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28 septembre 2017 4 28 /09 /septembre /2017 11:55

Les révélations de « Cash investigation » sur les méthodes de management chez Free soulèvent de nombreuses interrogations sur les conséquences des ordonnances Macron sur le Code du travail. Par Erwan Manac’h le 27 septembre 2017 pour Politis à lire sur www.politis.fr.                                  Sur le même sujet, lire La flexibilisation du travail nourrit le déclin de la productivité, Les ordonnances dangereuses du Dr Macron, Code du travail : ce que prépare vraiment le gouvernement et Code du travail : les points clés de la réforme;                                                                            et aussi plus récemment, Réforme du marché du travail : des mesures idéologiques sans effets sur l’emploi et de graves reculs des droits des salariés,                                     et Huit idées concrètes pour créer des emplois sans casser le Code du travail, incluant Relancer le débat public sur la réduction du temps de travail.

Xavier Niel, fondateur de Free

Xavier Niel, fondateur de Free

Indemnités plafonnées... « Ticket modérateur » pour les expertises CHSCT... Instance unique du personnel ... à lire sur www.politis.fr.

 

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23 septembre 2017 6 23 /09 /septembre /2017 11:22

Au sens littéral du terme, le biomimétisme (du grec bios, la vie et mímêsis, imitation) indique notre capacité à nous tourner vers la nature pour trouver des solutions à nos problèmes techniques. Cependant, en 1997, une dimension fondamentale a été révélée par Janine Benyus lors de la parution de son livre Biomimicry. Pour cette auteure américaine, le biomimétisme n'est pas seulement une démarche inspirée du vivant pour produire des biens et des services innovants mais elle doit être aussi réalisée de manière durable et respectueuse de notre planète. Ce qui signifie : à l'échelle appropriée, sans gaspillage, en utilisant le moins d'énergie possible, sans produits toxiques, en préservant la diversité et le 'génie' de la vie. Aujourd'hui, le biomimétisme est devenu une science transdisciplinaire à part entière. Un article publié le 5 juin 2015 sur Parlons Sciences (site web Muséum de Toulouse).

Le biomimétisme, un concept, une philosophie pleine d'avenir

S'inspirer de la nature pour innover dans le domaine de la technologie est une activité que l'homme pratique depuis plusieurs siècles. Ainsi, par exemple, au XVe siècle, lorsque Léonard De Vinci conçut son célèbre ornithoptère, il observa minutieusement insectes, chauve-souris et oiseaux au vol battu pour construire une machine volante mue par propulsion humaine. En remontant encore plus loin dans le temps, des historiens suggèrent que l'invention de la roue, il y a plus de 5 500 ans, a été possible grâce à l'observation des bousiers, ces petits insectes qui roulent une sphère de bouse dans laquelle ils pondent leurs œufs afin que les larves s'en nourrissent.

Photo Scarabaeinae cc by-sa Frédéric Ripoll, collection Muséum de Toulouse.

Photo Scarabaeinae cc by-sa Frédéric Ripoll, collection Muséum de Toulouse.

Aujourd'hui, le biomimétisme consiste tout d'abord à observer et étudier les êtres vivants et leurs interactions pour comprendre leur fonctionnement, puis transposer les mécanismes du vivant vers des systèmes non biologiques. Le champ couvert par le biomimétisme englobe la plupart de nos activités : agriculture, énergie, science des matériaux, information, santé, etc. Son impact est considérable ; en témoigne la course dans laquelle se sont lancés scientifiques de tous horizons, ingénieurs, industriels, ONG et bureaux de consultants. Des biologistes détaillent le fonctionnement des organismes, résultat de près de 3,5 milliards d'années d'évolution, jalonnée d'essais et d'impasses ; les architectes scrutent la croissance des arbres pour construire des bâtiments plus solides et durables ; des urbanistes observent les fourmis pour résoudre les problèmes du trafic ; des ingénieurs s'inspirent des requins, hiboux, pélicans, etc. pour améliorer avions et voitures. Découvrons quelques exemples de biomimétisme dans ses trois principaux niveaux d'inspiration : la forme, les matériaux et procédés, les écosystèmes.

A la recherche de la forme la mieux adaptée

C'est probablement dans le domaine de l'aérodynamique que l'inspiration de la nature a été la plus féconde. L'ornithoptère de L. de Vinci n'a jamais volé, mais cet « homme-oiseau » constitue bien le premier prototype d'un objet volant autonome en énergie. Il aura fallu attendre 2 010 pour qu'un groupe international d'étudiants, mené par Todd Reichert de l'Université de Toronto, construise sur les plans de Vinci le « snowbird » et le fasse voler pendant quelques secondes.

Dessin : Machine volante à ailes battantes. Plume et encre sur papier. Extrait du Codex Atlanticus f.858r

Dessin : Machine volante à ailes battantes. Plume et encre sur papier. Extrait du Codex Atlanticus f.858r

Plus proche de nous, observons le TGV japonais : les ingénieurs se sont inspirés des plumes du hibou moyen duc et du bec du martin pêcheur pour réduire le bruit et la consommation électrique du Shinkansen 500 tout en augmentant sa vitesse.

Photo :  nez du train effilé comme l'est le bec du Martin pêcheur. cc by-sa MK Products via wikimedia

Photo :  nez du train effilé comme l'est le bec du Martin pêcheur. cc by-sa MK Products via wikimedia

L'analyse au microscope de la peau de requin a révélé des rainures qui, en provoquant des micros tourbillons autour de l'animal (effet « riblet »), réduisent la résistance de l'eau. Cette étude a d'abord débouché sur la fabrication de combinaisons de natation avant d'inspirer les ingénieurs d'Airbus pour réduire la résistance à l'air des avions de type A320.

Photo :  les denticules cutanées de la peau de requin (ici un requin citron) vues en microscopie électronique à balayage engendrent des micro tourbillons qui diminuent les frottements, permettant ainsi au requin de nager vite et sans bruit. cc by-sa Pascal Deynat/Odontobase via wikimedia

Photo :  les denticules cutanées de la peau de requin (ici un requin citron) vues en microscopie électronique à balayage engendrent des micro tourbillons qui diminuent les frottements, permettant ainsi au requin de nager vite et sans bruit. cc by-sa Pascal Deynat/Odontobase via wikimedia

A Toulouse, les chercheurs de l'IMFT et du laboratoire LAPLACE s'inspirent de la structure et du fonctionnement des ailes des grands prédateurs pour concevoir les ailes des avions de demain. Leur objectif est de développer des ailes et ailerons flexibles et « intelligents », capables de changer de forme et de se mouvoir en harmonie avec les sollicitations extérieures, comme des ailes d'oiseaux, mais adaptées aux très grandes vitesses des avions et à leur taille. Leurs travaux visent à accroître les performances aérodynamiques (augmentation de la portance et diminution de la résistance à l'air) et de manœuvrabilité des ailes d'avion, tout en réduisant le bruit généré par les bords de fuite (la partie arrière, la plus effilée). Pour ce faire, ils utilisent une association de 3 matériaux (alliages à mémoire de forme, actuateurs piézo, polymères à haute performance) pour obtenir en des endroits très précis de grandes ou de petites déformations des ailes de l'avion en réponse aux changements d'environnement.

