SANTÉ. Chaque année en France, près de 1 400 personnes meurent prématurément à cause des poussières de charbon émises par les centrales de nos voisins.
Par Élodie Chermann le 6 juillet 2016 pour Le Parisien. Suivi de Dans les Balkans, la dictature du charbon par Simon Roger, envoyé spécial du Monde en Bosnie-Herzégovine et Monténégro.
NON, la France n’en a pas fini avec le charbon. D’après une étude publiée hier par les ONG WWF, Alliance pour la santé et l’environnement (Heal), Réseau action climat-Europe (CAN Europe) et Sandbag, les émissions de poussières de charbon causent près de 1 400 décès prématurés dans l’Hexagone chaque année.
Nos installations, qui se comptent sur les doigts d’une main, n’y sont pas pour grand-chose. La faute revient essentiellement à celles de nos voisins allemands, britanniques, polonais, espagnols et tchèques. « Dans l’imaginaire collectif, le charbon renvoie au XIX e siècle, au temps des machines à vapeur, constate Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement. Or il représente encore 24 % du mix énergétique en Europe et 18 % des émissions de gaz à effet de serre. »
Un coût sanitaire de 62,3 Mds€
Le fruit d’une étrange réaction en chaîne. « Quand les Etats-Unis ont mis la priorité sur le gaz de schiste il y a une dizaine d’années, la demande de charbon a chuté et avec elle son prix. Dès lors, certains pays dont la Pologne et l’Allemagne ont profité de l’aubaine pour rouvrir des centrales. » Le hic, c’est que le charbon émet à la fois du dioxyde de soufre et des particules fines, les plus dangereuses pour la santé. « Quand elles atteignent le poumon profond, ces suies provoquent une réponse inflammatoire qui peut se traduire par des pathologies respiratoires comme les bronchites ou les crises d’asthme, explique Francelyne Marano, professeur émérite de biologie et de toxicologie à l’université Paris-Diderot. Dans certains cas, elles peuvent se propager dans le sang avec le risque d’entraîner un accident cardiaque, voire, chez les personnes fragiles, la mort. »
Ainsi, les coûts sanitaires liés au charbon se seraient élevés à plus de 62,3 Mds€ en 2013. « Les pollutions ne connaissent pas de frontières ! rappelle Pascal Canfin, directeur général du WWF France. Quand un pays se remet au charbon, ce sont tous ses voisins qui en font les frais. » Sans aucun moyen de s’en prémunir.
« L’arbre du charbon ne doit cependant pas cacher la forêt du diesel », insiste Franck Laval, porte-parole d’Ecologie sans frontière. « Chaque année, en Europe, 450 000 personnes meurent à cause de la qualité de l’air. Et les premières touchées par le risque de maladies cardio-vasculaires sont celles qui vivent dans une bande de 300 m autour des grands axes routiers. Il ne faut pas se tromper de combat ! »
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Dans les Balkans, la dictature du charbon
Malgré leur impact sur l’environnement, douze centrales sont en activité, réparties entre la Bosnie, la Serbie, le Monténégro, le Kosovo et la Macédoine. À proximité des douze centrales, les sols, les sédiments, l’eau, la chaîne alimentaire, tout est contaminé. Dix-sept autres devraient être construites à l’horizon 2030.
Par Simon Roger (Bosnie-Herzégovine et Monténégro, envoyé spécial) le 5 juillet 2016 pour Le Monde sur http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/07/05/dans-les-balkans-la-dictature-du-charbon_4963690_3244.html?xtmc=balkans&xtcr=2
Centrale à Ugljevik en Bosnie, en mars 2016. Photos : Ziyah Gafic pour Le Monde.
Hérissée de hautes tours de refroidissement, la centrale à charbon de Tuzla n’en finit pas d’envelopper l’agglomération de l’est de la Bosnie-Herzégovine de ses panaches de fumée. Inaugurée en 1963, la doyenne des centrales bosniennes est aussi la plus puissante des unités de production électrique du pays (715 mégawatts). Et l’une des plus polluantes. Pour prendre la mesure des impacts environnementaux de l’usine vieillissante, il faut emprunter une piste forestière semée d’ornières et de pierres saillantes. « La route principale est sous vidéosurveillance, le poste de de sécurité repérerait rapidement notre voiture et nous obligerait à rebrousser chemin » explique, les mains cramponnées sur le volant, Goran Stojak, le villageois chargé de représenter les communautés riveraines de la centrale auprès des autorités cantonales. La fin du parcours, à pied, traverse une forêt d’arbres chétifs. Au bord du lac où se déversent les eaux usées de l’usine, stagne un liquide saumâtre dont le PH est si basique – PH 12, comparable à celui de l’eau de javel – que l’étang ne compte plus un seul poisson.
