Rassemblés sous la bannière de Plus jamais ça !, Greenpeace, Oxfam, la CGT ou encore Solidaires signent un programme commun pour une transition écologique créatrice d’emplois. De leur côté, l’institut Rousseau et Hémisphère gauche proposent « un emploi vert pour tous » : un plan pour sortir du chômage de masse et assurer la transition écologique en créant un million d’emplois. D’après Plus jamais ça, L'Institut Rousseau, Hémisphère Gauche, Politis et Vert.eco, mai 2021. Lire aussi De la CGT à Greenpeace, une alliance inédite entre syndicats et mouvements écologistes, et Plus jamais ça ! Construisons ensemble le jour d’après.
Dimanche 9 mai, Oxfam, Greenpeace, la CGT, Attac ou encore, Solidaires étaient rassemblés sous la bannière de Plus jamais ça dans le cortège parisien de la manifestation pour le climat. © Oxfam
« Pas d’emplois sur une planète morte ! » C’est derrière cette banderole que les meilleurs ennemis du collectif Plus Jamais ça ! se sont retrouvés, dimanche, lors de la marche parisienne pour le climat. Depuis leur première tribune collective en mars 2020, qui appelait à « reconstruire ensemble un futur, écologique, féministe et social », quinze organisations de tous bords s’attachent à dépasser leurs clivages pour constituer un large front écologique et social.
Paru le 6 mai, leur dernier rapport est un véritable programme politique qui promet de préserver à la fois la planète, l’emploi et les droits sociaux. Battant en brèche les idées reçues selon lesquelles la transition écologique supprimerait des emplois, la mondialisation serait inéluctable ou encore, qu’il n’y aurait pas d’emplois sans croissance économique.
25 propositions sont déclinées, qui ont en commun de mettre d’accord la gauche « merguez » – celle des syndicats historiques (CGT ou Solidaires) – et la gauche « quinoa », issue des mouvements écologistes. Parmi celles-ci : la lutte contre la dérégulation du commerce international et les traités de libre-échange, la suppression des niches fiscales inutiles ou encore des contreparties écologiques et sociales aux aides d’État versées aux entreprises.
Plutôt que de les éluder, les signataires ont également évoqué leurs sujets de désaccords : nucléaire, taxe carbone, décroissance… « Nous avons laissé certains débats ouverts, pour les approfondir par la confrontation et l’expérimentation sur le terrain, par la délibération démocratique », expliquent les signataires du rapport.
Un million d’emplois verts contre le chômage et la crise climatique
Plutôt que de laisser perdurer le chômage de masse et ses conséquences délétères sur les individus, deux think tanks – l’institut Rousseau et Hémisphère gauche – proposent que l’État embauche un million de personnes sans emploi pour accélérer la transition écologie. Une initiative baptisée « Un emploi vert pour tous ».
Pour ce faire, les organisations suggèrent de généraliser l’expérience Territoires zéro chômeurs pour offrir des emplois subventionnés par l’État à hauteur de 20 000 euros par an. 1 000 personnes en ont déjà bénéficié depuis 2016. Agriculture, économie circulaire, construction écologique, rénovation thermique : leur proposition cible « les emplois nécessaires à la reconstruction écologique et au renforcement du lien social ». Une large part de ce plan ambitieux serait financé par des transferts depuis l’assurance-chômage, un bénéfice sur les recettes de TVA générées, ou le rétablissement de l’Impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Soutenue par de nombreuses organisations, comme Alternatiba ou les Amis de la Terre, cette initiative se revendique du Civilian conservation corps : créé par le président américain Théodore Roosevelt, celui-ci employa trois millions d’Américain·e·s au sortir de la crise économique de 1929 et permit de construire des centaines de parcs nationaux, des dizaines de milliers de ponts, et de planter 3,5 milliards d’arbres.
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