La voiture n'est pas en reste dans cette course vers un aérodynamisme amélioré. Ainsi, en 2005 la marque Mercedes Benz a conçu Bionic, une voiture inspirée du poisson-coffre (Ostracion cubicus), un poisson tropical des récifs coralliens des  océans Indien et Pacifique. Photobioniccarpoisson C'est sa forme, qui lui confère un coefficient de traînée très faible, et la rigidité de son exosquelette qui ont séduit les ingénieurs de Mercédès pour dessiner la carrosserie d'un « concept-voiture ». D'après des travaux récents d'une équipe belge, le poisson coffre serait loin d'être le meilleur modèle. Peut-être ce modèle restera-t-il au… coffre ! (Van Wassenbergh S, van Manen K, Marcroft TA, Alfaro ME, & Stamhuis EJ (2015). Boxfish swimming paradox resolved: forces by the flow of water around the body promote manoeuvrability. Journal of the Royal Society, Interface / the Royal Society, 12 (103) PMID: 25505133).

A la recherche de matériaux, de structures et de procédés 

Aux Etats-Unis, 4 grandes industries de matériaux - papier, plastique, métaux et produits chimiques - représentent à elles seules 71% des émissions toxiques de l'industrie (ref. J.E. Young et A. Sachs, the next efficiency revolution, 1994). Le rêve d'un biomiméticien de la science des matériaux est de fabriquer à température et pression ambiantes et sans solvant des biomatériaux adaptés et évolutifs, à l'instar de ce que la nature fait : nanomatériaux, céramiques, verre, colle, …

Velcro, scratch et compagnie

L'exemple le plus célèbre de matériau biomimétique est celui de la bardane (Arctium) de la famille des Composées dont les bractées en forme de crochets minuscules et élastiques ont inspiré Georges de Mestral, l'inventeur du velcro (velours crochet), qui déposa son brevet en 1952.

Photo de la bardane. cc by-sa Dominique Morello

Photo de la bardane. cc by-sa Dominique Morello

Depuis, les ingénieurs se sont intéressés à d'autres systèmes « collants ». Par exemple, le gecko (tel Tarentola mauritanica) n'a pas de ventouse au bout de ses pattes et pourtant il adhère aux parois, même lisses, grâce au système d'adhérence constitué d'une multitude de soies micrométriques qui recouvrent ses doigts. Une structure analogue se retrouve chez des araignées sauteuses de la famille des Salticidae et chez un insecte xylophage (Clytus arietis).  Des biophysiciens s'en sont inspirés pour créer des adhésifs ultrarésistants et autonettoyants.

Lotus, surfaces hydrophobes et vitres propres

Les feuilles de plus de 200 plantes, les plumes de certains oiseaux ou encore les pattes de certains insectes sont super-hydrophobes, c'est à dire que l'eau n'adhère pas à leur surface. C'est en étudiant la feuille de lotus que les chercheurs ont découvert que sa surface n'était pas lisse mais très rugueuse comme le montre cette image de microscopie électronique.

Le biomimétisme, un concept, une philosophie pleine d'avenir

Les scientifiques ont reproduit ces microstructures, puis ils en ont créées à l'échelle du nanomètre (10-9 m). Les applications sont nombreuses : tissus imperméables, bétons hydrofugés, revêtements de baignoire, à l'image de cette peinture autonettoyante destinée à revêtir les bâtiments : non seulement l'eau n'adhère pas mais elle entraine dans sa chute toutes les particules de saleté. Aujourd'hui la NASA envisage d'utiliser de telles surfaces antiadhérentes dans la construction d'objets spatiaux dont l'entretien paraît effectivement bien difficile !

Morphos, cristaux photoniques et ordinateurs

La couleur des ailes du Morpho (Amérique centrale) fascine depuis des  siècles. Mais c'est l'avènement d'instruments d'optique sophistiqués (comme par exemple le microscope électronique à balayage) qui a permis de décortiquer la structure fine des écailles et de modéliser les propriétés optiques de l'aile. Sa couleur bleu vif n'est pas due à des pigments mais à la structure en « nanotrous » des écailles sur lesquelles la lumière se réfléchit. Des industriels s'en inspirent pour donner aux vêtements de la couleur sans colorants ni pigments ou lutter contre la contrefaçon en insérant dans les billets de banque ce type de nanostructure (Morpho complet).

Fil d'araignée et câbles plus forts que l'acier : 

A la fois solide, résistant et élastique, le fil d'araignée a des qualités uniques, fortement convoitées dans plusieurs domaines de recherche : fabrication de gilets pare-balles, de câbles pour ponts suspendus, de fil de suture biocompatible pour la chirurgie

Photo : l'araignée et sa toile. Copyright Philippe Annoyer, expédition Sangha, Centrafrique 

Photo : l'araignée et sa toile. Copyright Philippe Annoyer, expédition Sangha, Centrafrique 

La quête à l'appropriation du fil de l'araignée n'est pas nouvelle, mais malheureusement l'araignée ne s'élève pas comme les vers à soie. Et, malgré nos connaissances approfondies sur les gènes qui codent les protéines constituantes, nous n'avons pas encore très bien compris comment fait l'araignée pour les structurer et fabriquer une fibre insoluble et très résistante. Dans les années 90, des chercheurs ont réussi à faire exprimer des fragments de ces protéines dans des bactéries et mieux encore, des scientifiques canadiens en ont produit dans le lait de  chèvres génétiquement modifiées (transgéniques). Mais, il reste une étape critique d'assemblage et de production à grande échelle. Il paraît que la firme allemande AMSilk est en passe d'en fabriquer des ... tonnes.

Béton vert, corail et biominéralisation. 

Dans le domaine de la construction, la fabrication du béton de ciment est énergivore puisqu'elle nécessite de chauffer à 1450 °C un mélange de calcaire et d'aluminosilicates (argile). Approximativement 5% des émissions de gaz à effet de serre proviennent de cette industrie. Or le béton est un produit qu'on consomme sans modération : un peu plus de 3 milliards de tonnes par an ! Plusieurs pistes sont actuellement suivies pour produire du béton vert, comme celle développée par l'entreprise Calera aux Etats Unis : son fondateur Brent Constantz s'inspire de la façon dont les coraux construisent les récifs par biominéralisation. Dans son procédé, le CO2 n'est plus émis lors de la cuisson mais au contraire utilisé pour fabriquer du carbonate de calcium solide, un ingrédient essentiel du ciment. On ne connaît pas encore les performances de ce ciment dont les procédés de fabrication restent secrets ; mais si cette approche marche, elle sera révolutionnaire. Le « recyclage » du CO2 émis par d'autres industries (centrales nucléaires, serres,…) qui se trouvent à proximité des usines de béton et utilisé pour fabriquer un nouveau matériau est une illustration du principe de fonctionnement de l'écologie (ou symbiose) industrielle fondée sur l'utilisation des déchets comme ressources. Un exemple bien connu est celui de Kalundborg, une ville danoise dans laquelle 4 entreprises se sont regroupées en écoparc dans lequel les déchets de chacune servent de combustible ou de matière première à l'entreprise voisine, constituant ainsi une chaine d'utilisation de déchets industriels.