« Les rejets de la centrale détruisent tout, observe le technicien du bâtiment. La combustion du minerai produit beaucoup de gaz carbonique (CO2) – principal responsable du réchauffement climatique –, mais également de l’oxyde d’azote (NOx), du dioxyde de soufre (SO2), des matières particulaires (PM) et des métaux lourds, qui font du charbon la plus nocive des énergies fossiles. Cela fait des années que nous envoyons des courriers à l’inspection fédérale pour dénoncer cette pollution massive, l’absence de système de recyclage des eaux usées, le refus d’indemniser les propriétaires des terrains sur lesquels sont évacuées les cendres. Nos actions sont restées sans réponse. » Enfin, pas tout à fait, puisque des agents de police ont été dépêchés en 2015 au domicile de Goran Stojak, le sommant de ne plus relayer les plaintes des villageois.
« Aidez-nous »
Lorsque les fumées toxiques sont trop épaisses, les habitants de Divkovici restent confinés chez eux
Pejo Tucijic n’a pas davantage confiance en la direction de l’usine, qui n’a pas tenu sa promesse de fournir gratuitement l’électricité au village. « Avec ces cendres qui s’immiscent partout, on consomme au contraire plus d’électricité et plus d’eau », grommelle Mila Divkovic, 58 ans, dont la pension de 160 euros par mois parvient péniblement à nourrir son mari et ses deux fils sans emploi. En Bosnie, le salaire moyen s’établit autour de 415 euros par mois, et le taux de chômage dépasse les 40 %. A la lisière de son terrain apparaît une étendue vierge, couverte de suies acheminées par de longs pipelines rouillés. « Le sol est recouvert de 10 centimètres de résidus, indique Goran Stojak, en malaxant ce sable gris. Une ONG de Sarajevo a été invitée, à grand renfort de caméras, à venir replanter des acacias. Rien n’a poussé. Mais le plus grave, c’est d’avoir confié à des enfants la tâche de manipuler cette terre toxique. »
Le remblai qui délimitait initialement l’aire de dépôt a été aplani, seuls deux panneaux érigés aux extrémités de cette étendue infertile mettent les riverains en garde : « accès interdit aux personnes étrangères à la centrale, pipelines interdits, baignade interdite ». Le cours d’eau en contrebas, aux rives d’un noir profond, a trouvé un autre usage. « L’eau de surface est un très bon pesticide pour nos cultures maraîchères », confie le porte-parole des villageois. Plusieurs échantillons ont été prélevés par le Centre pour l’écologie et l’énergie (CEE), une ONG de Tuzla, pour analyse.
Le village de 540 habitants au début des années 1990 n'en compte plus que 80 aujourd'hui. Envoyés dans un laboratoire tchèque offrant les garanties d’indépendance nécessaires, les prélèvements révèlent par exemple des taux de chrome jusqu’à 80 microgrammes par litre (µg/l), alors que les concentrations habituelles dans les eaux de surface sont inférieures à 2 µg/l. Les oignons, carottes, patates et choux du potager de Mila Divkovic présentent eux aussi des concentrations élevées de chrome, arsenic, cadmium, mercure, nickel, plomb… dont on retrouve la trace dans des échantillons de cheveux également expertisés. « Les sols, les sédiments, l’eau, la chaîne alimentaire, tout est contaminé », insiste Abdel Jozic, enseignant au département d’ingénierie environnementale de la faculté de technologie de Tuzla.
« Tout est contaminé »
À quelques encablures de la centrale prospèrent une cimenterie, une cokerie, une fabrique de soude et des décharges de produits industriels.
« Comme si cela ne suffisait pas pour une agglomération de 140 000 habitants, de nouvelles unités de la centrale et une usine de retraitement des huiles usagées doivent prochainement sortir de terre », ironise Denis Zisko, du CEE. La topographie des lieux aggrave encore la situation : la majeure partie des fumées émises par le complexe minier, auxquelles s’ajoutent les émanations des systèmes de chauffage domestique et les gaz d’échappement du parc automobile très vétuste, restent prisonnières de la vallée occupée par Tuzla.
« L’air présente des concentrations de particules fines allant jusqu’à 200 microgrammes par mètre cube d’air, alors que l’OMS prend pour référence un taux moyen de 10 µg/m3 d’air », pointe Dzemila Agic. Mais la directrice du CEE veut garder espoir. « Les gens prennent peu à peu conscience du danger. En janvier, nous avons réussi à mettre en place un groupe de travail sur la qualité de l’air, il va obliger les autorités à s’atteler au problème. » L’une des priorités de l’instance d’une cinquantaine de membres composée de citoyens, d’experts et de scientifiques est d’arrêter un dispositif de lutte contre les pics de pollution. « L’hiver dernier, les écoliers ont poursuivi leurs activités sportives durant les journées les plus polluées, se désole Dzemila Agic. Nos établissements scolaires ferment les jours de tempête de neige, d’inondation ou de canicule, mais rien n’est prévu en cas de pic de pollution. »
Les légumes du potager de Mila Divkovic présentent des taux de pollution élevés : "je le sais, mais comment faire autrement ?"
