EDF a accepté l’indemnité proposée par l’État pour engager la fermeture de la centrale. Mais avec de fortes contreparties… et la perspective de voir le prochain gouvernement annuler le processus. D'après Patrick Piro le 1er février pour Politis à lire sur www.politis.fr.
À trois mois de la présidentielle, la France vient de connaître le premier acte concret en vue de l’arrêt de la centrale de Fessenheim : mardi 24 janvier, le conseil d’administration d’EDF a adopté le protocole d’indemnisation négocié avec le gouvernement. Pourtant, il s’agit bien là du dernier des reculs, à la fois capitulation de l’État et maquillage d’un mensonge politique de la part d’un président sortant qui aura traîné des pieds pendant tout son mandat. Ce qui vient d’être acté, « c’est du vent, juste pour amuser la galerie », affirme l’avocat Arnaud Gossement, spécialiste du droit environnemental.
Est-ce si compliqué de fermer une centrale ? (...)
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Démantèlement des réacteurs : l’impréparation d’EDF
Fin janvier, la députée PS Barbara Romagnan remettait un rapport d’information sur la faisabilité technique et financière du démantèlement des installations nucléaires. Un rapport sévère sur l’état d’impréparation d’EDF, mettant en cause le choix implicite que l’électricien impose à la nation : la poursuite du nucléaire. Toutes les conclusions, négatives, en découlent : faisabilité technique douteuse, délais irréalistes, provisions financières et moyens humains insuffisants, etc. Un problème éthique qui éclate avec la filière graphite-gaz : EDF a reporté unilatéralement le démantèlement de ces anciens réacteurs… « au XXIIe siècle » !
Autre fait d’un « prince » qui s’est arrogé la prérogative de décider de la politique de production électrique du pays : EDF engage des travaux pour l’allongement de la durée de vie de son parc sans l’aval préalable de l’Autorité de sûreté nucléaire. Mais où est passé l’État actionnaire, qui détient 85,6 % du capital de l’entreprise ?, s’interroge le rapport.
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