Julien Bayou, Éva Sas, Mounir Satouri et Alain Coulombel ont présenté ce plan en conférence de presse.
Nous voulons une réponse globale, écologique, solidaire et citoyenne à la crise. La crise économique appelle une réponse forte et rapide pour en limiter les conséquences. Cependant, cette réponse ne doit en aucun cas méconnaître la crise environnementale et sociale qui représente une menace aussi sérieuse, pour notre cohésion, pour la démocratie et pour l’habitabilité de la planète.
Notre plan repose sur 4 grands axes :
- une mesure immédiate : la relance des emplois aidés
- les grands chantiers nationaux de la transition écologique : rénovation thermique des bâtiments, transports durables, énergies renouvelables
- la conditionnalité environnementale et sociale des aides de l'Etat aux entreprises
- la relocalisation de l'économie
Des mesures chiffrées à 12,7 milliards d’euros et assorties de solutions de financement :
- annulation de la dette publique de l’État détenue par la BCE
- rétablissement d'une fiscalité juste : ISF, barémisation des revenus du capital, taxation des transactions financières
- contribution des secteurs ayant profité de la crise : assurances et GAFA
Retrouver le taux de croissance du jour d’avant n’est pas un objectif si notre économie doit engager une transition écologique. Au lendemain du discours d’Emmanuel Macron, « On n’a pas tiré les leçons de 2008 », souligne le secrétaire national, Julien Bayou. Éva Sas dénonce même une « tartufferie » à propos des 20 milliards de participations publiques accordées aux entreprises « sans contreparties ».
C’est d’ailleurs l’un des aspects mis en avant par les écologistes dans leur plan de relance. L’un de ses volets est dédié à la « conditionnalité environnementale et sociale des aides publiques », à la garantie du maintien de l’emploi. « Emmanuel Macron, lui, reste dans une logique libérale en refusant d’augmenter la pression fiscale », rappelle également Alain Coulombel. Dans cette perspective, « la seule façon de trouver des recettes supplémentaires, c’est d’augmenter la dette. Donc, inévitablement, quand il faudra la réduire, le gouvernement commencera à sabrer dans les dépenses publiques », prévient-il.
Les écologistes proposent donc de lancer trois grands chantiers nationaux pour la transition écologique, dans le bâtiment, les transports et l’énergie. Pour la rénovation thermique des bâtiments, il s’agirait d’un budget de 2 milliards d’euros, qui pourrait créer, selon leurs estimations, 145 000 emplois nouveaux d’ici à 2025. Dans les transports, EELV met sur la table un investissement public supplémentaire de 3,5 milliards d’euros par an, générant 36 000 emplois supplémentaires pour le vélo, 160 000 dans les transports en commun et 55 000 pour le ferroviaire.
Sur le plan du financement, les écologistes misent sur de nouvelles mesures fiscales : un rétablissement de l’ISF, la fin de la « flat tax » sur les revenus du capital, mais aussi la création de nouvelles tranches d’impôt sur le revenu, dont une réservée aux très hauts revenus. EELV veut également mettre à contribution « les secteurs qui ont profité de la crise » : les assurances qui ont « réalisé 2 milliards d’économie du fait de la baisse de la sinistralité automobile », ou les Gafa qui « échappent depuis trop longtemps à l’impôt sur les bénéfices ». Enfin, les dirigeants du parti rappellent que la BCE détient 420 milliards d’euros de dette publique française. « Son annulation est possible techniquement et souhaitable économiquement. Elle libérerait l’État d’une contrainte de remboursement qui resserre ses marges de manœuvre », plaident les écologistes dans leur plan de relance.
Mesures d'urgence face à la crise économique post-sanitaire