Bioluminescence,  LED et éclairage public

Nous observons depuis très longtemps la capacité qu'ont de nombreuses espèces vivantes à produire de la lumière de manière autonome et à l'utiliser pour se repérer dans l'obscurité, communiquer, attirer des partenaires sexuels ou des proies, se camoufler ou repousser les prédateurs. Plus de 700 genres de 16 phyla différents sont lumineux, tels les bactéries, les vers, les insectes, les champignons, les méduses, les poissons… mais les araignées, les amphibiens, les crabes et les mammifères ne le sont pas. Cette lumière résulte d'une réaction biochimique, appelée bioluminescence et les recherches sur les différents mécanismes responsables de la bioluminescence ont eu de nombreuses retombées tant dans les activités humaines quotidiennes que dans le monde scientifique. Par exemple, la mise en œuvre de cette réaction dans un tube à essai, appelée chimioluminescence, est utilisée dans des bâtons lumineux, les « glowsticks », employés à des fins d'éclairage ou de signalisation. L'étude de la cuticule de l'abdomen des lucioles a permis d'augmenter de 65% la puissance lumineuse des LED. Des plantes luminescentes ont également été créées selon ces principes et certains rêvent d'éclairer nos rues ou nos habitations sans électricité grâce aux techniques de bioluminescence. A l'inverse, des animaux marins, calmars, seiches ou pieuvres, experts en art du camouflage, nous apportent une application originale : la cape d'invisibilité. En effet, les pigments de la peau de ces animaux contiennent une protéine, la réflectine, qui en milieu acide devient opaque aux infrarouges. Elle est utilisée dans le domaine militaire pour dissimuler des hommes ou des équipements aux dispositifs de vision nocturne fondés sur l'émission des infrarouges.

Les recherches sur la bioluminescence d'autres animaux marins (méduse, corail…) ont conduit également à identifier deux protéines d'intérêt majeur au plan scientifique. La première, l'aequorine, émet de la lumière en présence de calcium et permet ainsi d'étudier les activités cellulaires liées au calcium (illustration bancs de méduses bioluminescentes Aequorea victoria, vivant sur la côte ouest de l'Amérique du nord. Les cellules situées en bordure de leur ombrelle contiennent l'aequorine et La GFP). La deuxième, la « green fluorescent protein » ou GFP, émet de la fluorescence lorsqu'elle reçoit une énergie lumineuse de longueur d'onde appropriée et permet de visualiser de nombreux phénomènes biologiques dans l'organisme de manière non invasive et en temps réel. Par exemple, il est possible de coupler une protéine donnée à la GFP et ainsi de suivre sa localisation dans la cellule (noyau, membrane, cytoplasme, etc.) ou encore d'étudier la migration de la cellule ainsi « marquée » dans un organisme au cours du développement (illustration poisson zèbre copyright, CNRS, CBD. La GFP de cet embryon transgénique de poisson zèbre "colorie" son système nerveux). Ces découvertes ont révolutionné la biologie et ont valu en 2008 l'attribution du prix Nobel de Chimie à ses découvreurs Martin Chalfie, Osamu Shimomura et Roger Tsien.

A la recherche de fonctionnements moins énergivores et plus rationnels

En observant des insectes sociaux, des architectes s'inspirent du système de climatisation passive des termitières pour construire des immeubles à faible consommation énergétique. Des informaticiens étudient les déplacements des fourmis pour optimiser les réseaux de communication et de transport.

Architecture et termites

Les termites de la famille des Macrotermitinés construisent leurs termitières de manière à créer un système de ventilation naturelle qui maintient une température intérieure constante de 30°C environ.  Cette température est nécessaire au développement d'un champignon de grande taille (Termitomyces) qu'ils cultivent et qui leur assure des capacités digestives indispensables. (illustrations termites). Des cheminées centrales surplombent le nid par lequel l'air chaud est évacué, créant un courant d'air dans les parties basses du nid. Ce courant circule sous terre où il est rafraîchi au contact de puits profonds creusés par les termites ouvriers. Cet air frais remonte par le centre de la termitière qu'il rafraichit et est évacué par les cheminées et ainsi de suite.

L'architecte Michael Pearce s'est inspiré de ce système de climatisation naturelle pour concevoir l'Eastgate Centre à Harare, au Zimbabwe. La température à l'intérieur des 31 000 m2 de bureaux et de commerces est constamment de 25°. 90 % d'économie d'énergie par rapport à un immeuble similaire équipé de climatiseurs électriques sont réalisés.

Fourmis, circulation et internet

Chaque fourmi a des capacités limitées, mais le groupe peut réaliser des tâches complexes. Ainsi, certains comportements collectifs des fourmis permettent de résoudre des problèmes difficiles comme par exemple sélectionner le plus court chemin pour aller du nid à une source de nourriture. Les informaticiens et les ingénieurs ont pu transformer ce comportement collectif en méthodes utiles pour l'optimisation et le contrôle des réseaux. Elles portent le nom d' « algorithmes d'optimisation par colonie de fourmis ». Ces algorithmes sont déjà testés dans les transports aériens, la sécurité des réseaux de communication ou le trajet des milliards d'informations transitant chaque seconde sur internet.

Conclusion

Nous n'avons ébauché ici qu'une fraction des succès ou promesses du biomimétisme. Ainsi, les végétaux n'ont été illustrés que par quelques exemples  alors que ce règne est source de nombreuses inspirations (vêtements intelligents, structure de nos futures villes). Notre objectif était de mettre en évidence la partie visible de l'iceberg de la bioinspiration et de montrer que, si de nombreuses percées ont été réalisées dans ce domaine, le temps nécessaire pour comprendre les processus biologiques sous-jacents et les copier ou du moins s'en inspirer, est considérable. En résumé, le biomimétisme c'est une philosophie partagée par des biologistes, des architectes, des urbanistes, des chimistes, des physiciens, des ingénieurs, des collectivités territoriales, des amoureux de la nature, pour innover en s'inspirant des êtres vivants tout en préservant la biosphère. Souhaitons que nous amorcions ainsi une véritable transition vers un autre mode de vie dont nous avons réellement besoin, comme le dit si bien Janine Benyus : « Contrairement à la révolution industrielle, la révolution biomimétique ouvre une ère qui ne repose pas sur ce que nous pouvons prendre de la nature mais sur ce que nous pouvons en apprendre… l'Homo industrialis ayant atteint les limites de ce que pouvait supporter la nature entrevoit sa propre disparition en même temps que celle d'autres espèces qu'il entraine avec lui…Plus nous nous rapprocherons de la nature, plus nous aurons de chance d'être acceptés sur cette Terre dont nous ne devons jamais oublier que nous ne sommes pas les seuls propriétaires».