À Tuzla, aucune mesure de fermeture des établissements scolaires n'est prévue pendant les pics de pollution
En janvier, la ville voisine de Lukavac a connu, elle aussi, un sursaut citoyen lorsque un millier de personnes ont manifesté après la publication des données de la station de mesure de la qualité de l’air locale. Les chiffres faisaient état de niveaux de pollution inquiétants et sans doute sous-évalués, estime Abdel Jozic, car « près de 75 % des données n’ont pas été correctement enregistrées ». « Plusieurs paramètres, comme la direction du vent ou le taux d’humidité de l’air, n’ont pas été pris en compte par les instruments de mesure, pas plus que plusieurs polluants, le benzène par exemple », ajoute l’enseignant.
Pour pallier les informations lacunaires transmises par les stations de mesure, l’ONG basée à Bruxelles Health and Environment Alliance (HEAL) a croisé diverses bases de données, afin d’évaluer le « coût » de santé publique des quatre centrales à charbon de Bosnie. Selon le rapport rendu public ce printemps à Sarajevo, les dépenses sanitaires liées à cette activité atteignent 3,1 milliards d’euros par an. Les deux tiers sont supportés par les Etats riverains, les fumées toxiques traversant aussi facilement les frontières que le nuage radioactif de Tchernobyl en son temps ! « Le recours au charbon provoque des bronchites, des crises d’asthme, d’autres symptômes respiratoires en Bosnie, mais aussi hors de ses frontières. On estime que plus de 2 500 décès prématurés sont causés chaque année en Europe par les centrales à charbon bosniennes, alerte la pneumologue Zehra Dizdarevic, associée à l’étude de l’ONG européenne. En décembre 2015, les pics de pollution à Sarajevo avaient fait la “une” des journaux pendant trois jours, avant que le sujet ne disparaisse. Mais la question reste toujours aussi préoccupante. »
Alors que sept pays de l’Union européenne ont définitivement tourné le dos au charbon pour la production électrique (la Belgique, les Pays baltes, le Luxembourg, Chypre et Malte) et que le Royaume-Uni a réduit d’un tiers ses capacités, les Balkans restent attachés au minerai noir. Douze centrales sont aujourd’hui en activité et dix-sept autres devraient être construites à l’horizon 2030 en dépit des efforts de diversification énergétique prônés par la Communauté de l’énergie, l’instance de coopération qui lie depuis 2006 l’UE et les Balkans. Tuzla, en Fédération de Bosnie-Herzégovine, et Ugljevik, en République serbe [l’autre entité administrative de Bosnie-Herzégovine], prévoient d’augmenter leur capacité respective de 900 et 600 mégawatts : deux villes-clés sur la carte du charbon balkanique.
Centrale d'Ugljevik
La route entre Sarajevo et Tuzla, comme celle reliant Tuzla à Ugljevik portent les mêmes stigmates de la guerre. Elles sont bordées de nombreux cimetières et de petites pancartes représentant une tête de mort qui signalent la présence de mines dans les sous-bois. La Bosnie en recenserait plus d’un million. Aux abords d’Ugljevik, les drapeaux aux trois couleurs, rouge, bleu et blanc, flottant aux balcons des édifices publics rappellent que la ville est en République serbe. La centrale thermique, ouverte en 1985, affiche d’autres signes distinctifs : une cheminée culminant à 310 mètres et une charpente métallique massive, vestige d’un chantier inachevé. « La construction de cette unité a été interrompue par la guerre, explique Igor Kalaba, du Centre pour l’environnement de Banja Luka. Une action judiciaire a été lancée par la compagnie d’électricité slovène, partenaire du projet, qui réclame 760 millions d’euros d’indemnisation. »
Risque « majeur » pour l’emploi
Ce procès ne freine pas les ambitions de la direction de la centrale, qui couvre déjà près de 45 % des besoins énergétiques de la République serbe et met la touche finale à un nouveau projet. Baptisée Ugljevik 3, la troisième tranche de l’usine pourrait voir le jour dès 2020, avec l’aide de l’homme d’affaires russe Rashid Sardarov et de compagnies chinoises, déjà présentes à Stanari, plus à l’ouest, où une centrale de nouvelle génération vient d’entrer en exploitation. À Ugljevik, des baraquements à flanc de colline sont déjà prêts à accueillir les futurs ouvriers chinois, et une usine de désulfuration, financée par des capitaux japonais, doit compléter le dispositif.
