au changement climatique en Île-de-France

Participer à la Grande Parade Métèque samedi 28 mai 2016

PLU des lilas: enfin un diagnostic et état initial de l'environnement ... à compléter

Avec la loi « Travail », où irait-on ? Débattons-en mercredi 30 mars

Réduire la place de la voiture des actes pas des paroles

La COP 21 aux Lilas

La nature est un champ de bataille

Alternatiba et le Ruban pour le climat des Lilas à la République

Un compost de quartier aux Lilas

Devoir d'asile : de l'Etat jusqu'aux Lilas

Un ruban pour le climat aux Lilas

Six propositions vertes pour une révision du PLU véritablement utile

La Grande Parade Métèque samedi 30 mai

Fête de la transition énergetique et citoyenne le 9 mai aux Lilas