Dominique Morello (Chercheuse CNRS, mise à disposition au Muséum), Mario Tovar Simoncic (historien des sciences), avec la contribution des scientifiques du CNRS suivants : Marianna Braza (Institut de Mécaniques des Fluides de Toulouse), Philippe Cochard et Marc Moreau (CBD), Jean François Guillet et Thomas Lorne (CIRIMAT) et Gérard Latil (CRCA).

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22 septembre 2017 5 22 /09 /septembre /2017 08:36

Le texte, porté par la France et soutenu par la Chine, vise à définir les principaux droits environnementaux. Il va faire l’objet de négociations tendues entre les pays de l’ONU. Par Marie Bourreau (New York, Nations unies, correspondante) et Simon Roger le 20 septembre 2017 pour Le Monde. Lire aussi Un « pacte mondial pour l’environnement » remis à Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron, le 19 septembre à New York. LUDOVIC MARIN / AFP

Emmanuel Macron, le 19 septembre à New York. LUDOVIC MARIN / AFP

La réunion de haut niveau sur le pacte mondial pour le droit de l’environnement, qui s’est déroulée mardi 19 septembre en marge de la 72e Assemblée générale de l’ONU, devait permettre au président français, Emmanuel Macron, de prendre la température sur le projet. Une salle comble, la présence du ministre des affaires étrangères chinois, Wang Yi, les interventions des représentants de l’Inde, du Mexique, des îles Fidji – qui présideront la prochaine conférence sur le climat, la COP, en novembre – et de nombreux chefs d’États du continent africain l’ont convaincu de lancer officiellement ce chantier, en vue « d’une adoption au plus tard à l’horizon 2020 ».

Quatre-vingts experts internationaux, réunis par le Club des juristes et l’ex-président de la COP21 Laurent Fabius, aujourd’hui à la tête du Conseil constitutionnel, ont travaillé sur ce document d’une trentaine d’articles qui reprend les grands principes édictés dans les déclarations, les protocoles et les conventions relatives aux enjeux environnementaux. S’il est endossé par les Nations unies, ce pacte juridiquement contraignant constituera, selon Laurent Fabius, présent à New York, « une troisième génération de pactes fondamentaux » après les deux pactes internationaux adoptés par l’ONU en 1966. L’un est relatif aux droits civils et politiques, l’autre concerne les droits économiques, sociaux et culturels.

Depuis plus de trente ans, les juristes spécialistes du droit de l’environnement appellent à simplifier et synthétiser ces corpus de textes sans valeur juridique obligatoire. « Tous ces efforts conjoints méritent l’adoption d’un cadre unique universel », a insisté Emmanuel Macron, qui avait promis, fin juin, lors de la cérémonie de lancement du pacte à Paris, de la porter à la rentrée devant l’ONU.

« Bataille pacifique »

Dans un clin d’œil appuyé au discours belliqueux du président Donald Trump, quelques heures auparavant, à la tribune des Nations unies, le chef de l’État a invité ses pairs à « se mettre en ordre de bataille, mais une bataille pacifique ». Le sommet du 19 septembre « doit être le début d’une œuvre utile », a-t-il précisé. D’ici quelques semaines, l’Assemblée générale devrait voter une résolution courte et procédurale qui prévoit la mise en place d’un groupe de travail intergouvernemental. Ce groupe sera chargé de négocier avec les 193 États membres de l’ONU le contenu du texte final.

« Ce résultat est inespéré », commente une source élyséenne, qui rappelle que le « pacte n’a été formellement endossé par M. Macron que le 24 juin ». Près de trois mois plus tard, l’avenir « de cette magnifique base de travail » se joue désormais à New York. Mais la diplomatie française ne se fait pas d’illusions. Les négociations seront âpres et la date de 2020 sera difficile à tenir.

Pour autant, « c’est le bon moment d’enclencher le processus, assure Manuel Pulgar-Vidal, qui présida aux destinées de la COP20, en 2014, à Lima. Au moment où la planète est confrontée plus que jamais au défi du changement climatique, de la perte de biodiversité, de l’accès aux ressources en eau, nous avons besoin de clarté en matière de droit de l’environnement ». Pour l’expert péruvien, le pacte mondial pour l’environnement pourrait compléter l’architecture bâtie à partir de l’accord de Paris contre le réchauffement climatique, qui devrait également prendre ses pleins effets en 2020.

« Il y a un consensus mondial qui se développe », s’est félicité, mardi, le tout nouveau président de l’Assemblée générale, Miroslav Lajcak. Le diplomate slovaque a assuré à Emmanuel Macron qu’il ferait de ce pacte mondial « sa priorité absolue si les États membres [lui] donnent mandat ». Une vingtaine de chefs d’États ou de gouvernement ont souhaité participer au sommet du 19 septembre.

Le Gabonais Ali Bongo, qui préside le comité des chefs d’État et de gouvernements africains sur les changements climatiques, a offert le blanc-seing de son continent à cette initiative. « Nous ne pouvons que souscrire au principe d’universalité de ce pacte. Ensemble, nous sauverons ou détruirons notre bien commun, la terre », a-t-il expliqué. La Chine, plus gros émetteur de gaz à effet de serre de la planète, avait dépêché pour l’occasion son ministre des affaires étrangères. Pékin « se félicite de cette initiative (…) et veut participer aux efforts de gouvernance mondiale », a indiqué M. Wang.

« C’est un signal très fort : il faut désormais compter avec la Chine, se réjouit un diplomate. Elle va occuper l’espace que les Américains laissent vacant. » Depuis l’annonce du retrait américain de l’accord de Paris, le 1er juin, Pékin n’a eu de cesse de confirmer sa volonté de respecter ses engagements de réduction de ses émissions. Elle s’affirme comme un leader de la diplomatie du climat. Trois jours avant la session de l’Assemblée générale, la Chine s’est par exemple associée au Canada et à l’Union européenne pour rappeler aux ministres de l’environnement, réunis à Montréal, l’importance de mettre en œuvre l’accord de Paris.

« Faire sans les Américains »

Washington, en revanche, s’est contenté d’envoyer un simple expert au sommet du pacte mondial. « Il faudra faire sans les Américains, qui n’ont jamais ratifié un traité sur l’environnement », note sans surprise un fonctionnaire. Le texte nourrit par ailleurs les critiques de certains juristes, comme l’Américaine Susan Biniaz, qui, dans une longue note publiée par la Columbia Law School, en août, s’interroge sur le bien-fondé de vouloir « unifier » le droit face à la diversité des questions environnementales. Unifier ne signifie pas uniformiser, rétorquent les artisans du projet, qui cherchent surtout à harmoniser les principes fondamentaux du droit international de l’environnement pour en permettre une lecture plus cohérente.