« Les technologies nouvelles qui vont réduire les émissions polluantes requièrent des investissements lourds, argumente Zlatko Malovic, le chef de projet d’Ugljevik 3, réquisitionné pour répondre à la presse et encadrer la visite de l’usine actuelle. Les Asiatiques ont été les premiers à répondre positivement à notre demande de capitaux. » « La nouvelle centrale va nous permettre d’exporter de l’électricité », opine Vasilije Peric, le maire d’Ugljevik. « Si l’on se passait du charbon, le risque pour l’emploi serait majeur », estime l’élu, souvent interpellé par ses administrés sur le niveau de pollution extrême – l’usine émet 154 000 tonnes de SO2 par an, trois fois plus que celle de Tuzla – de cette localité réputée autrefois pour la saveur de ses prunes. Le charbon assure un emploi à près de 2 000 habitants d’Ugljevik et permet à cette ville de 4 000 âmes d’afficher l’un des plus faibles taux de chômage de Bosnie.
À Pljevlja, l'extraction et la transformation du charbon a fait grimper les maladies respiratoires de cette ville de plus de 20 000 habitants
Le matin, Pljevlja se réveille souvent dans un brouillard à l’odeur âcre, si épais que la lumière du jour peine à s’y frayer un chemin. « Charbon, zinc, argent, or, bois… Cette région nous a pourtant tout donné, s’exclame Milorad Mitrovic, directeur de Breznica, la plus ancienne ONG environnementale du Monténégro. C’est la richesse qui nous tue, pas la pauvreté. » Adversaire infatigable de la centrale, l’activiste a été traîné 107 fois devant les tribunaux, accusé le plus souvent de troubles à l’ordre public, et innocenté à 105 reprises. « J’ai été condamné une fois à trente jours de prison, une autre fois à 5 000 euros d’amende », amende levée à la suite d’une campagne de soutien dont l’écho s’est propagé jusqu’au Parlement européen.
« Huit funérailles par jour »
En 2015, il a été l’un des organisateurs de la chaîne humaine qui a rassemblé des centaines de citoyens venus dénoncer les agissements de la centrale vieillissante, qui n’est pas équipée des filtres aptes à retenir une partie des polluants atmosphériques, sûre du soutien des autorités locales. « Fermer la centrale serait la pire des solutions, réagit Ljubisa Curcic, le vice-maire de Pljevlja. Beaucoup de familles vivent directement ou indirectement du charbon. » Des énergies renouvelables qui permettraient de diversifier la production d’électricité du Monténégro, l’édile ne veut retenir que les barrages hydroélectriques dressés dans ce pays montagneux. « Les centrales à charbon et les barrages hydrauliques composent le plat unique de l’offre énergétique, plaisante la chercheuse Pippa Gallop, du réseau Bankwatch, installée à Zagreb. Le potentiel solaire est pourtant énorme dans les Balkan. » « Le prix à payer pour se libérer des énergies fossiles est bien plus élevé que le prix du charbon », tranche le vice-maire de Pljevlja, occultant les rejets toxiques du 1,6 million de tonnes de lignite, une roche sédimentaire brûlée chaque année par la centrale.
Selon les données recueillies auprès des hôpitaux de la ville par Greenhome, une ONG de Podgorica, la situation sanitaire est pourtant catastrophique. « On enregistrait 23 % de maladies respiratoires en 1985, le chiffre a atteint 50 % en 2001, détaille Nikola Ninkovic, de Greenhome. Les cas de cancers se multiplient aussi. Le taux, de 10,5 % en 2008, s’est élevé à 13,1 % en 2012. » « L’hiver, quand la production de la centrale est à son maximum, on atteint une moyenne de huit funérailles par jour », ajoute Milorad Mitrovic. Un expert de l’OMS a été missionné à Pljevlja pour établir un diagnostic précis de la pollution de l’air. Son rapport, attendu mi-avril, n’a pas encore été rendu public.
« La nouvelle centrale va améliorer la qualité de l’environnement », assure avec aplomb Ljubisa Curcic, confiant dans la construction d’un second bloc en complément de la tranche mise en service en 1982. L’étude de faisabilité menée en 2008 avait pourtant conclu que le projet n’était pas viable, le stock de charbon exploitable ne permettant de faire tourner la centrale plus de quinze ans (et non quarante ans, la durée de vie moyenne d’une centrale). « Puisque les autorités ne trouvaient personne pour réaliser le projet, elles ont décidé de le financer elles-mêmes, à travers la compagnie où le gouvernement est majoritaire », témoigne Dejan Mijovic, le consultant coauteur du rapport. À Pljevlja, 74 % du capital de la centrale actuelle et 43 % du capital des mines appartiennent à des compagnies gouvernementales. Dans un tel contexte politique, le charbon risque d’imposer son diktat, pour de longues années encore, sur le modèle énergétique régional.
Centrale de Pljevlja
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