Suite de Huit idées concrètes pour créer des emplois sans casser le Code du travail : Alors que les opposants à la loi Travail ont manifesté dans toute la France mardi, Reporterre a demandé à neuf chercheurs, syndicalistes et associatifs de proposer d’autres réformes que la flexibilisation pour lutter contre le chômage. Aujourd'hui les bonnes idées de Omar Slaouti : « Renforcer la lutte contre les discriminations raciales et sexistes au travail ».
Omar Slaouti est professeur de physique-chimie dans un lycée d’Argenteuil, et militant des mouvements antiracistes
La baisse du chômage ne doit pas s’accompagner d’une augmentation de la précarité, or c’est ce que nous promettent les ordonnances du gouvernement. La précarité touche particulièrement les femmes et les habitants des quartiers populaires, et ce sont eux qui seront le plus fragilisés par cette nouvelle réforme. Les politiques libérales accentuent la césure entre différentes catégories de la population. À l’inverse, les politiques sociales sont des politiques contre les discriminations.
Pour lutter contre le chômage, il faudra bien sûr des politiques structurelles — réduction du temps de travail et répartition des richesses, et notamment des dividendes. En parallèle, il faut mettre un terme à la division genrée et raciale du travail. Ce n’est pas compliqué : des lois existent déjà, mais elles ne sont pas respectées, car les entreprises préfèrent payer de petites amendes plutôt que de lutter contre les discriminations. Interdisons les marchés publics aux compagnies qui pratiquent la discrimination à l’embauche par exemple ! Et puis, l’État doit monter l’exemple : dans la fonction publique, les femmes sont sous-payées. Enfin, il faut mettre fin aux lois qui alimentent l’islamophobie, car ce racisme prend ainsi racine dans les mentalités et se retrouve ensuite sur le marché du travail.
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