Le projet de pacte mondial va désormais devoir affronter le cadre multilatéral, avec le risque de voir les exigences réduites à peau de chagrin pour obtenir le consensus le plus large des États membres. « C’est un risque, abonde Yann Aguila, avocat au barreau de Paris, qui a coordonné le projet au côté de M. Fabius. Mais ces grands principes contenus dans le pacte ne fixent pas d’objectifs chiffrés. Il s’agit de renforcer les cadres juridiques nationaux pour avoir des lois plus protectrices de l’environnement. »

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21 septembre 2017 4 21 /09 /septembre /2017 09:06

Des études alarmantes sur la dégradation de la biodiversité ne suscitent aucune réaction adéquate. Peut-être parce que cette destruction pourrait doper la croissance, estime dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde » le 17 septembre 2017. Lire aussi La sixième extinction de masse des animaux s’accélère.

En Amérique du Nord, pour pallier l’absence des pollinisateurs sauvages, des apiculteurs développent des services de location de leurs ruches. GIANCARLO FOTO4U / CC BY 2.0

En Amérique du Nord, pour pallier l’absence des pollinisateurs sauvages, des apiculteurs développent des services de location de leurs ruches. GIANCARLO FOTO4U / CC BY 2.0

Chronique. Ce fut l’étude-choc de l’été. Mi-juillet, dans la revue de l’Académie des sciences américaine, Gerardo Ceballos (Université nationale autonome du Mexique) et ses coauteurs donnaient une idée de ce qu’il reste de vivant – sans compter les sept milliards d’humains et la cohorte immense de leurs animaux domestiques – à la surface de la Terre. Au total, concluaient les chercheurs, sur les quelque 180 espèces de mammifères étudiées, presque toutes ont perdu plus de 30 % de leur aire de répartition depuis le début du XXe siècle et 40 % en ont abandonné plus de 80 %… Depuis 1970, ce sont au moins 50 % des animaux qui ont disparu.

Ces chiffres suscitent bien sûr l’effroi, comme avant eux une litanie de travaux alarmants sur l’érosion de la vie à la surface de la Terre. Et pourtant, rien ne change. Comment mobiliser les responsables politiques, les capitaines d’industrie, les médias ? Comment convaincre de cette évidence qu’il ne faut pas laisser le vivant s’étioler ?

Rien de ce qui n’a pas un intérêt économique immédiatement chiffrable ne semble pouvoir être sauvé. Alors, depuis la fin des années 1970 et singulièrement depuis une quinzaine d’années, économistes et écologues ont développé la notion de « services écosystémiques » : il s’agit de chiffrer les services rendus gratuitement par la nature. La pollinisation (service rendu par les abeilles, certains insectes, oiseaux, etc.) « pèse » ainsi plusieurs centaines de milliards de dollars annuels ; les bénéfices d’un kilomètre de mangrove (absorption de carbone, protection des zones côtières, etc.) sont généralement évalués à plusieurs centaines de milliers de dollars par an ; ceux des récifs coralliens de Guadeloupe s’élèvent, chaque année, à une centaine de millions d’euros, etc.

Chaque écosystème pourrait, à l’extrême, avoir une valeur chiffrée et être ainsi intégré au fonctionnement des économies. Afin, bien sûr, de le protéger.

Un terrible malentendu

Mais il y a peut-être là, hélas, un terrible malentendu. Un malentendu qui pourrait rendre vaine toute volonté de protéger la nature en évaluant la valeur des services qu’elle nous rend gratuitement. Et si la destruction de l’environnement n’était pas seulement une conséquence fortuite de la croissance économique, mais aussi et surtout l’un de ses carburants ? Et si l’érosion des services écosystémiques était, quelle que soit leur valeur, l’une des conditions déterminantes de l’accroissement du produit intérieur brut ? Et si, en un mot, la destruction de la nature était nécessaire à la croissance ?

C’est l’idée, assez radicale mais aussi stimulante, soutenue en 2002 par deux économistes italiens dans un article publié par la revue Ecological Economics. Voici comment Stefano Bartolini (université de Sienne, Italie) et Luigi Bonatti (université de Trente, Italie) résument l’affaire dans leur jargon : « Nous présentons dans cet article une vision de la croissance différente du paradigme dominant, expliquent-ils, avec un sens aigu de la litote. Nous modélisons la croissance comme un processus dirigé par les réactions de défense des individus face aux externalités négatives générées par le processus de production. »

Schématiquement, les deux économistes proposent donc une vision dans laquelle l’activité économique dégrade le tissu social et environnemental. Conséquence de cette dégradation, les services que rendent gratuitement l’environnement social (garder vos enfants, aller vous chercher du pain à la boulangerie, réparer votre système d’exploitation Windows, etc.) ou naturel (polliniser vos cultures, maintenir la fertilité des terres agricoles, etc.) s’érodent. Pour pallier la disparition de ces services gratuits, les agents économiques ont recours à des services marchands. Mais pour y avoir recours, ils doivent disposer de moyens financiers plus importants et doivent donc accroître leur activité économique. Et, ainsi, contribuer à nouveau, un peu plus, à la dégradation du tissu social et environnemental, etc. La boucle est bouclée.

Une sorte de « grand remplacement »

Si cette vision de la croissance est juste, alors toute politique dont le but ultime est l’augmentation du produit intérieur brut est vouée à détruire l’environnement. Rien ne pourrait être sauvé, car l’objectif ultime à atteindre serait une sorte de « grand remplacement » des services gratuits (offerts par la nature ou les structures sociales) par des services commerciaux qui, eux, dopent le PIB. D’où ce paradoxe : plus un écosystème est précieux, plus il peut être rentable, pour maximiser la croissance, de le détruire.

Gaël Giraud, économiste en chef de l’Agence française de développement (AFD), réserve son opinion sur les conclusions de MM. Bartolini et Bonatti, mais confirme l’existence de situations dans lesquelles produire une externalité négative (avoir un accident de voiture, polluer une rivière…) peut augmenter le PIB. « La disparition des abeilles n’est d’ailleurs pas une si mauvaise nouvelle pour certains économistes, puisqu’elle pourrait conduire au développement et à la commercialisation de solutions techniques de pollinisation », déplore-t-il. Au reste, ce mouvement est en marche : de plus en plus, pour pallier l’absence des pollinisateurs sauvages, qui disparaissent plus vite encore que les abeilles, des apiculteurs développent des services commerciaux de location de leurs ruches, afin de polliniser les plantations d’amandiers, de pommiers, etc. C’est déjà, en Amérique du Nord, une industrie…

Il faut donc espérer que nos deux économistes italiens se trompent. Car, s’ils ont raison, le fait de se diriger vers un monde devenant progressivement invivable pourrait ne jamais être signalé à nos responsables politiques par une chute de la croissance. Leur unique boussole les amènerait ainsi, et nous avec, droit sur l’orage.

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20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 11:58

Des chercheurs apportent la preuve expérimentale, sur du tissu humain, d’un effet toxique démultiplié du mélange de ces substances. Par Sylvie Burnouf le 17 septembre 2017 pour Le Monde. Lire aussi Perturbateurs endocriniens : la fabrique d'un mensonge, Perturbateurs endocriniens : nouvel échec de Bruxelles, Cocktail de produits toxiques dans les cheveux de nos enfants et Hulot a cédé sur les perturbateurs endocriniens.

