Après la Suède en 1997, la Norvège, l’Islande et la Corée du Sud, voici maintenant que le Canada et l’Irlande du Nord s’engagent contre le système prostitueur en adoptant une loi qui prévoit de pénaliser les clients-prostitueurs, mais non les personnes prostituées.
Au Canada, la loi C36 adoptée le 13 octobre 2014 introduit la criminalisation des « acheteurs de services sexuels » et rétablit celle des proxénètes et des entremetteurs, notamment les vendeurs de publicités sur papier ou en ligne pour ces « services » ; la vente de « services sexuels » ne sera pas traitée comme un acte criminel, sauf si elle a lieu à proximité de parcs, d’écoles ou d’établissements religieux.
En Irlande du Nord, dans le cadre d’un projet de loi sur la traite d'êtres humains, le parlement a approuvé le 21 octobre 2014 un amendement qui prévoit de pénaliser les « clients » de prostituées. Ce texte doit encore être soumis à deux votes parlementaires. L'Irlande du Nord, où les bordels et le proxénétisme sont interdits, est la première région du Royaume-Uni à voter une telle interdiction.
En France, la proposition de loi dont une disposition (la seule dont on ait débattu dans les médias) prévoit de pénaliser les clients-prostitueurs a été adoptée par l’Assemblée nationale le 4 décembre 2013, et doit encore être votée par le Sénat.
Zéromacho Des hommes contre la prostitution et pour l’égalité dénonce un scandale, voyez le site http://zeromacho.wordpress.com/2014/10/28/senat-zeromacho-revele-une-manipulation/, ainsi que « Bidouillages au Sénat », article de Gérard Biard dans Charlie-hebdo :
La proposition de loi contre le système prostitutionnel, votée à l’Assemblée nationale, tarde à être inscrite à l’ordre du jour du Sénat. Pour ses opposants, tous les moyens sont bons. L’exemple suédois démontre le contraire : le 20 mai 2014, la commission spéciale du Sénat auditionnait le Suédois Simon Häggström, inspecteur chef de la brigade anti-prostitution de Stockholm et témoin capital pour juger de quinze années d’application de la loi pénalisant les clients-prostitueurs, mais le compte rendu de son intervention a été tronqué et falsifié sur plusieurs points importants. En résumé, voici les trois arguments centraux pour s’opposer à la pénalisation des « clients », et les réponses suédoises.
* la mise en danger des personnes prostituées que la pénalisation aggraverait encore :
-> l’inspecteur affirme (vidéo à 30’) :
« Les femmes prostituées disent que la Suède est un pays plus sûr que les autres. Beaucoup ont vendu du sexe avant, dans d’autres pays européens, et elles disent que les Suédois qui viennent les voir ont très peur, parce qu’ils savent que la police les recherche, et savent qu’il faut qu’ils se conduisent bien parce que s’ils se conduisent mal, la femme peut appeler la police sans être punie, sans encourir aucune pénalité.»
* Le déplacement de la prostitution en dehors des villes ou à l’étranger
-> L’inspecteur nous dit à propos des mythes répandus :
« Une critique est que la loi conduira les clients vers d’autres pays : c’est en partie vrai, car 70 % des clients disent que leur achat précédent s’est fait dans un autre pays. Mais c’est la preuve que la loi marche parce que les Suédois n’osent pas acheter du sexe en Suède. C’est pour cela qu’il faut que plus de pays adoptent cette législation ou une législation similaire. »
* L’impossibilité de trouver les « clients » contrevenants et de prouver leur culpabilité
-> L’inspecteur témoigne :
« 8 clients sur 10 admettent le crime immédiatement sur les lieux d’arrestation. Sans même que nous ayons eu à les conduire au poste de police. ».
En France, Rosen Hicher, ancienne prostituée, a marché pendant 740 km, et est arrivée devant le Sénat le 12 octobre 2014 pour demander l’inscription à l’ordre du jour de la proposition de loi. Des membres du collectif Abolition 2012, dont fait partie Zéromacho, se sont joints à elle pendant plusieurs étapes de sa marche et l’ont accueillie à son arrivée à Paris.
Malgré la marche de Rosen, couverte par de nombreux médias, malgré le travail persévérant d’Abolition 2012, aucune date n’a encore été fixée pour le vote au Sénat.
Fondé en 2011, Zéromacho, réseau international d’hommes, groupe les signataires d’un manifeste contre le système prostitueur et pour l’égalité femmes-hommes (2 714 hommes de 56 pays) Responsables : Gérard Biard, Patric Jean et Frédéric Robert
80 quai de Jemmapes 75010 Paris info.zeromacho@gmail.com site http://www.zeromacho.eu/