1 - Une étude de Santé publique France estime que les particules fines sont à l'origine de 48 000 décès prématurés par an dans l'Hexagone. Par Laetitia Van Eeckhout pour Le Monde. Mais les pesticides participent de la pollution de l’air, c’est pourquoi
2 - Le recul, de vote en vote, sur l'interdiction des néonicotinoïdes est inacceptable ! Par Générations Futures le 23 juin 2016.
3 - Oui, la Biodiversité est en danger, nous rappelle le Professeur Feuillage dans son épisode 09. Bon film !
La pollution de l'air est responsable de 48 000 morts chaque année en France.
Une nouvelle « évaluation quantitative d'impact sanitaire », publiée mardi 21 juin par Santé publique France (agence issue de la fusion, le 3 mai, de l'Institut de veille sanitaire avec d'autres organismes), rappelle que la pollution atmosphérique constitue un problème de santé publique majeur. C'est la troisième cause de mortalité en France, derrière le tabac (78 000 décès) et l'alcool (49 000 décès).
À l'origine de 9 % des morts en France par an, les particules fines d'un diamètre inférieur à 2,5 micromètres – les PM2,5, qui pénètrent profondément dans le système respiratoire et provoquent des pathologies – entraînent une perte d'espérance de vie à 30 ans qui peut dépasser deux ans dans les villes les plus polluées.
Et encore, « cet impact des particules fines sur la santé est probablement sous-estimé », selon Sylvia Médina, coordinatrice du programme Air et santé. « Nous utilisons dans notre étude les PM 2,5 comme traceur, car il s'agit de l'indicateur de pollution le plus étudié en termes d'effets sur la santé, mais la pollution atmosphérique est un mélange complexe de milliers de polluants qui interagissent », rappelle-t-elle.
47 millions d'habitants touchés
Effectuée durant la période 2007-2008, cette évaluation confirme l'ordre de grandeur de la dernière estimation publiée en 2005 dans l'étude européenne « Clean Air for Europe » (« Air pur pour l'Europe »), menée en 2000 par la Commission européenne. Cette étude avait estimé à 42 000 morts prématurées l'impact de la pollution de l'air en France. À la différence de cette dernière, qui croisait les niveaux de concentration de PM2,5 avec des études épidémiologiques américaines, l'évaluation faite par Santé publique France s'appuie entièrement sur des données épidémiologiques françaises.
Les effets de la pollution sont, sans surprise, plus importants dans les grandes villes : dans les zones urbaines de plus de 100 000 habitants, la perte d'espérance de vie à 30 ans du fait des PM2,5 atteint quinze mois en moyenne, ce qui correspond à 26 000 morts annuelles.
Néanmoins, les villes moyennes et petites, de même que les -zones rurales, ne sont pas épargnées, souligne l'étude, qui a porté sur la totalité des 36 219 communes de l'Hexagone. Quelques communes rurales, à proximité d'industries, comme autour de l'étang de Berre (Bouches-du-Rhône) ou dans l'est de la France, connaissent même des concentrations en polluants atmosphériques importantes. Ainsi, 800 000 personnes résidant dans des communes rurales sont exposées à des valeurs dépassant en moyenne 14 μg/m3.
Globalement, plus de 47 millions de personnes en France sont soumises à une concentration moyenne annuelle de PM 2,5 dépassant la valeur guide de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), soit 10 μg/m3. Si cette valeur était respectée partout en France, 17 700 morts pourraient être évitées chaque année, souligne l'étude, qui s'est intéressée aux bénéfices attendus d'une amélioration de la qualité de l'air selon plusieurs scénarios. Cela correspondrait à une baisse de la mortalité en France de l'ordre de 4 %. « Si, dans toutes les communes, était respectée ne serait-ce que la valeur proposée par le Grenelle de l'environnement (15 μg/m3 de PM2,5), ce sont tout de même plus de 3 000 décès qui pourraient être évités chaque année », relève Mathilde Pascal, épidémiologiste de la direction, santé environnement.
Maladies chroniques
De nombreuses études scientifiques mesurant les effets sanitaires d'actions visant à améliorer la qualité de l'air font néanmoins état de réelles améliorations, indique Santé publique France. " La réduction des niveaux de polluants uniquement en cas de pic de pollution ne permet pas d'assurer une prévention efficace des impacts sanitaires ", souligne toutefois l'agence. Elle appelle les décideurs à s'attaquer à la pollution chronique, en réduisant la dépendance aux énergies fossiles, en favorisant un usage du chauffage plus écologique, en développant les modes doux de mobilité en ville…
« Les effets de la pollution atmosphérique résultent surtout de l'exposition quotidienne aux polluants. Même à des niveaux peu élevés, les particules fines ont des effets inflammatoires et contribuent au développement de maladies chroniques », insiste en effet Sylvia Médina. Plus de 80 % des morts et des hospitalisations pour cause cardiaque attribuables à la pollution de l'air sont ainsi associées à des niveaux journaliers de PM10 inférieurs au seuil réglementaire d'alerte, durant les pics de pollution, de 80 μg/m3 d'air.
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Interdiction des néonicotinoïdes : de vote en vote un recul inacceptable !
le 23 juin 2016 par Générations Futures sur http://www.generations-futures.fr/neonicotinoide/3eme-vote-an/
L’Assemblée Nationale a voté cette nuit l’interdiction des insecticides néonicotinoïdes tueurs d’abeilles au 1er septembre 2018 (soit encore 2 années d’utilisation) mais en prévoyant une dérogation de portée générale jusqu’en 2020 !
Dans la pratique l’interdiction réelle des néonicotinoïdes ne sera donc pas réelle avant 2020 soit encore 4 années d’utilisation ! Pour Générations futures cette décision est un vrai recul face aux pressions de la FNSEA et des lobbies agrochimiques et n’est pas acceptable !
« Sachant que ces pesticides néonicotinoïdes déciment environ 300 000 colonies d’abeilles tous les ans en France ce sont donc un million deux cent mille colonies d’abeilles dont l’Assemblée nationale vient de décider froidement de la disparition en France au cours des quatre prochaines années ! » déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures. « Alors même que l’utilisation de ces insecticides augmente fortement en France ces dernières années (+ 31% de 2013 à 2014 !) et que leur rôle dans l’effondrement des colonies d’abeilles est maintenant clairement admis, il est totalement irresponsable de repousser aux calendes grecques leur interdiction. Le Gouvernement doit se reprendre et envisager une réelle interdiction dès 2018 au plus tard ! » ajoute-t-il !
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