Appel de Prague (mai 2005)

Appel de Prague (mai 2005)

Certaines molécules de synthèse (mais aussi parfois d’origine naturelle) peuvent avoir des effets dits de « perturbateur endocrinien », c’est-à-dire qu’elles ont la capacité d’interférer avec notre système hormonal. Cela se traduit par des altérations des mécanismes biologiques qui régulent notamment le fonctionnement du système reproducteur et le développement du cerveau.

La suspicion d’un effet délétère décuplé de ce mélange de molécules – dit « effet-cocktail » – était jusqu’à présent fondée sur des études chez l’animal et dans des cellules cultivées en laboratoire. Une nouvelle étude réalisée sur du tissu humain – des testicules de fœtus – montre que chez l’homme, ce cocktail de molécules est explosif.

Ces travaux, conduits par Bernard Jégou et ses collègues de l’Institut de recherche en santé, environnement et travail (Irset, Inserm) et du CHU de Rennes, en collaboration avec Andreas Kortenkamp et Martin Scholze de l’université Brunel de Londres (Royaume-Uni), ont été publiés le 13 septembre dans la revue Environmental Health Perspectives.

Les chercheurs ont testé vingt-sept molécules auxquelles les femmes enceintes sont susceptibles d’être exposées : huit pesticides (propiconazole, glyphosate, imazalil, etc.), six composés industriels (notamment bisphénol A et bisphénol S), sept médicaments (dont l’ibuprofène, le kétoconazole et l’acide valproïque), et six molécules absorbées lors de la consommation d’alcool et de café. Parmi ces composés, onze ont induit une diminution de la production de testostérone – un effet dit anti-androgénique – par les tissus testiculaires de fœtus. Il s’agissait par exemple du bisphénol A – dont la présence dans les biberons est interdite en France depuis 2010 – et des antifongiques prochloraze et kétoconazole.

Un effet multiplié par 10, voire 10 000

Pire, l’effet anti-androgénique de chacune des molécules testées individuellement se voyait amplifié par le mélange avec d’autres composés. La toxicité de départ pouvait ainsi être multipliée par 10, voire 10 000, selon les substances impliquées.

« Notre travail constitue une première : c’est la preuve de concept que des effets cocktail peuvent s’opérer sur un tissu humain dans toute sa complexité, souligne Bernard Jégou, chercheur Inserm et directeur de la recherche à l’École des hautes études en santé publique (EHESP). On peut par exemple fortement amplifier l’effet anti-androgénique du bisphénol A par l’ajout de molécules possédant des propriétés pertubatrices de même nature. Et cela, même lorsque le bisphénol A se trouve à une concentration n’occasionnant que peu ou pas d’effet, à lui seul. »

Or, l’exposition aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse peut avoir des conséquences graves pour les organes génitaux du bébé, comme la non-descente des testicules (cryptorchidie) ou la malformation du canal de l’urètre (hypospadias) – des facteurs de risque du cancer des testicules.

 « Nos résultats ouvrent la voie à de nouvelles études : il faut maintenant étendre les analyses à d’autres molécules – y compris celles qui agissent sur d’autres hormones, comme les œstrogènes et les hormones thyroïdiennes – et combiner les approches expérimentales d’épidémiologie, d’expérimentation animale et de systèmes de culture de tissus humains », ajoute le scientifique.

Dans cette optique, les chercheurs testent actuellement l’effet cocktail des perturbateurs endocriniens sur du tissu testiculaire d’adulte. Si les résultats ne sont pas encore publiés, Bernard Jégou instille l’idée que « l’effet du mélange ne se cantonne pas à la période fœtale », mais qu’il pourrait aussi être délétère au cours de la puberté et de l’âge adulte. « On oublie trop souvent qu’il existe plusieurs fenêtres de vulnérabilité tout au long de la vie, même après une vie fœtale normale. »

Modèle de prédiction

Par ailleurs, les chercheurs ont développé un modèle mathématique leur permettant de modéliser l’effet anti-androgénique des molécules et de prédire leur toxicité, qu’elles soient seules ou en combinaison avec d’autres.

Le but est de pouvoir, à l’avenir, « cribler les activités de nombreux produits chimiques présents dans l’environnement », car « actuellement, quand on travaille de façon expérimentale sur un mélange de molécules, la sélection de ces dernières est toujours arbitraire par rapport à la vraie vie, explique Bernard Jégou. Le monde chimique est infiniment plus complexe que ce que l’on connaît. »

L’avantage du modèle mathématique - dont la justesse de prédiction a été vérifiée expérimentalement sur le tissu testiculaire fœtal - est aussi de pouvoir s’affranchir de l’utilisation de ce « matériel rare ».

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19 septembre 2017 2 19 /09 /septembre /2017 11:57

Grâce à des montages financiers « innovants », des fonds d’investissement entendent tirer profit des difficultés du secteur associatif, aggravées par la chute des contrats aidés. Par Erwan Manac’h le 13 septembre 2017 pour Politis à lire sur www.politis.fr .

Offensive libérale sur les associations

C’est une crise existentielle que traverse le mouvement associatif. Déjà fragilisé par dix ans d’effritement des subventions publiques, il doit faire face désormais à la baisse brutale des contrats aidés, qui représentent un sixième de l’emploi du secteur (130 000 personnes). L’arrêt partiel de ces contrats durant l’été a déjà contraint beaucoup d’associations à renoncer à certaines activités.

Mais là n’est pas le seul motif d’inquiétude. Le gouvernement envisage pour 2018 une cure d’austérité jamais égalée (20 milliards d’euros d’économie), à laquelle les associations payeront un lourd tribut. À cela s’ajoutent la suppression des réserves parlementaires, qui profitaient aux petites associations, la baisse déjà annoncée des crédits pour la politique de la ville et la chute des dotations de l’État aux collectivités (13 milliards en cinq ans), alors qu’elles sont les premiers bailleurs des associations. Sans compter qu’en 2016, déjà, les subventions versées par les collectivités locales enregistraient une baisse moyenne de 6 %, selon le dernier rapport de l’Observatoire des finances locales. (...)

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19 septembre 2017 2 19 /09 /septembre /2017 08:58

Suite de Huit idées concrètes pour créer des emplois sans casser le Code du travail : Alors que les opposants à la loi Travail ont manifesté dans toute la France mardi, Reporterre a demandé à neuf chercheurs, syndicalistes et associatifs de proposer d’autres réformes que la flexibilisation pour lutter contre le chômage. Aujourd'hui les bonnes idées de Julien Rivoire : « Créer une vraie sécurité sociale professionnelle pour accompagner la transition écologique de notre modèle productif »

Julien Rivoire est syndicaliste à la Fédération syndicale unitaire et membre de la campagne « Un million d’emplois pour le climat ».

Julien Rivoire est syndicaliste à la Fédération syndicale unitaire et membre de la campagne « Un million d’emplois pour le climat ».

Arrêtons de voir les emplois comme un coût à réduire, mais plutôt comme un levier de la transition écologique. Les rapports des emplois climatiques montrent qu’avec une impulsion politique forte et des investissements publics, il y a des centaines de milliers d’emplois à créer dans le secteur de l’énergie, du bâtiment, de l’agriculture.

Mais il faut accompagner la transition, afin que les salariés — ceux de l’industrie pétrolière et nucléaire par exemple — ne payent pas l’ardoise. Il nous faut un système collectif de protection, pour garantir les droits des salariés (retraite, revenu) et leur donner le temps de se former, de se reconvertir. Certains syndicats parlent d’un nouveau statut du salarié, ou d’une réelle sécurité sociale professionnelle. Grosso modo, il faut une caisse commune, alimentée par les cotisations patronales, qui permettent d’accompagner la transition. C’est une proposition radicale par rapport à la logique actuelle, très individualiste.

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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 11:58

Pour classer le pesticide non cancérogène, les experts ont largement plagié des documents de la Glyphosate Task Force, le consortium industriel conduit par la firme américaine. Par Stéphane Foucart le 16 septembre 2017 pour Le Monde. Lire aussi L’Agence européenne des produits chimiques interpellée sur le dossier glyphosate, La toxicité du Roundup connue de Monsanto depuis au moins 18 ans, Glyphosate et cancer : des études-clés ont été sous-estimées par l’expertise européenne et Paris s'opposera à la réautorisation du glyphosate.            Et aussi Glyphosate, un herbicide dans nos assiettes.

Glyphosate : l’expertise européenne truffée de copiés-collés de documents de Monsanto

Rarement expertise publique aura été aussi fragilisée que celle conduite par les instances européennes sur le glyphosate – l’herbicide controversé dont la Commission a proposé la réautorisation pour dix ans en Europe. Aux nombreuses accusations de collusion ou de complaisance, formulées ces derniers mois par les organisations non gouvernementales ou par des scientifiques indépendants, s’en ajoute une nouvelle, qui surpasse toutes les autres en gravité.

Selon une analyse conduite par le biochimiste autrichien Helmut Burtscher, associé à l’ONG Global 2000, révélée vendredi 15 septembre par plusieurs médias européens et que Le Monde a pu consulter, des passages cruciaux du rapport de réévaluation de l’herbicide ont été tout simplement copiés-collés. Ils proviennent de documents rédigés par les firmes agrochimiques, réunies autour de Monsanto au sein de la Glyphosate Task Force, la plate-forme réunissant les sociétés commercialisant en Europe des pesticides à base de glyphosate. Ces copiés-collés recouvrent plusieurs dizaines de pages.

Découvert par hasard

Le rapport pris en faute est celui de l’institut fédéral allemand d’évaluation des risques, le BfR (Bundesinstitut für Risikobewertung). Dans le système européen d’évaluation des pesticides, l’examen d’une substance commence par la désignation d’un État membre (l’État rapporteur), chargé d’établir un rapport d’expertise préliminaire. L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) s’appuie ensuite sur ce texte pour fonder son opinion sur une substance. Dans le cas du glyphosate, c’est l’Allemagne qui a été désignée État rapporteur, et ce sont donc les experts du BfR qui ont planché sur les risques sanitaires et environnementaux posés par l’herbicide.

M. Burtscher explique avoir découvert le plagiat presque par hasard. « J’ai réalisé que des phrases et formules du rapport officiel d’expertise étaient identiques à celles d’un article publié dans la littérature scientifique sous la signature de Larry Kier et David Kirkland », explique-t-il. L’article en question avait été commandité par Monsanto auprès des deux consultants et publié en 2013 dans la revue Critical Reviews in Toxicology. « Puis, en y regardant de plus près, je me suis rendu compte que c’était des passages entiers du dossier d’homologation soumis par les industriels qui étaient repris mot pour mot », ajoute M. Burtscher.

Les passages copiés portent principalement sur l’évaluation de dizaines d’études indépendantes sur le glyphosate, publiées dans la littérature scientifique. Le rapport du BfR leur consacre quelques centaines de pages, sur les 4 300 que compte le texte. Chaque étude y est résumée et évaluée. Si l’évaluation est positive, l’étude doit être prise en compte dans l’expertise. À contrario, si l’étude est de faible qualité, elle est déclarée « non fiable » et peut être écartée. Dans la presque totalité des cas, les études montrant des effets délétères du glyphosate sont jugées non fiables, y compris celles publiées par des revues de premier rang.

L’affaire est d’autant plus embarrassante pour le BfR que son rapport précise que ces études sont résumées et agrémentées « des commentaires de l’État rapporteur ». Il s’agit en réalité, pour la plupart, de ceux des industriels. Les chapitres épinglés (cancérogénicité, génotoxicité et reprotoxicité) sont plus ou moins affectés par les emprunts. Les quelque quarante pages de celui sur la génotoxicité du glyphosate sont presque entièrement plagiées.

Déclarations contradictoires

Outre-Rhin, l’embarras pourrait se faire sentir au-delà du BfR. Car, à plusieurs reprises au cours des dernières semaines, le ministre de l’agriculture allemand avait réagi aux soupçons de trop grande proximité entre les experts allemands et les industriels, en assurant que le travail du BfR avait été conduit de manière indépendante.

Ces révélations éclairent d’un jour nouveau la controverse qui fait rage, depuis plus de deux ans, entre les agences européennes d’expertise et le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Le CIRC – l’agence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) chargée d’inventorier les causes de cancer – a en effet classé le glyphosate « cancérogène probable » pour l’homme, en mars 2015. Mais, à l’automne 2015, l’EFSA, s’appuyant sur les conclusions rassurantes du BfR, avait pris le contre-pied du CIRC, affirmant que le caractère cancérogène du glyphosate était « improbable ». Quelques mois plus tard, l’Agence européenne des produits chimiques avait rejoint le camp de l’EFSA.

En mai, Christopher Portier, un toxicologue américain de renom, associé aux travaux du CIRC et ancien directeur de plusieurs institutions de recherche fédérales américaines, avait interpellé par lettre le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Il faisait valoir que les experts européens avaient « échoué à identifier tous les cas statistiquement significatifs d’augmentation d’incidence de tumeurs, dans les études menées sur les rongeurs ». M. Portier reprochait, notamment à l’EFSA, de trop se fier aux analyses fournies par les industriels. Ces reproches prennent aujourd’hui une nouvelle épaisseur.

Interrogée, l’EFSA évoque un « malentendu sur le contenu et le contexte de mise dans le domaine public de certains documents liés à l’expertise », destiné à « jeter le doute sur l’expertise européenne ». Par ailleurs, on y assure que les références copiées ne sont que des extraits d’études « disponibles » et « des références » à des études soumises par les industriels candidats au renouvellement de la licence du glyphosate. Déclarations en contradiction avec les documents consultés par Le Monde. De son côté, l’institut allemand ne conteste pas les emprunts, mais maintient que les études soumises par les industriels, de même que celles publiées dans la littérature savante, ont été évaluées de manière indépendante par ses services.

Cela ne suffit pas à rassurer l’eurodéputé socialiste belge Marc Tarabella, l’un des parlementaires suivant l’affaire de près, qui se dit « dégoûté, en colère, mais certainement pas surpris ». « Le soutien acharné de la Commission européenne pour défendre les produits de cette entreprise a brisé la confiance des consommateurs et la nôtre », poursuit-il. « Que ce soit intentionnel ou le fruit d’une négligence, il est complètement inacceptable que des organisations gouvernementales fassent passer les analyses de l’industrie pour les leurs », s’insurge, de son côté, Franziska Achterberg, responsable de l’alimentation à Greenpeace.

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18 septembre 2017 1 18 /09 /septembre /2017 09:16

Suite de Huit idées concrètes pour créer des emplois sans casser le Code du travail : Alors que les opposants à la loi Travail ont manifesté dans toute la France mardi, Reporterre a demandé à neuf chercheurs, syndicalistes et associatifs de proposer d’autres réformes que la flexibilisation pour lutter contre le chômage. Aujourd'hui les bonnes idées de François-Xavier Devetter : « L’État doit investir dans les secteurs du bien-être social »

François-Xavier Devetter est professeur des universités et économiste

François-Xavier Devetter est professeur des universités et économiste

Il existe aujourd’hui un certain nombre de besoins et d’attentes socialement reconnues, particulièrement dans le domaine de la transition écologique et du bien-être social, insuffisamment satisfaits. La réponse à ces besoins permettrait de développer des secteurs d’activités extrêmement importants : dans le domaine social, citons l’aide aux personnes dépendantes, la petite enfance, l’action culturelle et sportive. Ces emplois liés au bien-être social dépendent principalement des départements. Imaginons alors que tous les départements français fassent comme les meilleurs d’entre eux. Une sorte d’alignement par le haut, tout à fait envisageable, via une augmentation des dotations. Il s’agit d’appliquer dans l’ensemble du territoire français ce qui se pratique dans différents départements : se rapprocher du taux d’emplois du service de la petite enfance observé dans la Nièvre, ou encore permettre aux personnes âgées de bénéficier d’autant de services de soutien à l’autonomie que dans le Nord… En faisant un rapide calcul, ces mesures permettraient de créer près de 880.000 emplois en cinq ans, soit en moyenne, 176.000 par an en France.

Évidemment, cela signifie une montée des dépenses publiques, mais elles permettent de répondre à des besoins sociaux… et de réduire d’autres coûts par ailleurs : allocation chômage (le coût public du chômeur évité se situe autour de 15.000 euros annuels).

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17 septembre 2017 7 17 /09 /septembre /2017 11:35

Malgré la publication d'une liste de 471 irrégularités sur des pièces de 12 centrales, EDF se veut rassurant. Par Vincent Vérier le 15 septembre 2017 pour Le Parisien.  Sur ce thème, lire aussi Le talon d’Achille du nucléaire français, Le jeu de dupes de la France sur la baisse du nucléaire, Nucléaire : les entrailles du démantèlement et Le nucléaire français face à ses contradictions.

La centrale nucléaire de Chooz fait partie des douze sites concernés.

La centrale nucléaire de Chooz fait partie des douze sites concernés.

Tout va très bien, madame la marquise. Jeudi, après la découverte de 471 anomalies sur des pièces forgées dans l'usine Areva du Creusot (Saône-et-Loire) et utilisées dans 12 des 19 centrales nucléaires françaises, EDF a assuré qu'il n'y avait pas de problème de sûreté.

Nombre de signalements pour anomalie sur des pièces forgées au Creusot

Nombre de signalements pour anomalie sur des pièces forgées au Creusot

Selon EDF, la moitié de ces 471 anomalies (qui ne respectent par la réglementation de la filière nucléaire), auxquelles il faut ajouter 130 fiches de non-conformité (qui ne respectent pas l'exigence de qualité requise par Areva), concernent des problèmes de température de la pièce métallique lors du processus de forgeage ; l'autre moitié, des problèmes dans la composition chimique. Pas de panique, assure EDF, pour qui ces anomalies ne sont pas de nature « à remettre en question l'aptitude au fonctionnement en toute sûreté des composants concernés ».

Cette annonce intervient alors que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a placé cette semaine la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher) « sous surveillance renforcée », en raison de « la dégradation du niveau de sûreté ». Par ailleurs, après une visite inopinée de l'usine de retraitement de La Hague (Manche), le gendarme du nucléaire a estimé mardi insuffisante la protection contre un risque d'explosion. « Ça fait beaucoup, reconnaît une source proche du dossier. D'autant que même si EDF fait preuve de transparence, avec toute cette affaire, il y a beaucoup de suspicions. » Contactée, l'ASN n'était pas en mesure de déterminer la gravité de ces anomalies : « Les dossiers sont à l'instruction », indique un porte-parole.

Depuis 2016, l'électricien s'est engagé dans un vaste audit des 2 000 pièces fabriquées pour son compte par l'usine d'Areva (des éléments de circuit primaire, de générateur de vapeur ou encore de tuyauterie). A l'origine de cette gigantesque enquête, la révélation, en avril 2015, par l'ASN de la présence d'anomalies sur la cuve et le couvercle de l'EPR de Flamanville (Manche), la nouvelle génération de réacteur nucléaire en cours de construction. Leur taux de carbone est supérieur à la normale.

Tests falsifiés au Creusot 

En avril 2016, nouveau coup de tonnerre. Dans les bureaux de l'usine de Saône-et-Loire, les enquêteurs découvrent des dossiers barrés de deux petits traits noirs, un code signalant que ces documents contiennent des informations qu'il ne faut pas divulguer à l'extérieur. L'analyse de ces 400 dossiers, dont une centaine concernent EDF, montrera notamment que des tests de qualité ont été falsifiés. Le rapport confidentiel sur la forge du Creusot commandé en juin 2016 par Emmanuel Macron lorsqu'il était ministre de l'Economie est cinglant : perte de compétence, sous-effectif, absence de culture de la performance ou encore pression du management pour « cacher les mauvaises nouvelles », dénonce son auteur Yves Bréchet, haut-commissaire à l'énergie atomique.

Depuis, l'ASN a signalé l'affaire à la justice tandis que plusieurs ONG, comme Greenpeace, ont porté plainte notamment pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui et usage de faux. « Quand Boeing ou Samsung ont un problème sur un appareil, ils le rappellent. Dans le nucléaire, on fait comme si ce n'était pas grave alors que nos centrales sont vieilles, s'inquiète Cyrille Cormier, en charge des questions d'énergie chez Greenpeace. Et que font nos politiques ? Personne ne réagit. » L'audit d'EDF sur les pièces forgées au Creusot doit se poursuivre jusqu'au 31 décembre 2018.

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